Formation à un métier d'avenir : armurier

Quand l’EPA réécrit la réalité : les États-Unis sombrent dans le déni climatique officiel

Il faut appeler les choses par leur nom : ce qui se passe aux États-Unis avec la modification des pages climat de l’EPA est une farce dangereuse. Et pas n’importe quelle institution : l’Environmental Protection Agency, l’Agence fédérale chargée de protéger l’environnement et la santé publique américaines. Une agence créée dans les années 1970 pour lutter contre la pollution de l’air, de l’eau et des sols, et qui se retrouve aujourd’hui à manipuler des données scientifiques pour flatter le pouvoir en place. L’EPA version 2025 a tout simplement supprimé des causes du réchauffement climatique, la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel. Oui, l’agence environnementale du pays de la NASA décide soudain que le principal moteur du changement climatique n’existe plus. À la place, elle recycle une liste de phénomènes naturels, orbites, volcanisme, activité solaire, comme si deux siècles de recherche n’avaient jamais existé. Les climatologues américains parlent d’un mensonge délibéré. Pas une nuance scientifique, pas une interprétation : une falsification. Et le sabotage est assumé : pages supprimées, liens morts, contenus édulcorés. Ce n’est pas de la maintenance numérique, c’est du révisionnisme climatique. La communication officielle verse dans la caricature, évoquant un prétendu « culte du climat ». On croirait lire une chaîne complotiste, pas une agence fédérale dotée de milliards de dollars. Même d’anciens responsables républicains de l’EPA reconnaissent que les États-Unis se ridiculisent. Le monde entier avance, alors que Washington efface les faits pour qu’ils dérangent moins. Refuser de mentionner les combustibles fossiles ne fera disparaître ni les mégafeux, ni les inondations, ni les vagues de chaleur. Cela ne fera qu’aveugler un peu plus les citoyens face aux risques réels. Quand l’agence censée protéger les Américains choisit de censurer la science, ce n’est plus seulement une faute politique : c’est une mise en danger nationale. Une trahison de sa mission, et... une régression indigne d’une grande démocratie.

Voici la photo animalière la plus drôle de 2025 : un gorille qui met la planète de bonne humeur

Chaque année, les « Nikon Comedy Wildlife Photography Awards » viennent rappeler une vérité fondamentale : la nature sait être sublime, fragile… et parfois hilarante. Pour l’édition 2025, le premier prix revient à une star inattendue : un jeune gorille du Rwanda, immortalisé en plein numéro de danse qui ferait pâlir de jalousie un jury de plateau télé. L’auteur de cette perle est le Britannique Mark Meth-Cohn, photographe amateur mais manifestement professionnel de la patience. Son cliché, délicieusement intitulé « High Five », montre un gorille en pleine chorégraphie improvisée, bras levé, jambe tendue, expression concentrée. Photographié dans les montagnes brumeuses du parc national des Virunga, ce jeune acrobate appartient à la famille Amahoro, un nom signifiant « paix ». Une famille paisible, oui, mais manifestement pas contre une petite danse digestive. Meth-Cohn raconte avoir passé quatre jours à suivre ces géants végétariens, entre brume, humidité, pentes raides et éclats de rire involontaires. Résultat : une image qui a séduit le jury, sélectionnée parmi 10 000 photos venues de 109 pays. Autant dire que le gorille a mis tout le monde d’accord. Comme chaque année, le concours a également récompensé d’autres pépites animalières et rappelons que, créé en 2015, il soutient aussi la conservation puisque 10 % des bénéfices de 2024 seront reversés au Whitley Fund for Nature, preuve que l’on peut rire et protéger en même temps la planète. (Photo : Mark METH-COHN/Nikon Comedy Wildlife)

