Le petit journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement

La crainte du monde de la chasse face à l’arrivée de Monique Barbut au ministère de la Transition écologique

L’annonce a provoqué un véritable séisme dans les milieux de la chasse et de la ruralité : Monique Barbut, figure de la protection de la nature et présidente du WWF France, devient ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature au sein du gouvernement Lecornu II. Peu connue du grand public, cette technicienne aguerrie du monde environnemental est cependant une personnalité redoutée par certains acteurs économiques et cynégétiques, qui craignent un durcissement des politiques écologiques. À 69 ans, Monique Barbut n’est pas une militante de terrain issue des mouvements radicaux, mais une gestionnaire chevronnée, rompue aux mécanismes internationaux de la gouvernance environnementale. Diplômée en économie et en droit public, elle a fait carrière dans de grandes institutions, notamment à l’Agence française de développement (AFD), où elle a œuvré pour le financement de projets liés à la transition écologique dans les pays du Sud. Son profil se distingue par une approche pragmatique, centrée sur la science, la régulation et la diplomatie environnementale. Avant sa nomination, Monique Barbut présidait depuis trois ans le WWF France, ONG reconnue pour son engagement en faveur de la biodiversité. Sous sa direction, l’organisation avait renforcé ses prises de position contre l’artificialisation des sols, contre la chasse d’espèces menacées et l’exploitation intensive des ressources naturelles. C’est notamment cette fermeté qui alimente aujourd’hui l’inquiétude du monde cynégétique qui redoute une politique encore plus restrictive sur certaines pratiques, la limitation de certaines espèces chassables, voire une révision du calendrier. Monique Barbut n’est donc pas une novice en politique. Elle a déjà collaboré étroitement avec plusieurs gouvernements français et institutions internationales. En 2013, elle fut nommée par le Secrétariat général des Nations unies au poste de secrétaire exécutive de la Convention sur la lutte contre la désertification (UNCCD), qu’elle dirigea jusqu’en 2019. Son travail y fut salué pour sa rigueur et son engagement en faveur d’une gestion durable des terres. Plus récemment, entre 2020 et 2021, elle a été envoyée spéciale auprès du président de la République pour préparer le « One Planet Summit » consacré à la biodiversité, un sommet international rassemblant États, ONG et entreprises autour de la protection du vivant. Sa nomination à la tête du ministère de la Transition écologique, après le départ d’Agnès Pannier-Runacher, traduit la volonté de Sébastien Lecornu (et d’Emmanuel Macron ?) de donner une dimension plus internationale et plus scientifique à la politique environnementale française. Si certains espèrent une approche équilibrée entre écologie et économie, d’autres redoutent une période de fermeté vis-à-vis des lobbies agricoles, industriels et cynégétiques. Pour les défenseurs de la nature, en revanche, la venue de Monique Barbut est une victoire symbolique : celle d’une experte reconnue, ancrée dans la réalité des enjeux globaux, qui pourrait replacer la biodiversité au cœur des politiques publiques. Entre espoirs écologistes et craintes du monde rural, le mandat de la nouvelle ministre s’annonce décisif pour l’avenir de la transition écologique en France.


