Finalement pas si pauvre que ça… même si tous ne sont pas égaux devant la croissance de leurs futurs bois. Le cycle de l’évolution de la ramure ne respecte pas toujours la normalité, comme on peut le constater chez certains hères. Alors que la plupart n’auront que des « broques », d’autres développeront deux petites dagues dès le début de la croissance des pivots, c'est-à-dire à partir du 7e ou 8e mois, Mais, au lieu de croitre lentement et régulièrement jusqu’au mois de juillet de l’année suivante, ces dagues vont se développer rapidement sous velours, et seront dépouillées en janvier-février, alors que l’animal a seulement neuf à dix mois. La chute de cette coiffure atypique intervient en mai, alors que le jeune mâle est âgé de seulement un an. La repousse suivante débute alors, mais se pose la question : cet animal en est-il déjà à sa deuxième tête, alors que les autres n’en sont qu’à leur première ? Un élément pousse à la première hypothèse, puisque les bois de ce jeune mâle atypique portent des meules, caractère qui le différencie de ses autres congénères du même âge. Un second élément se trouve au niveau de sa mâchoire, où l’atypisme continue, puisqu’elle est celle d’un animal de première tête avec une troisième prémolaire trilobée, et surtout la présence d’une deuxième molaire… Mais quoi qu’il en soit, trop jeune encore pour affronter les maitres de place, il restera discret et n’aura qu’un rôle de voyeur pour les deux mois qui viennent. La tension monte chez les grands cervidés, et depuis quelques jours les mâles les plus précoces ont leurs premières montées puissantes de testostérone. Bien que de nombreux spécialistes du cerf affirment que les premières saillies ne se font qu’à partir du 15 septembre, les naissances constatées fin avril prouvent que, 240 jours plus tôt, l’acte de reproduction s’est bien accompli…
Pauvre hère ?
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