Plans nationaux d’actions : un outil clé pour sauver les espèces menacées

Créés en 1996, les Plans nationaux d’actions (PNA) sont devenus l’un des principaux leviers de la France pour préserver ou restaurer les espèces sauvages menacées. Ils interviennent lorsque les outils réglementaires classiques (protection stricte, gestion d’espaces naturels ou politiques sectorielles) ne suffisent plus à enrayer le déclin d’une espèce. Leur force repose sur la mobilisation coordonnée d’une large diversité d’acteurs : services de l’État, collectivités, scientifiques, agriculteurs, entreprises, ONG et associations naturalistes. Au 1er octobre 2025, il y avait 76 PNA en vigueur, concernant plus de 470 taxons, auxquels s’ajoutent les milliers d’espèces suivies dans le cadre du PNA Pollinisateurs. Ces plans couvrent majoritairement la faune (57 PNA), notamment les oiseaux, reptiles et mammifères, mais aussi de nombreuses plantes rares ou des groupes d’insectes. Certains sont monospécifiques, comme ceux dédiés à la loutre d’Europe, au balbuzard pêcheur ou à l’iguane des petites Antilles, tandis que d’autres regroupent plusieurs espèces partageant les mêmes habitats ou enjeux, tels le PNA papillons diurnes (38 espèces) ou celui visant les plantes menacées des estives pyrénéennes (10 espèces). Leur sélection repose principalement sur le niveau de menace défini par la liste rouge de l’UICN : la France compte près de 2 900 espèces menacées (CR, EN, VU). Chaque PNA suit quatre axes structurants : le suivi des populations, la restauration des habitats, la sensibilisation et l’intégration de la conservation dans les activités humaines. Ils contribuent également à mobiliser des financements variés : État (8,7 M€ en 2025), agences de l’eau, fonds européens (LIFE, FEDER), et, depuis 2023, le Fonds vert. Mais, malgré leur succès, ces plans doivent composer avec des contraintes fortes : financements irréguliers, conflits d’usage (agriculture, urbanisme, infrastructures) et accélération des effets du changement climatique...

[ LIRE LA SUITE... ]

Grippe aviaire : une propagation record en Europe et un risque accru jusqu’à la fin de l’hiver

Entre septembre et novembre 2025, l’Europe a enregistré une nouvelle progression de la grippe aviaire hautement pathogène (IAHP), avec 442 foyers détectés dans les élevages et plus de 2 450 cas chez les oiseaux sauvages dans 29 pays. Selon l’EFSA, l’ECDC et le laboratoire de référence européen, cette hausse marque l’une des plus fortes circulations virales observées à cette période depuis 2016. Les oiseaux aquatiques, comme les canards, oies et cygnes, ont été particulièrement touchés, ainsi que les grues cendrées victimes de mortalités massives. Cette recrudescence serait liée à une nouvelle variante du virus A(H5N1) déjà présente en Europe, face à laquelle les oiseaux semblent dépourvus d’immunité, ou qui présenterait une transmissibilité accrue. Les experts anticipent une circulation encore intense durant l’hiver, avant une probable baisse en fin de saison. Dans les élevages de volailles, la majorité des contaminations découle d’introductions indirectes du virus par des oiseaux sauvages. Les dindes apparaissent les plus sensibles, tandis qu’une hausse des cas chez les canards vaccinés a été observée. La forte pression infectieuse exercée par des environnements contaminés, associée à l’humidité et aux conditions météorologiques, favorise la diffusion du virus. Les autorités recommandent donc de confiner les volailles domestiques dans les zones à risque, de renforcer la biosécurité et de multiplier les contrôles pour repérer rapidement les nouveaux foyers. La maladie a également été détectée chez plusieurs mammifères carnivores, principalement des renards, conséquence directe de la circulation virale intense chez les oiseaux sauvages. Dans deux pays, le virus est réapparu chez des chats domestiques, probablement infectés par contact avec des oiseaux contaminés. Si aucune transmission liée à la consommation de viande crue pour animaux domestiques n’a été confirmée, les experts conseillent de ne pas en donner et, dans les zones très touchées, de garder les animaux à l’intérieur ou sous surveillance. Malgré cette diffusion accrue dans la faune sauvage et certains animaux terrestres, les agences sanitaires européennes réaffirment que le risque pour la population générale demeure faible. Toutefois, elles insistent sur l’importance d’une vigilance constante, d’un suivi scientifique rigoureux et de mesures strictes visant à protéger les élevages, limiter les contaminations croisées et prévenir l’apparition de nouveaux foyers jusqu’à la fin de l’hiver.

La semaine en bref...

