On ne sait pas comment s’est passée la nuit de noces, mais ce brave premier magistrat du village de San Pedro Huamelula, qui abrite la communauté indigène chontale de l’isthme de Tehuant, l’a vécu. Cette union peu commune, qui a été célébrée le 30 juin dernier, répond à une tradition respectée depuis plus de deux siècles, par les pêcheurs, a écrit le journal local « Quadratín Oaxaca » qui précise : « Selon les croyances, cette tradition est censée favoriser de bonnes récoltes et une pêche abondante. Elle commémore le jour où deux ethnies de la région, les Huaves et les Chontales, se sont unies grâce à un mariage, il y a 230 ans. L’union entre le roi des Chontales et la princesse des Huaves aurait mis fin aux différends entre les deux communautés. Si le roi est aujourd’hui représenté par le maire, c’est un crocodile qui représente la princesse, car l’animal est considéré comme tel chez les Indiens ». L’heureux (?) époux, Víctor Hugo Sosa, a déclaré : « J’accepte cette responsabilité, car nous nous aimons et c’est ce qui est important. Il ne peut pas y avoir de mariage si on ne s’aime pas. Nous nous aimons, et j’accepte d’épouser la petite princesse ». Quant à la mariée, une belle femelle caïman connue par les habitants sous le doux nom d’Alicia Adriana, il parait que son timide « oui, j’accepte », n’a été entendu que par les témoins tout proches. Avant la noce, la femelle caïman a été habillée d’une robe de mariée blanche, puis emmenée de maison en maison pour que les habitants dansent avec elle, mais… sa gueule est quand même restée attachée pendant toute la cérémonie.