Le sketch indigeste de l’association suisse IG Wild beim Wild

Il y a des lectures qui relèvent du divertissement involontaire. Oubliez les stand-ups comiques, il suffit de parcourir les publications de l’association suisse IG Wild beim Wild. Leur dernier pamphlet est un bijou de ridicule, une caricature criarde de l’animalisme coupé du réel. Le titre, déjà, donne le ton : « Du gibier d’un chasseur amateur ? De la charogne dans votre assiette ! ». On se croirait devant une affiche d’une secte nutritionniste sortie d’une cave humide des années 70. Le texte est un festival d’hyperboles mal digérées. Exemple choisi : « Le processus de décomposition commence quelques minutes après le tir : le sang coagule, les germes prennent le dessus ; techniquement parlant, l’animal tué devient rapidement un cadavre aux caractéristiques charognardes ». En somme, selon eux, tout boucher, tout charcutier et tout éleveur ne vendrait que de la « charogne ». Personne, dans cette association, n’a donc retenu le principe élémentaire que tout aliment est périssable par nature. On imagine déjà leurs militants débarquant chez un fromager pour hurler que le camembert est « une moisissure pestilentielle ». L’apothéose arrive quand ils expliquent que les animaux sauvages sont saturés de « pesticides, métaux lourds et PFAS ». Leur vision du monde tient d’un parc d’attractions, où les plantes pousseraient sans pluie acide ni parasites. Mais le vrai sommet du grotesque est atteint avec leur florilège de slogans de cour de récréation : « Le chevreuil rend malade », « La viande de gibier est une charogne », « Les gens stupides aiment le gibier ». Voilà donc leur méthode scientifique : l’insulte. Plus proche du graffiti de toilettes publiques que d’un argumentaire raisonné. Mais, ne leur en déplaise, la réalité est tout autre. La chasse est bien encadrée, la viande de gibier contrôlée, souvent bien plus transparente que la barquette anonyme d’un supermarché. Ironie suprême : ces militants, champions autoproclamés du « naturel », s’en prennent précisément à la viande la plus locale, la moins industrielle, celle d’animaux n’ayant jamais vu l’ombre d’un élevage intensif. Au fond, leur discours n’a rien à voir avec la santé ou l’hygiène. C’est un tract idéologique, cousu de slogans et de peur, dont l’objectif est simple : éradiquer la chasse et imposer un modèle unique d’alimentation. Chacun est libre de manger des lentilles si cela lui chante, mais de grâce, qu’ils nous épargnent ces sermons apocalyptiques qui transforment un civet de chevreuil en arme biologique. En vérité, le seul cadavre qu’on observe dans cette affaire, c’est celui du bon sens.


La semaine en bref...

- Hautes-Alpes : un randonneur âgé d’une vingtaine d’années a été violemment attaqué, le dimanche 5 octobre, par quatre chiens de troupeau, alors qu’il empruntait un sentier balisé près du pic du Morgon, sur la commune de Crots. Les chiens, dont des bergers d’Anatolie, se seraient échappés de leur enclos et ont assailli l’homme à environ 400 mètres de la bergerie. Pendant près d’une heure, ils l’auraient mordu sur l’ensemble du corps, alors même que la victime, sans réseau mobile, tentait de se déplacer pour appeler les secours. Alertés, les secouristes du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM) de Briançon sont intervenus en hélicoptère. Ils ont dû faire face à l’agressivité persistante des chiens pour extraire la victime. Gravement blessé, le randonneur a été transporté au centre hospitalier de Briançon, où il a été opéré. Une enquête a été ouverte par la brigade de gendarmerie d’Embrun afin d’établir les responsabilités.

 

Aveyron : le Challenge National Chasseur de France, organisé à Salles-la-Source, a tenu toutes ses promesses. Un cadre splendide, une équipe locale enthousiaste et une organisation exemplaire menée par Maxime et Benoît ont assuré le succès de cette édition. Le soleil et des faisans endurants ont aussi contribué à la réussite du week-end. Plus de 60 spectateurs sont venus admirer le travail des chiens, tandis que la société de chasse locale s’est distinguée par son accueil chaleureux et son délicieux sanglier à la broche accompagné d’aligot. Les organisateurs remercient chaleureusement leurs partenaires : Alcedo Villefranche-de-Rouergue, Armurerie Bernad (Rodez), Comptoir Nature Aveyronnais (La Loubière), Solignac Nutrition (Bessières), RAGT Plateau Central, AOA Dépannage et OPC Vincent Prat. Une édition mémorable, placée sous le signe du partage, de la convivialité et de la passion.

Les résultats : Jeune chasseur : Maël Valat-Pic ; Chasseresses : Patricia Calmettes ; Trialisant féminines : Charlotte Legrand ; Archers : Thierry Capelle ; Chasseur trialisant : Jean-Luc Reynes ; Trophée 2025 : Louis Garrigues. (Photo FDC 12)

 

Cantal : après cinq années d’observations, le parc naturel régional de l’Aubrac dresse un constat préoccupant : les prairies fréquentées par les biches et cerfs subissent en moyenne 30 % de pertes de fourrage, atteignant parfois 60 % dans certains secteurs des vallées des Boraldes. Ces résultats, obtenus grâce à la participation des éleveurs locaux, serviront à ajuster la régulation des populations de cervidés, en complément des comptages réalisés par l’ONF et les FDC concernées. Le projet a aussi eu une dimension pédagogique. Une cinquantaine d’élèves du lycée agricole de Saint-Flour ont participé aux relevés dans une trentaine d’enclos-exclos. Ces structures permettent de comparer la repousse du fourrage à l’intérieur, protégée du broutage, et à l’extérieur, exposée aux animaux. Pour les étudiants, cette étude offrait une expérience concrète de gestion de la faune et des milieux naturels, mais aussi un échange enrichissant avec les agriculteurs. Fort de cette collaboration réussie, le Parc prévoit de reconduire l’opération en 2026 afin de suivre l’évolution de la pression exercée par les cervidés sur les pâturages...

