Au terme d’une gestation qui aura duré environ 4 mois (113 à 119 jours), la laie s’isole du reste de sa compagnie. Elle choisira avec soin son site de mise bas, relativement confortable et sécurisant. Là, elle va entreprendre la construction d’un « chaudron » (qui tient au chaud), afin d’assurer un bon abri aux nouveaux nés. En effet, les marcassins qui viennent au monde sont complets (4 pattes et deux écoutes), mais ils ne sont pas tout à fait terminés. Comme tous les porcins, le thermostat qui régule leur température interne n’est pas encore branché. Alors, pour ne pas perdre le peu de chaleur qu’ils ont beaucoup de mal à fabriquer, la laie a pris ses précautions. D’abord, elle a fabriqué beaucoup de marcassins (en fonction de son poids) et elle les met à l’abri. La laie est une mère assez passive en ce sens qu’elle apporte peu, ou pas d’aide, aux marcassins lors de la naissance. Ils doivent eux-mêmes couper leur cordon ombilical et se débarrasser des annexes (placenta). Là, commence la dure vie des sangliers et seuls les plus forts et les plus dégourdis survivront. La laie ne lèche pas ses petits, pas plus d’ailleurs qu’elle ne se lèche elle-même. La dépendance au chaudron est alors fonction des conditions climatiques, mais n’excède jamais une dizaine de jours. A ce terme, la laie rejoint son site d’origine où elle va retrouver ses anciennes compagnes, qui elles aussi, à peu de jours près, auront également mis bas. Une autre vie commence…