L'office national des forêts, en partenariat avec la municipalité d’Aubure (Haut-Rhin) et l'université de Strasbourg, a procédé, la semaine dernière, à un dépôt naturel de calcaire et de magnésium pour tenter de sauver les 330 ha de la forêt communale d'Aubure. Pour cette opération, une vingtaine de personnes étaient mobilisées pour parsemer le sol d'un dépôt de calcaire et de dolomie, ce qui a pour objectif de recharger le complexe argilo-humique du sol, source de fertilité pour la flore. « Le fonctionnement est rendu difficile par le granite, qui est pauvre en éléments. Mais aussi en termes de régénération, étant donné qu'elle est biaisée par une densité de gibier très élevée » indiquait Alain Schall, forestier à l'ONF, et adjoint au maire de la commune d'Aubure. Essentiellement peuplées d'épicéas, plusieurs parcelles sont concernées par des carences nutritives et deviennent ainsi plus fragiles face au changement climatique. « Les relais de cette forêt montrent des signes de dépérissement et présentent un danger écologique. Une seule essence a été plantée dans ces massifs durant l'entre-deux-guerres, pour alimenter les besoins croissants de bois de construction. Mais il y avait aussi une raison de coût pour la commune et l’Office » rappelle Alain Schall, qui ajoute : « Les scientifiques et les acteurs locaux agissent depuis presque 40 ans pour mieux comprendre le lien entre les pluies acides et le dépérissement forestier… Les résultats du nourrissage de cette parcelle de forêt seront visibles d'ici deux ans »…