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Le fruit du chêne : trésor de la forêt et festin du sanglier

Quand l’automne se fait généreux et que les chênaies tremblent sous les rafales de vent, le sol se couvre d’or brun : les glands tombent en abondance. Pour le promeneur, c’est un simple fruit forestier, pour le sanglier, c’est un véritable banquet. Riche en amidon, en graisses végétales et en tanins, le gland constitue une source d’énergie dense, parfaite pour que les suidés puissent affronter les rigueurs de l’hiver. Sa coque dure et sa cupule rugueuse ne rebutent pas les sangliers, dont le groin puissant fouille la litière avec une précision de laboureur. Omnivore et opportuniste, la bête noire trouve dans ce fruit tout ce que la forêt peut lui offrir de meilleur : matière énergétique, fibres, et même un léger effet fermenté quand les glands commencent à se décomposer au sol. Là où l’homme goûterait l’amertume, lui y voit un mets de choix. Le tanin, que son estomac sait digérer, lui confère même une résistance accrue aux parasites. Dans les années dites « à glands », le sanglier cesse presque de retourner les prairies ou les cultures : il se gave sous les chênes, mais cette abondance n’est pas sans conséquence. Plus nourri, plus fort, le sanglier devient aussi plus sédentaire, plus territorial. Les compagnies se rassemblent autour des zones de fructification, ce qui marque en réalité le début d’une tension silencieuse, car, quand la forêt offre tout, le sanglier n’a plus peur de rien...

 

Une année à glands : le sanglier s’échauffe et s’enhardit

Les chasseurs le savent depuis toujours : « année à glands, sanglier violent ! ». Ce n’est pas une légende, mais une vérité de terrain. L’organisme du suidé, gavé au-delà du raisonnable, devient assez vite saturé d’énergie, et chauffe littéralement. Les tanins fermentent dans la panse, provoquant des troubles digestifs et une agitation notable. Le sanglier devient nerveux, imprévisible, toujours sur le qui-vive. Le rut, qui coïncide souvent avec ces périodes d’abondance, ajoute à cette tension : les mâles se défient, se blessent, et tolèrent mal toute intrusion...

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« Gibiers de France » : une nouvelle référence pour une viande sauvage, 100 % française et durable

Lancée à l’initiative de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), la marque-label « Gibiers de France » s’impose comme la nouvelle référence pour la viande de gibier sauvage issue exclusivement des territoires français. Audité par Certipaq, organisme certificateur reconnu, ce label garantit la traçabilité, la transparence et la qualité d’un produit authentique, depuis la nature jusqu’à l’assiette. Cette démarche s’inscrit dans une volonté forte de valoriser les savoir-faire ruraux et de renforcer la souveraineté alimentaire du pays. En mettant en lumière une viande à la fois saine, locale et durable, « Gibiers de France » répond à une attente croissante des consommateurs : 89 % des Français souhaitent consommer davantage de produits Made in France, alors qu’aujourd’hui plus de la moitié du gibier commercialisé (51 %) provient de l’étranger. Le gibier sauvage, évoluant sans intervention humaine, offre une viande naturelle, sans antibiotiques, à faible empreinte carbone. Riche en protéines et pauvre en graisses, elle constitue une alternative vertueuse aux viandes d’élevage intensif. Pour Willy Schraen, président de la FNC, « promouvoir cette viande et la rendre accessible à tous, c’est écrire ensemble la nouvelle histoire de la venaison française. Manger du gibier, c’est aussi découvrir la chasse sous un angle plus culturel et gastronomique ». Le label « Gibiers de France » repose sur des exigences strictes d’origine, de traçabilité et d’agrément sanitaire. Certipaq, fort de plus de 30 ans d’expérience, assure des audits réguliers et aléatoires à chaque étape de la filière : collecte, transformation, distribution. Seules les viandes répondant aux critères d’origine française et sauvage peuvent être estampillées du label. Cette transparence totale vise à rassurer les consommateurs et à valoriser la qualité du patrimoine cynégétique français.


