Vendredi dernier, entre 22h et 23h30, un drame s’est noué à Langouët, au nord-est de Rennes. Un homme de 65 ans a été tué par un tir d’arme à feu, lors d’une opération de régulation des sangliers, menée à la demande d’agriculteurs. Un autre homme qui l'accompagnait dans cette sortie, âgé de 76 ans, pourrait être l’auteur du tir. Une enquête est en cours et une autopsie devrait être réalisée dans les prochains jours. Ce fait divers tragique relance un débat que l’on croyait clos depuis plus d’un demi-siècle, quand, dans le pays même du Général De Gaulle, alors Président de la République, un chasseur ayant droit d’affût de nuit en tuait un autre, qu’il avait confondu avec un sanglier. Ce drame précipitait l’interdiction de l’affût de nuit, droit accordé aux agriculteurs pour défendre leurs récoltes, en échange de l’engagement des chasseurs à payer les dégâts causés par le grand gibier. L’État avait compris qu’il fallait poser des limites strictes : la chasse de nuit, trop dangereuse, n’avait plus sa place dans un pays moderne. Mais 59 ans plus tard, on y revient. Lentement, insidieusement, au nom de l'urgence agricole et de la pression du sanglier, on a laissé des pratiques interdites revenir par la petite porte, sous des formes déguisées : tirs de nuit, opérations de prélèvement, interventions à la demande.... Et dans ce flou, c’est une vie qui vient d’être fauchée...
Quelques brèves de chez nous et... d'ailleurs