La période de récolte du fourrage de première coupe correspond aussi à la période des naissances des chevrillards et autres petits animaux sauvages. En raison de leur réflexe naturel, ces nouveaux nés ne fuient pas face au danger, mais se replient sur eux-mêmes, dans l'herbe. Ce comportement instinctif fait qu'il est particulièrement difficile de les repérer et ces jeunes animaux sont irrémédiablement hachés par les machines. En France, la fourchette de ces destructions n’est pas quantifiée, mais en Allemagne, les milieux, cynégétique et agricole, estiment la perte à un peu plus de 100 000 chevrillards tués chaque année. Pottinger souligne d’emblée les deux énormes avantages de son système « Sensosafe » : évidemment préserver la faune sauvage d’une part, mais aussi récolter un fourrage propre d’autre part. Cette seconde utilité intéresse au plus haut point les éleveurs, qui régulièrement doivent soigner, à grands frais, des animaux de leurs cheptels intoxiqués par un fourrage souillé (ferments de sang, poils, résidus de peaux, fragments d’os). Si les cadavres d'animaux passent inaperçus, enfouis dans le fourrage, le processus naturel de décomposition débute. En l'absence d'oxygène (anaérobie), les bactéries de l'espèce Clostridium botulinum produisent la neurotoxine responsable du botulisme chez les bovins, les ovins, les chevaux et les volailles, et cette maladie aboutit généralement à la mort du sujet atteint en moins de 4 jours. Il est donc intéressant, à tous les niveaux, de veiller à la qualité des fourrages.
« Sensosafe » deux principes actifs réunis...
Que ce soit le matin, l'après-midi, le soir ou la nuit, ce système offre une fiabilité opérationnelle de tous les instants, quelles que soient la température et la lumière. « Sensosafe » fonctionne par l'interaction entre des capteurs optiques et un éclairage intégré dans chaque capteur, qui émet une lumière dans un spectre proche de l'infrarouge. Cette lumière, non visible par l'œil humain, est réfléchie par la masse végétale et revient ensuite au capteur. Le pelage marron des faons et des autres petits animaux reflète la lumière à une intensité différente de celle des plantes. Les capteurs détectent ce changement et envoient un signal électrique au boîtier de commande qui se trouve en cabine. Chaque détection déclenche un signal visuel et un signal sonore qui laisse au conducteur le temps de réagir, ou relève automatiquement la barre de coupe si l’option « Alpha motion » est installée. En moins d’une demi-seconde, la barre de coupe atteint sa pleine hauteur de relevage.
« Et n'oublions pas une solution mécanique qu'il est toujours bon de rappeler : on commence la coupe par le centre du champ et on se rapproche ainsi petit à petit vers l'extérieur, ce qui laisse des axes de fuite aux animaux. Ne jamais faire le contraire (des bords vers le centre) car cela les enferme dans un réduit piégeur au centre de la parcelle, d'où ils ne peuvent pas sortir. Cela s'apprend dans toutes les écoles d'agriculture, mais, malheureusement, on voit encore trop souvent que cette règle n'est pas toujours respectée, alors qu'il n'y a aucune contrainte agronomique ou économique pour l'appliquer ». J-P. Cappy