Vers un consensus ?
Les agriculteurs sont quasiment tous d’accord pour dire oui à l’agrainage de dissuasion, destiné à protéger leurs cultures. Mais ce qu’ils craignent en l’acceptant, ce sont les dérapages, qui le transforment en nourrissage, et amènent les dérives. Quant aux chasseurs, ils sont à bout… de finances, et reconnaissent aussi qu’en certains endroits, il y a trop d’animaux. Si cela les a réjouis après des années de disette, la gestion, avec l’aide de la nature, a favorisé depuis une vingtaine d’années les naissances et la survie des marcassins. Mais aujourd’hui, on constate un taux de reproduction annuel qui oscille entre 170 et 200%, plus difficile à maitriser, d’autant plus que les effectifs des chasseurs sont vieillissants et à la baisse. Reste donc le troisième intervenant, l’Administration, qui cherche, avec les moyens dont elle dispose, le compromis acceptable par les deux parties, sans faire trop de dégâts collatéraux. Pour cela, et au-delà des CDCFS et autres réunions de concertation, elle a à sa disposition un corps d’intervention : la Louveterie. Cette dernière s’est enrichie, depuis le début de l’année 2023, de vingt louvetiers supplémentaires, ce qui a porté ses effectifs à 35, qui ne sont déjà plus que 34, la crise actuelle ayant précipité la démission de l’un d’entre eux, Yves Lombard, qui, dans une longue lettre circonstanciée adressée à Madame la Préfète, a expliqué les motifs de son désaccord. Il serait bon que raison revienne, et que l’on s’achemine vers un consensus, car ni les uns, ni les autres, ne voudraient être responsables, dans un département aussi rural que la Haute-Marne, de casser ce qui marche encore relativement bien. La FDC, favorable à l’agrainage dissuasif, aurait proposé de prendre en charge sa surveillance, qui serait confiée à son personnel assermenté. Resterait donc à déterminer collégialement les quantités admises pour que cet agrainage reste « dissuasif », et les périodes autorisées. Mais derrière cet arbre, il y a la forêt, et le malaise ressenti par les ruraux attaqués et agressés de toutes parts par les néo-protecteurs qui n’apportent rien, mais exigent tout. Phénomène de société ? Oui, sans aucun doute, mais pas que… La réalité de la vie à la campagne est mal perçue par ces gens, dont un des leurs parlait dernièrement d’un « petit village de 8 000 habitants », n’ignorant pas qu'ici, c’est la population de la troisième ville du département...
Le programme de la manifestation du dimanche 19 février :
- 10h00 : rendez-vous square Boulingrin, en face de la préfecture de Chaumont. Mot d’accueil / Trompes et chaine de bracelets non utilisés,
- 10h30 : prise de parole des officiels,
- 11h00 : cortège,
- 11h30 : rendez-vous de la délégation en préfecture. Cérémonie de remise des bracelets,
- 12h00 à 13h00 : bbq et clôture par les trompes.
Pour éviter toute image négative de la chasse, pas de débordements. Sont interdits : les armes à feu et armes blanches, les pétards et fumigènes, l’alcool.