La vénerie montée ou à pied : un héritage en mouvement

Plus qu’un simple mode de chasse, la vénerie, également appelée chasse à courre, est une pratique cynégétique ancestrale qui unit l’homme, le chien et la nature dans une interaction codifiée et respectueuse. Elle se décline en deux formes principales : la vénerie montée et la vénerie à pied. La première concerne le grand gibier (cerf, sanglier, chevreuil) et se pratique à cheval, l’équipage suivant une meute de chiens courants spécialement créancés pour poursuivre l’animal dans son milieu naturel. La seconde, la vénerie à pied, s’applique au petit gibier (renard, lièvre, lapin) et mobilise également une meute, mais les veneurs progressent à pied, souvent accompagnés de quelques auxiliaires. Dans les deux cas, la chasse repose entièrement sur le travail de la meute : le chien est l’acteur principal, le veneur n’étant que l’accompagnateur et le garant du bon déroulement du laisser-courre. Contrairement aux autres formes de chasse qui reposent sur l’usage d’armes (à feu ou de jet), la vénerie met en œuvre un mode de poursuite où l’animal conserve jusqu’au dernier instant, la possibilité de se soustraire à ses poursuivants, en usant de sa vitesse, de son endurance et de ses ruses naturelles. L’équipage, qu’il soit monté ou à pied, mobilise donc un ensemble de savoir-faire précis et complémentaires : élevage et dressage des chiens, gestion du territoire forestier ou bocager, connaissance fine des habitudes du gibier, maîtrise des codes traditionnels (tenues, sonneries de trompe, organisation hiérarchisée). La chasse à courre est ainsi un exercice complexe qui s’inscrit dans une logique d’observation attentive de la nature et de ses équilibres...

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Devenez technicien supérieur du ministère chargé de l’Agriculture : session 2026

Rejoindre le corps des techniciens supérieurs du ministère de l’Agriculture, c’est intégrer la fonction publique d’État (catégorie B) et participer activement à des missions variées au service de l’intérêt général. Ces professionnels travaillent sur le terrain, en équipe, et mettent leurs compétences techniques au service de la sécurité alimentaire, du développement agricole et de la gestion durable des ressources naturelles. Trois grandes spécialités :

- vétérinaire et alimentaire : protection de la santé publique, contrôles et inspections tout au long de la chaîne alimentaire auprès des professionnels de l’élevage et de l’agroalimentaire ;

- techniques et économie agricoles : expertise technique dans les aides agricoles, productions animales et végétales, protection des végétaux et gestion des territoires ruraux ;

- forêt et territoires ruraux : participation à la mise en œuvre des politiques forestières, prévention des incendies, gestion de l’eau et aménagement du territoire. À l’ONF, les techniciens veillent à la gestion durable des forêts publiques.

Formation et évolution

Après réussite au concours, les lauréats suivent une formation rémunérée d’un an en alternance entre l’INFOMA (Institut national de formation du ministère) et leur futur service d’affectation. Par la suite, ils peuvent accéder à des fonctions d’encadrement et évoluer vers le grade d’ingénieur.

 

Concours 2026

Plusieurs concours sont ouverts au titre de l’année 2026 :

- Technicien (TSMA 1 – niveau bac)

110 places réparties en :

•       Concours externe : 70 places (vétérinaire et alimentaire).

•       Concours interne : 40 places (10 en techniques et économie agricoles, 30 en vétérinaire et alimentaire)...

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Destruction des stocks d’ivoire : une action contre nature ?

