Avec une estimation de l’ordre de 7 à 8 millions de porcs sauvages, qui occasionnent des dégâts colossaux, le spectre d’une épizootie qui pourrait déborder et toucher la santé humaine inquiète de plus en plus. Ces animaux omnivores, qui n’ont jamais été aussi nombreux, sont les descendants de l’espèce eurasienne Sus scrofa, arrivée au Nouveau Monde, en plusieurs vagues, à partir du 16e siècle, avec les explorateurs et les colons européens, qui l’élevaient et la chassaient pour sa viande. Espèce invasive du continent, l’opportuniste y a tout trouvé pour s’y installer et proliférer : les vastes espaces, une abondante nourriture, de l’eau et la quiétude. Aujourd’hui, ils sont entre 7 et 8 millions, avec un taux de reproduction qui avoisine les 150%, c’est à dire entre 10 et 12 millions de naissances par an… Trente-cinq états sont concernés par la régulation indispensable de ces « cochons sauvages », quasiment tous hybridés, et c’est cela qui inquiète le plus les autorités sanitaires. Selon l’USDA, les porcs sauvages sont porteurs d’une multitude d’agents pathogènes susceptibles d’infecter l’Homme (leptospirose, toxoplasmose, brucellose, grippe porcine, salmonelle, hépatite et les E. coli pathogènes). « À cela s’ajoute la crainte de nouvelles maladies, car ces porcs sont sensibles aux virus humains… » explique Vienna Brown, biologiste pour le National Feral Swine Damage Management Program de l’USDA. La peste porcine africaine, apparue en 1921, inquiète particulièrement les responsables de la santé, bien qu’elle ne soit pas transmissible à l’Homme. Cette maladie est toujours mortelle pour les porcins qui la contractent, et pourrait toucher les élevages, ce qui serait une véritable catastrophe alimentaire dans ce pays qui est le troisième producteur mondial de viande de porc. Les scientifiques surveillent également la propagation de maladies parmi les porcs sauvages qui vivent à proximité de certaines populations, et notamment les chasseurs et les éleveurs, qui sont les catégories les plus à risques. A ce jour, les efforts d’élimination des porcs sauvages n’ont pas porté leurs fruits, et la lutte contre l’envahisseur continue…
alabillebaude
La chasse... demain !