Le gland de chêne, nourriture de base du sanglier, est enivrant. Véritable excitant pour la bête noire, cette nourriture a des effets que les anciens comparaient à ceux de l’avoine pour le cheval. Attention donc, car les premiers exposés sont les chiens. Si vous avez connaissance d’un tiers-an ou d’un quartanier qui a fait ses mangeures dans un canton où les chênes abondent, prenez toutes les précautions possibles. D’une part, à cette époque de l’année, les mâles se rapprochent des compagnies, en vue du rut qui commencera le mois prochain, et d’autre part, conscient de sa force mais inconscient du danger, un grand mâle rechigne souvent à quitter la bauge et tient tête aux chiens. C’est un moment délicat, où les conducteurs doivent intervenir au plus vite pour le faire déguerpir, avant qu’il ne « tape », ce qui laisse toujours des traces sur les chiens, même si elles ne sont pas apparentes. Pour lever un ferme de bauge, découplez
deux ou trois chiens aguerris et prudents, pas plus, et progressez avec eux pour être au plus près en cas de nécessité. Sachez aussi que le danger pour le sanglier, plus que les chiens, c’est l’homme. Il sera donc menacé. Il s’agit souvent d’une charge d’intimidation, mais quelquefois, la bête noire veut en découdre avant de prendre son parti. Quant aux chasseurs postés, placez-les assez loin, sur les grands passages, refuites probables de l’animal. Mais qu’ils n’oublient pas que le sanglier a l’ouïe et l’odorat d’une extrême finesse. S’il évente à grande distance un chasseur placé à mauvais vent, c’est le mouvement qui trahit sa présence. Donc l’immobilité absolue sera la meilleure alliée…
Année à glands, sanglier violent !
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