Depuis les années 1990, la communauté internationale s’efforce de mettre fin au commerce illégal de l’ivoire, considéré comme responsable du déclin massif des populations d’éléphants en Afrique et en Asie. L’interdiction internationale de ce commerce, adoptée par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) en 1989, a marqué une rupture majeure. Toutefois, cette décision n’a pas mis un terme à la demande, notamment en Asie, où l’ivoire conserve une valeur culturelle et symbolique importante. Face à l’ampleur persistante du braconnage et au trafic qui l’alimente, plusieurs États ont choisi de détruire leurs stocks d’ivoire saisi. Ces événements publics avaient pour objectif de montrer une volonté politique forte et de dissuader toute commercialisation future. L’exemple le plus marquant demeure celui du Kenya, qui en avril 2016, a brûlé environ 105 tonnes d’ivoire, soit l’équivalent des défenses de plusieurs milliers d’éléphants. Cette pratique suscite maintenant des débats intenses. D’un côté, les partisans de la destruction y voient un acte fort, qui classe l’ivoire comme marchandise interdite et réduit le risque de fuites illégales. De l’autre, ses opposants soulignent les effets potentiellement pervers : raréfaction de l’offre et hausse des prix sur le marché noir, perte de revenus potentiels pour les pays producteurs, et incertitudes quant à l’impact réel sur le braconnage. L’objectif de cet article est donc d’analyser cette politique sous trois angles : ses effets sur le marché mondial de l’ivoire, ses conséquences pour les pays détenteurs de stocks, et son efficacité en termes de conservation...

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Conduite à tenir lors d’une tamponnade cardiaque chez le chien

La tamponnade cardiaque chez le chien représente une urgence vitale, rare mais redoutable, qui résulte de l’accumulation rapide de liquide dans le sac péricardique. Cette accumulation entraîne une augmentation de la pression intra-péricardique, laquelle comprime principalement les cavités cardiaques droites, physiologiquement plus fragiles. Cette compression réduit le remplissage diastolique, limite le retour veineux et diminue le débit cardiaque, provoquant une hypotension sévère pouvant conduire à un état de choc circulatoire obstructif. Un élément clé est que la gravité clinique n’est pas strictement corrélée au volume de liquide présent. En effet, le péricarde peut se distendre progressivement et tolérer une grande quantité d’épanchement avant de générer des signes critiques. À l’inverse, une petite hémorragie aiguë peut déclencher une tamponnade rapidement fatale. Les causes les plus fréquentes sont d’origine tumorale, représentant environ 57 % des cas. L’hémangiosarcome est la plus courante, souvent localisé à l’atrium droit ou à la jonction atrio-ventriculaire droite. Cette tumeur maligne touche surtout les chiens adultes de moyenne à grande taille, notamment les golden retrievers. Son pronostic est très sombre, avec une survie rarement supérieure à trois mois. Le chémodectome, observé surtout chez les races brachycéphales, se développe à la base de l’aorte ou du tronc pulmonaire. Son évolution lente permet une espérance de vie plus longue, pouvant atteindre deux ans. Le mésothéliome, quant à lui, infiltre le péricarde et les plèvres sans former de masse identifiable. Sa progression rapide entraîne une tamponnade avec un pronostic défavorable de quelques semaines à quelques mois...

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La Niña revient : à quoi peut-on s’attendre en France ?

Le phénomène climatique La Niña, caractérisé par un refroidissement des eaux du Pacifique équatorial, refait surface en 2025 avec des implications potentielles pour la France. Bien que son intensité soit modérée, ses effets pourraient se faire sentir, notamment en raison du contexte de réchauffement climatique global, selon les prévisions de l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM). En France, les régions de l’Ouest et du Sud pourraient être particulièrement affectées, entraînant des périodes prolongées de temps sec. Ce phénomène, couplé à un réchauffement climatique déjà en cours, pourrait accentuer les risques de sécheresse, affectant l'agriculture et les ressources en eau. Dans l'Est de la France, les conditions pourraient être plus variables. Des fluctuations de température, parfois intenses, pourraient survenir, avec des épisodes de chaleur suivis de refroidissements soudains. Les régions montagneuses, telles que les Alpes, pourraient connaître des épisodes de neige imprévisibles, tandis que les plaines pourraient voir des vagues de chaleur plus marquées. Bien que La Niña ait des effets plus prononcés dans les régions tropicales, les zones côtières de l'Atlantique, notamment les îles françaises comme la Guadeloupe, la Martinique ou la Réunion, pourraient être exposées à un risque accru de cyclones tropicaux. Bien que La Niña soit un phénomène cyclique, ses impacts sur la météo mondiale, y compris en France, sont de plus en plus surveillés. Les spécialistes, prudents, concluent : « la France devra donc se préparer à un hiver plus sec, avec des épisodes de températures plus douces et un risque accru de sécheresse, notamment dans les régions de l’Ouest et du Sud... ». Pour vérifier tout cela, il ne reste plus qu’à attendre le printemps !