- Alpes-Maritimes : dans la nuit du 8 au 9 décembre 2025, les agents de la SNCF ont fait une découverte peu commune en gare de Carnolès, à Roquebrune-Cap-Martin : le corps sans vie d’un loup, retrouvé directement sur les rails entre Nice et Menton. L’OFB, seul habilité à intervenir sur cette espèce protégée, a immédiatement récupéré l’animal avant son transfert au laboratoire vétérinaire départemental pour analyses. Reste la question : comment un loup a-t-il pu se retrouver dans un secteur aussi urbanisé, coincé entre mer et voies ferrées ? Plusieurs hypothèses sont avancées : un jeune mâle en dispersion ayant suivi une voie de passage inattendue, un animal désorienté par la circulation nocturne ou encore un individu blessé ayant cherché un trajet dégagé. Les examens en cours permettront de déterminer s’il a été percuté par un train, affaibli par une maladie ou victime d’un autre incident.

 

- Alpes de Haute Provence : un grave accident de chasse s’est produit le samedi 13 décembre 2025 sur la commune des Mées, à proximité de Sisteron. Il était aux alentours de 11 heures lorsqu’une battue collective a été interrompue par un tir accidentel. Un chasseur de 67 ans a été touché à la cuisse par une balle, provoquant de lourdes blessures. La victime, grièvement atteinte et victime d’une importante hémorragie, a été rapidement prise en charge par les secours. Son pronostic vital était engagé lors de son évacuation vers un établissement hospitalier de Marseille. À son arrivée dans la cité phocéenne, le sexagénaire était cependant conscient, et selon les dernières informations, son état se serait stabilisé et ses jours ne seraient plus en danger. Une enquête a été ouverte afin de déterminer les circonstances exactes de l’accident.

 

- Ardèche : le chamois s’apprête à retrouver les monts d’Ardèche après une longue absence. Le département a validé, le 5 décembre, un plan de réintroduction engagé depuis 2023. Entre 20 et 30 individus devraient être relâchés dans le massif du Tanargue d’ici trois ans. Un comité réunissant élus, agriculteurs, chasseurs, acteurs du tourisme, associations naturalistes et services de l’État pilote ce projet. Pour Matthieu Salel, vice-président du département, le retour du chamois représente un atout autant pour la biodiversité que pour le développement d’un tourisme d’observation. L’espèce, déjà bien implantée ailleurs en France, occasionne peu de dégâts sur les milieux forestiers et peut résister aux loups, si ses habitats naturels sont trop escarpés pour le prédateur. Les zones de falaises et de crêtes du Tanargue offrent un environnement idéal. Les animaux seront capturés dans des populations existantes. L’ensemble de l’opération, incluant le suivi, est estimé à 300 000 euros.

 

- Aude : mercredi dernier, le tribunal correctionnel de Carcassonne a rendu son jugement dans une affaire de chasse illégale impliquant cinq prévenus dans l’Aude. Quatre hommes et une femme étaient poursuivis pour des faits commis entre septembre 2021 et septembre 2024, notamment des chasses pratiquées hors période légale et sans autorisation. L’un des prévenus devait également répondre d’actes de cruauté envers un animal domestique. L’affaire, révélée par des vidéos diffusées sur Facebook, avait suscité une forte attention locale. Les faits se seraient déroulés sur plusieurs secteurs du département, dont Caunes-Minervois et de nombreuses communes disposant d’Associations communales de chasse agréée. Lors de l’audience du 3 décembre, une partie des accusations avait été contestée, conduisant le tribunal à mettre sa décision en délibéré. Au final, les magistrats ont prononcé des relaxes partielles mais plusieurs condamnations. Deux prévenus ont écopé de 18 mois de prison avec sursis, assortis respectivement de quatre et trois amendes contraventionnelles de 150 euros. Un troisième a été condamné à 105 heures de travail d’intérêt général, accompagné de quatre amendes de 150 euros. Un quatrième a reçu six mois de prison avec sursis et deux amendes de 150 euros. La seule femme prévenue a été condamnée à une amende délictuelle de 1 500 euros avec sursis, sans interdiction de chasse.

