Contrairement à ce qui est proclamé par la plupart des autorités des pays subsahariens, la situation ne s’améliore pas en Afrique, malgré les efforts considérables entrepris depuis des années. Le constat est sans appel : plus la chasse est interdite, moins il y a d’animaux sauvages. Même les parcs, pourtant étroitement surveillés, font l’objet de pillages organisés. Aujourd'hui, les braconniers sont actifs sur tout le continent africain, de l'Afrique de l'Ouest (Burkina Faso, Niger, Bénin) en passant par l'Afrique centrale (République Démocratique du Congo, Tanzanie, Kenya, Centrafrique) et jusqu'à l'Afrique australe (Namibie, Afrique du Sud, Botswana). Les causes sont identifiées (recul des territoires naturels, déforestation au profit de la culture et de l’élevage, chasse non encadrée, braconnage), et les Asiatiques, très gourmands en ivoire, disposent de plus en plus de moyens pour approvisionner leur marché noir. Les mesures prises par les organismes internationaux de protection (UICN, WWF, CITES), sociétés de safaris, associations de chasseurs professionnels, ont élaboré des modes de chasse encore plus contrôlés et plus sélectifs, permettant une saine gestion des différentes espèces, mais souvent enrayées par un braconnage aveugle qui touche tout, et toutes les classes d’âges des animaux, jeunes, adultes et en fin de vie. Les autorités des différents pays ont catalogué 6 types de braconnage :
- le braconnage coutumier, qui relève de traditions ancestrales,
- le braconnage de subsistance, qui apporte aux villageois la nourriture protéinée qui leur manque,
- le braconnage de représailles, quand les surfaces agricoles et l’élevage rentrent en concurrence directe avec la faune sauvage,
- le braconnage commercial qui alimentent les marchés urbains de viande de brousse,
- le braconnage mafieux, d’envergure internationale, qui trafique les espèces animales en créant de nouveaux courants économiques (ivoire, cornes, chair, …),
- le braconnage financeur de réseaux terroristes ou rebelles, sans doute le plus difficile à combattre car ses adeptes sont capables de tout, y compris des pires atrocités sur ceux qui se mettent en travers de leur chemin. On estime que de 10 à 15 milliards d'euros passent chaque année entre les mains de groupes criminels organisés, ce qui place le trafic des espèces sauvages dans le quatuor de tête avec le trafic de drogue, d’êtres humains et d’armes.