Pourquoi les chauves-souris meurent-elles mystérieusement sur les éoliennes ?

Les éoliennes, emblèmes de la transition énergétique, représentent paradoxalement une menace pour les chauves-souris. Chaque année parait-il, des centaines de milliers d’entre elles périssent après avoir percuté les pales de ces turbines. Longtemps, les chercheurs ont tenté de comprendre les raisons de ce phénomène mystérieux. Une récente étude avance une hypothèse inédite : la lumière réfléchie par les éoliennes attirerait ces mammifères nocturnes, les conduisant malgré eux vers la mort. Pour vérifier cette idée, une équipe de scientifiques a conçu une expérience originale. Dans un labyrinthe en forme de Y, haut de 2,35 mètres, des chauves-souris devaient choisir entre deux sorties : d’un côté, une pale blanche d’éolienne reflétant une lumière artificielle imitant celle de la lune, et de l’autre côté, une pale noire, moins brillante ou une issue libre. L’expérience visait à reproduire les conditions crépusculaires, période où les collisions sont les plus fréquentes. Les résultats se sont révélés éloquents : les chauves-souris se sont dirigées deux fois plus souvent vers la pale blanche que vers la noire. Lorsqu’une sortie libre était proposée, près des trois quarts des chauves-souris cendrées et la quasi-totalité des chauves-souris argentées ont malgré tout choisi la pale réfléchissante. Ces observations suggèrent que la lumière agit comme un leurre visuel, trompant leur système de navigation. Les chauves-souris s’orientent normalement grâce au ciel ouvert ; les surfaces réfléchissantes des turbines pourraient alors simuler un couloir de fuite, les incitant à voler droit vers l’obstacle. Selon Kristin Jonasson, écologiste physiologiste, ce phénomène perturbe profondément la perception de ces animaux. Bien que menée en laboratoire sur seulement deux espèces, cette recherche apporte un éclairage nouveau sur un facteur encore méconnu : la pollution lumineuse réfléchie. Elle invite à repenser la conception des éoliennes afin de réduire leur attractivité visuelle, par exemple en modifiant la couleur, la texture ou la finition des pales. Publiée dans Biology Letters, cette étude ouvre la voie à de nouvelles investigations sur le terrain. Mieux comprendre l’influence de la lumière, du bruit ou des turbulences permettra de concevoir des turbines plus sûres et de limiter un impact écologique encore trop souvent ignoré.


Loup : le déclassement ne modifie pas le quota de tirs. Les éleveurs restent inquiets...

Lors du congrès de la Fédération nationale ovine (FNO) le 30 septembre 2025, Jean-Paul Celet, préfet référent pour le plan d’actions national loup, a détaillé les évolutions réglementaires suite au déclassement du loup d’espèce « strictement protégée » à « protégée ». Cette modification vise à faciliter la gestion de la prédation, mais suscite des interrogations parmi les éleveurs. Le principal changement concerne le régime des tirs de défense. Désormais, les éleveurs n'ont plus besoin d'une autorisation préalable pour abattre un loup attaquant leur troupeau, ils doivent simplement déclarer le tir après coup. Cette simplification administrative est saluée par les professionnels, mais elle ne répond pas à leurs préoccupations majeures : le quota de prélèvement annuel reste fixé à 19 % de la population estimée, un plafond jugé insuffisant face à l'augmentation des attaques. En 2025, les attaques ont progressé de 25 % par rapport à l'année précédente, notamment dans les zones récemment colonisées par le loup. Jean-Paul Celet a défendu le maintien de ce taux, le qualifiant de « l'un des plus élevés d'Europe ». Il a également souligné que toute augmentation du prélèvement au-delà de ce seuil pourrait compromettre la stabilité de la population lupine, dont le taux de survie est estimé à 66 %. Pourtant, des projections suggèrent que ce taux pourrait entraîner une décroissance de la population si les prélèvements restent élevés. Face à cette situation, la FNO appelle à une révision des critères d’évaluation, proposant de prendre en compte la pression réelle de prédation sur les territoires plutôt que de se baser uniquement sur l’estimation de la population de loups. Claude Font, secrétaire général de la FNO, a insisté sur la nécessité d'adapter les mesures à la réalité du terrain pour préserver l'équilibre entre la conservation de l'espèce et la protection des élevages.