 

- Corse du Sud : une violente dispute entre deux chasseurs a failli virer au drame, le jeudi 4 décembre en fin d’après-midi, dans le maquis sur les hauteurs de Sartène. Les deux hommes, âgés de 58 et 71 ans et domiciliés dans la commune, se croisent sur un chemin de chasse. Une simple absence de salut déclenche une altercation qui dégénère rapidement. Lors de l’empoignade, un coup de feu part accidentellement, heureusement sans faire de blessé. Après le tir, l’un des chasseurs aurait braqué son fusil sur l’autre, qui parvient à s’enfuir et à déposer plainte à la gendarmerie de Propriano. Le suspect est interpellé peu après. Une perquisition révèle plusieurs armes longues, dont plusieurs non déclarées, ainsi qu’une cinquantaine de munitions. Le parquet d’Ajaccio confirme l’ouverture d’une enquête pour violences avec arme sans ITT et détention illégale d’armes. L’homme, remis en liberté, sera prochainement convoqué devant le tribunal...

[ LIRE LA SUITE... ]

Chasseurs contre écologistes : une fracture culturelle ou un malentendu ?

L’opposition entre chasseurs et écologistes est souvent présentée comme irréductible, comme si elle incarnait la lutte éternelle entre nature et civilisation. Mais s’agit-il réellement d’une fracture culturelle insurmontable, ou plutôt d’un malentendu nourri par des représentations réciproques caricaturales ? Au-delà des polémiques médiatiques, il apparaît que chacun projette sur l’autre ses propres valeurs et peurs, et que la vraie question n’est pas de savoir qui a raison, mais de comprendre la logique du regard que l’on porte sur le monde. Du côté des chasseurs, la pratique n’est pas qu’un simple loisir : elle constitue un lien tangible au territoire, une expérience directe de la nature et un héritage transmis de génération en génération. Ils se considèrent comme des acteurs responsables, gestionnaires de la faune et garants d’équilibres écologiques pragmatiques. Pour les écologistes, au contraire, la protection des espèces et des écosystèmes doit primer, et la chasse apparaît comme une violence symbolique, un archaïsme incompatible avec une éthique de la préservation. L’incompréhension naît alors non pas d’une opposition technique, mais d’un conflit de sens : chacun parle un langage différent, chacun mesure la valeur de la vie sauvage selon des critères distincts. Pourtant, sur le terrain, cette opposition se révèle souvent artificielle. Les chasseurs et les écologistes partagent des préoccupations communes : préserver les habitats, limiter l’artificialisation, réguler certaines populations d’animaux. Des collaborations existent déjà pour le suivi scientifique des espèces et la co-gestion des territoires. Ce qui manque, c’est le dialogue philosophique : la reconnaissance de la légitimité de l’autre, non pas comme un adversaire, mais comme un partenaire potentiel. Le malentendu se nourrit de méfiance, d’exagérations symboliques et de la distance entre urbain et rural, entre vision idéalisée et pratique vécue. Ainsi, loin d’être une fracture irréversible, le conflit entre chasseurs et écologistes révèle surtout les conditions de notre rapport à la nature : il interroge notre capacité à concilier plaisir, éthique et responsabilité collective. Le défi n’est pas de faire triompher un camp sur l’autre, mais de construire un langage commun capable de penser la coexistence, l’interdépendance et la diversité des expériences humaines dans le monde sauvage. La véritable richesse ne réside pas dans la victoire symbolique de l’un sur l’autre, mais dans la compréhension que la nature, complexe et fragile, réclame coopération et sagesse partagée.

Quand les vétos font leur show…

La Soirée des Vétérinaires Artistes, rendez-vous incontournable du congrès AFVAC 2025 (Association Française des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie), a, une nouvelle fois, illuminé la salle Callelongue du Palais des Congrès de Marseille le 27 novembre dernier. A 21 heures précises, les congressistes ont été conviés à un spectacle haut en couleur, joyeux, décalé et rafraîchissant. Pensée comme une bouffée d’oxygène au milieu d’un programme scientifique dense, cette soirée orchestrée par le Club Vétérinaires et Entreprises (CVE), avec le soutien fidèle de l’AFVAC, a réuni praticiens, étudiants, partenaires et curieux autour d’un thème aussi fédérateur qu’inattendu : « Tous ces liens : Véto Queen ». Chaque année, la quarantaine d’artistes embarqués dans l’aventure compose une troupe éphémère où, au départ, presque personne ne connaît personne. Un défi ? Oui, mais que la profession relève désormais avec une aisance déconcertante. Comme le veut la tradition, une unique répétition collective a eu lieu le jeudi après-midi, quelques heures seulement avant l’ouverture du rideau. Une sorte de « crash-test artistique » devenu la signature de l’événement, et une preuve éclatante que les vétos savent aussi faire preuve d’audace loin des salles de consultation. Malgré cet exercice de funambulisme organisationnel, la magie a opéré : cohésion, bonne humeur et un brin de folie douce ont fusionné pour offrir un spectacle d’une remarquable fluidité. Le public a savouré cet enchaînement de performances aussi variées que réjouissantes : une troubadour d’un soir mêlant chant, jonglage et traits d’esprit ; des musiciens offrant des moments de grâce ; du stand-up maîtrisé avec élégance ; du modern jazz vibrant ; et plusieurs chorégraphies qui ont fait battre le tempo de la soirée entre énergie, poésie et autodérision bien dosée. Moment fort de la soirée, la comédie musicale « Véto Queen » a charmé la salle entière grâce à son humour pétillant, son rythme effréné et son regard malicieusement lucide sur la profession. Entre tradition, modernité et clins d’œil complices au quotidien des praticiens, la pièce explore avec finesse les mutations du métier, le tout ponctué par les interventions bienveillantes d’un Bourgelat omniprésent, un fantôme très enjoué, rappelant que la médecine vétérinaire avance toujours avec un œil sur son histoire et l’autre vers un futur qui ne manque jamais d’inspiration. (Photo AFVAC)

Le Bigfooting à la française : quand la quête d’un mythe devient un sport nature

Longtemps cantonné aux légendes montagnardes et aux feux de camp où l’on se raconte des histoires pour se faire peur, le « Bigfoot français », créature à mi-chemin entre le yéti, le dahu et d’autres silhouettes aperçues « entre chien et loup » dans les forêts profondes, trouve aujourd’hui un nouvel écho. Faute de preuve, il reste évidemment invisible, mais faute d’y renoncer, il devient… un prétexte sportif. Bienvenue donc dans le bigfooting, une activité hybride, à moitié randonnée engagée, à moitié quête naturalo-mythologique, adoptée par ceux qui veulent à la fois marcher, rêver, transpirer et frissonner. Au printemps, après une saison de chasse bien remplie, entre chercher un animal imaginaire et ne pas en chercher du tout, le choix est vite fait : la première solution est clairement plus amusante. En France, dès les premiers beaux jours, la pratique séduit de plus en plus de randonneurs, photographes animaliers, naturalistes amateurs et autres explorateurs du dimanche. Non pas parce qu’ils pensent réellement croiser un cousin du yéti derrière le prochain tronc moussu, quoique certains y croient un peu, mais parce que la recherche elle-même devient une aventure. Le bigfooting se vit en expédition sérieuse : orientation, bivouacs, marches nocturnes, étude des traces (réelles ou supposées), écoute attentive des bruits de la forêt, installation de pièges photo et longues veillées autour d’un feu. Bref, tout ce qui donne l’illusion d’un safari en terre inconnue, ou d’une mission scientifique rigoureuse, sans la pression des résultats. L’objectif ? Repérer des indices, analyser l’environnement, et surtout profiter de la nature sous un angle nouveau...

[ LIRE LA SUITE... ]

L’attrait et l’importance de la chasse du petit gibier sédentaire

La chasse du petit gibier sédentaire, regroupant des espèces telles que le lièvre, le lapin, la perdrix ou le faisan, occupe une place singulière dans le patrimoine cynégétique français. Le terme « sédentaire » désigne ces animaux qui demeurent généralement sur un territoire limité tout au long de l’année, contrairement aux espèces migratrices, qui parcourent de longues distances pour rejoindre leurs zones d’hivernage et de reproduction. Cette caractéristique des « sédentaires » confère à leur chasse un caractère unique, car elle nécessite une connaissance fine du terrain et des comportements des animaux. Chasser à la billebaude, chasse à pied traditionnelle souvent accompagnée de chien(s), incarne l’essence même de cette pratique : elle demande patience, observation et sens du terrain, loin des battues collectives. Les chasseurs qui s’adonnent à cette discipline développent non seulement des compétences techniques et une attention à la biodiversité, mais participent également à la gestion des populations, prélevant leur gibier de manière raisonnée. Pour avoir quelques chances de succès, cette chasse nécessite des aménagements comme la restauration de haies, de bosquets et de jachères, qui bénéficient à l’ensemble de l’écosystème. Par ailleurs, le petit gibier est un véritable indicateur de la santé des milieux, la présence ou l’absence de ces espèces reflétant la qualité des habitats, et leur observation constituant un outil pédagogique précieux pour sensibiliser le public à la biodiversité. Ainsi, la chasse du petit gibier sédentaire n’est pas seulement un loisir ou une tradition, elle est avant tout un acte de gestion écologique et un vecteur de transmission culturelle et scientifique, reliant l’homme à la nature de manière concrète et durable...

[ LIRE LA SUITE... ]

Rapport « France biodiversité 2025 » : entre reculs alarmants et réussites possibles

Le rapport 2025 de WWF France dresse un bilan contrasté, mais essentiel, de l’état de la biodiversité dans l’Hexagone. L’ONG alerte : la biodiversité recule de façon généralisée, dans tous les milieux (agricoles, forêts, zones humides, océans), du fait de la fragmentation des habitats, de la destruction des haies et des zones humides, de la surexploitation des ressources, ainsi que des pollutions. Mais le rapport livre aussi un message d’espoir : il met en lumière des réussites tangibles, là où des mesures de protection, bien financées et maintenues dans le temps, ont été mises en œuvre pour des espèces protégées. Pour mener son diagnostic, WWF France a concentré son étude sur 248 espèces protégées, surtout des vertébrés (oiseaux, mammifères, poissons) pour lesquelles des données historiques existaient. Ces espèces font partie des mieux suivies, bénéficiant de protections nationales, de plans d’actions (PNA) ou de directives européennes. En analysant l’évolution de leurs populations, le rapport livre des indicateurs fiables de l’efficacité des politiques de conservation. Résultat marquant : depuis 1990, la population moyenne de ces 248 espèces a augmenté d’environ 120 %. Cette hausse prouve que, lorsqu’on protège sérieusement des espèces, avec un suivi, des moyens et une volonté politique, la nature a la capacité de se rétablir. Parmi les cas encourageants : le retour du vautour moine, l’essor du flamant rose en Camargue, le redressement du pic noir ou de certaines chauves-souris comme le grand murin. Dans ces cas, la restauration des habitats, la réduction des pressions humaines et la coexistence avec l’homme ont porté leurs fruits. Mais certaines espèces, notamment des poissons, des amphibiens, et la plupart des invertébrés, sont très peu ou pas du tout suivies. Pour elles, le rapport ne peut donc pas fournir de diagnostic fiable. Le rapport 2025 affirme clairement : la protection fonctionne quand elle est volontariste, constante et bien soutenue, et pour que ces réussites se généralisent, le WWF appelle à trois actions prioritaires : maintenir et renforcer les protections des milieux naturels, réorienter les financements publics et privés vers la conservation, et appliquer véritablement le principe du « pollueur-payeur ». La nature n’est pas condamnée, mais son rétablissement ne dépend que de la volonté collective.

 

Cerf abattu dans la propriété de Luc Besson : deux chasseurs jugés à Argentan

Dix mois après une affaire ayant largement enflammé les réseaux sociaux, deux chasseurs étaient jugés à Argentan le 9 décembre 2025 pour avoir achevé un cerf dans la propriété de Luc Besson, à Saint-Nicolas-des-Laitiers. Le 21 février 2025, au terme d’une action de chasse coordonnée par la société du massif de Saint-Évroult, l’animal s’était réfugié dans le jardin attenant à la maison occupée par la mère du cinéaste, âgée de 85 ans. C’est elle qui, témoin directe, avait filmé la scène où les chasseurs mettaient fin aux jours du cervidé à l’aide d’une dague, avant qu’elle ne soit diffusée en ligne, donnant à l’affaire une dimension nationale. L’enquête menée par l’OFB et la gendarmerie a établi qu’il ne s’agissait ni d’une chasse à courre ni d’une battue administrative, mais d’une opération de chasse classique. Les deux hommes comparaissaient pour « chasse non autorisée sur le terrain d’autrui » et « chasse à l’aide d’un moyen prohibé ». Le procureur a rappelé que la sécurité et le respect de la propriété privée constituent des principes fondamentaux : selon lui, les chasseurs sont « entrés illicitement » dans l’enceinte familiale, et la blessure mortelle n’a été infligée qu’au moment de l’achèvement. À la barre, Luc Besson, profondément marqué par les images filmées par sa mère, a déclaré avoir été « choqué » par la scène. Toutefois, il a tenu une position mesurée : il a réclamé un euro symbolique pour lui-même et pour sa mère, reconnaissant en filigrane la complexité de la situation et la détresse qu’elle avait suscitée des deux côtés. Les chasseurs, eux, ont expliqué avoir agi dans l’urgence. L’un d’eux, âgé de 41 ans, a affirmé avoir été « obligé de tuer » le cerf, selon lui agonisant : « Il souffrait, il était allongé sur la terrasse. Il fallait abréger ses souffrances ». Certes, l’inspecteur de l’OFB a indiqué que l’animal n’était peut-être pas mortellement blessé au moment de sa découverte ; cependant, le fait même que le cerf ait pu être achevé à l’arme blanche montre qu’il n’était plus en état de fuir et se trouvait vraisemblablement condamné. Les chasseurs ont également rappelé le danger potentiel que représente un cervidé affolé dans un espace restreint, en présence de chiens mais aussi d’une personne âgée sortie pour leur demander de quitter les lieux. Le procureur a demandé plusieurs amendes, un stage de sensibilisation à la réglementation cynégétique et un retrait du permis de chasse pour un an. Le tribunal rendra sa décision le 20 janvier 2026.

Écologie : le Sénat réduit le budget de l’OFB et ponctionne sa trésorerie

Lors de l’examen du budget 2026 dédié à l’Écologie, le Sénat a adopté plusieurs coupes visant les opérateurs publics du ministère. Parmi eux, l’OFB, chargé de la police de l’environnement et de la préservation des écosystèmes, est particulièrement touché. L’institution voit sa subvention diminuer de 26 millions d’euros, soit une réduction de 4,5 % de son budget, à laquelle s’ajoute une ponction de 40 millions d’euros prélevée sur sa trésorerie. Ce vote a suscité de vives réactions dans l’hémicycle, notamment à gauche, ainsi que des réserves du gouvernement. Depuis plusieurs mois, l’OFB se trouve régulièrement au cœur des discussions parlementaires. Ses agents ont été la cible d’attaques, dont une mise en scène violente diffusée par les Jeunes Agriculteurs, ce qui avait conduit à l’audition de son directeur. Mais c’est désormais sur le terrain budgétaire que le débat se porte. La rapporteure LR, Christine Lavarde, a proposé de réduire de 15 millions d’euros les dépenses de communication de l’établissement, jugeant cet effort nécessaire. Un amendement du sénateur Vincent Louault prévoit également une baisse de 5 % des crédits destinés aux associations partenaires de l’OFB, soit 11 millions d’euros supplémentaires retirés pour l’exercice 2026. Au total, 26 millions d’euros de crédits disparaissent. À cela s’ajoute une ponction de 40 millions opérée dans la trésorerie de l’établissement, au motif qu’elle dépasse le plafond fixé dans le contrat d’objectifs et de performance. Le ministre de la Transition écologique, Mathieu Lefèvre, a exprimé sa crainte de voir l’OFB fragilisé, rappelant que sa trésorerie varie fortement selon les périodes de l’année et peut descendre bien en-dessous des seuils de sécurité. Certains sénateurs ont dénoncé une décision ciblant, selon eux, la « police de l’environnement ». L’écologiste Grégory Blanc a estimé qu’au regard des tensions autour du travail des agents, réduire le budget de communication constituait un très mauvais signal envoyé au public et aux personnels. Mais l’OFB n’est pas le seul opérateur touché. L’Ademe voit son budget amputé de 15 millions d’euros, tandis que Voies Navigables de France perd 3 millions en contrepartie d’une hausse de son plafond d’emplois. Enfin, la situation critique du Cerema a été rappelée : bien qu’une rallonge de 3 millions d’euros ait été accordée en fin d’année, gouvernement et rapporteurs s’accordent à dire qu’une révision globale de son modèle financier sera incontournable.