Le Petit Journal de deux indissociables: la chasse et l'environnement - Gite Colombey les Deux Eglises : Chez Papé et Mita -

L’Office national des forêts et le Secours populaire français signent une convention de partenariat

Le 6 décembre 2024, Valérie Metrich-Hecquet, directrice générale de l’Office national des forêts et Thierry Robert, directeur général du Secours populaire français (SPF), ont signé une convention de partenariat visant à mener des actions en faveur de l’éducation populaire et de la solidarité alimentaire. Parmi les engagements solidaires, figure le soutien de l'ONF, dans l'aide alimentaire du Secours populaire français, par des dons réguliers de lots de viandes surgelées de gibiers. En décembre, une tonne de viande de gibier cuisinée sera distribuée à 1 250 familles de quatre personnes, soit l’équivalent de 5 000 repas individuels. La distribution alimentaire ne constituant pas le seul volet de cette convention, l'accord prévoit également l’organisation de classes vertes en forêt à destination des collégiens, lycéens et jeunes adultes accompagnés par le SPF. A cet effet, l’ONF s’engage à leur proposer des visites pédagogiques ou des chantiers participatifs (plantations d’arbres…), dans le but de les sensibiliser à la forêt et de leur faire découvrir ses métiers.

Les faits divers de la semaine passée

- Alpes-Maritimes : samedi, la place du Marché, à Grasse, a été le théâtre d’une scène inhabituelle. Un sanglier a blessé un homme de 51 ans et percuté une voiture avant de prendre la fuite. L’homme, touché légèrement à la jambe, a d’abord été secouru par les agents de sécurité présents sur les lieux, avant d’être pris en charge par les pompiers et transporté à l’hôpital. Selon les autorités, le sanglier se serait retrouvé en centre-ville après une battue organisée dans les environs. Toujours en fuite, l’animal restait introuvable et la mairie conseille : « Si vous apercevez l’animal, ne tentez pas de l’approcher. Prévenez immédiatement les pompiers ».

 

- Doubs : le plan de chasse pour la saison 2024-2025 prévoit l'abattage de 500 chamois, une décision qui a suscité une vive opposition de la part des défenseurs de la cause animale. Samedi dernier, une vingtaine de manifestants se sont rassemblés devant la préfecture, à Besançon, pour dénoncer cette mesure. Appuyés par une pétition, les participants ont qualifié cette décision d'inhumaine, et ont contesté son fondement scientifique. Les autorités ont remis les pendules à l'heure, justifiant ce plan de chasse comme un moyen de réguler une population jugée nuisible, car excédentaire, pour les écosystèmes forestiers et agricoles.

 

- Gard : les chasseurs du département ont offert à la Banque alimentaire de Nîmes une centaine de faisans et 150 terrines de gibier, dans le cadre de l'initiative « Les chasseurs ont du cœur ». Cette action vise à soutenir les plus démunis et à améliorer l'image de la chasse. Cette année, le don est d'autant plus significatif que la Banque alimentaire a récemment perdu six véhicules dans un incendie criminel. Jean-Christophe Chastang, président d’InterProchasse, souligne l'engagement des chasseurs, tandis que Joseph Pronesti, président de la Banque alimentaire du Gard, met en avant l'accès à des produits de qualité pour les familles précaires.

 

- Loiret : en forêt d'Orléans, chaque semaine, les membres du collectif local AVA viennent perturber le déroulement des laisser-courre, créant ainsi des incidents qu’ils exploitent à leur façon pour décrédibiliser la vénerie. Des noms d’oiseaux à des actes plus musclés, les anti-chasse pourrissent la situation dans le plus grand domaine forestier de France, où cinq équipages sont actifs. Et pour faire ça… ils ne sont que trois !

 

- Maine et Loire : la lutte contre les nuisibles dans le territoire du Groupement de Défense contre les Organismes Nuisibles (GDON) de l’Erdre-Argos, se traduit par une efficacité qui ne se démontre plus. Au cours de cette année 2024, ce sont 592 rats musqués qui ont été prélevés par les piégeurs agréés a déclaré Daniel Penven, président du GDON local. Outre les galeries qu’il creuse sur les berges, le rat musqué est vecteur de la leptospirose. Ces chiffres ont été dévoilés lors de l’assemblée générale qui s’est tenue le 5 décembre, chaque responsable de commune (Candé, Chazé, Loiré, Challain et Angrie) ayant fait état des effectifs éliminés.

 

- Haute-Savoie : le dimanche 8 décembre, vers 9 h 30, l’équipe du secours en montagne, composée de membres du peloton de gendarmerie de haute montagne et de sapeurs-pompiers, a porté secours à un chasseur d’une cinquantaine d’années. Ce dernier a chuté alors qu’il chassait dans la forêt de Saint-Jeoire. Il a été héliporté au Centre hospitalier Alpes Léman.

 

- Seine-Maritime : mardi dernier, un braconnier a été arrêté par la police, au Havre, pour détention de chardonnerets élégants, une espèce menacée d'extinction. L’homme avait été repéré en train de capturer des oiseaux. Les volatiles ont été récupérés par les inspecteurs de l’OFB et le braconnier a été arrêté. Il est convoqué devant la justice le 10 octobre 2025.

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Parlement européen : renouvellement de l'intergroupe « Biodiversité, Chasse, Campagne »

Le Parlement européen a officiellement rétabli l'intergroupe « Biodiversité, Chasse, Campagne », bénéficiant du soutien de plus de 100 eurodéputés issus des principaux groupes politiques. Cette décision marque une reconnaissance croissante de l'importance des communautés rurales dans les discussions sur les politiques qui façonnent l'espace rural européen. Ce rétablissement intervient dans un contexte où les acteurs ruraux (propriétaires fonciers, agriculteurs, forestiers et chasseurs) aspirent à une meilleure représentation au sein des débats politiques de l’Union européenne. L'intergroupe continuera de jouer un rôle clé en tant que plateforme de dialogue entre les décideurs politiques, les experts et les représentants des zones rurales, garantissant que leurs perspectives soient intégrées au cœur des discussions législatives à Bruxelles. Juan Ignacio Zoido, eurodéputé et fervent défenseur du rétablissement de l'intergroupe, a déclaré : « Les zones rurales constituent l’épine dorsale de l’identité et de la prospérité européennes. Cet intergroupe est essentiel pour favoriser des discussions sur les enjeux variés des campagnes européennes. Il offrira une tribune pour débattre des politiques qui soutiennent les économies locales, améliorent la gestion des terres, favorisent la conservation et encouragent une chasse durable »…

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Selon l’ONU, l'agriculture intensive et la déforestation mènent la planète au bord du précipice

Pour l’Organisation des Nations Unies, le constat est alarmant : l'agriculture intensive, qui représente 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre est responsable de 80 % de la déforestation mondiale, et consomme 70 % des ressources en eau douce. Ces chiffres montrent une incompatibilité croissante entre les pratiques agricoles actuelles et la durabilité écologique. Selon le rapport, un milliard et demi d'hectares de terres dégradées nécessitent une restauration urgente d'ici 2030. Cette superficie équivaut à près de deux fois la taille de l'Australie, témoignant de l'ampleur du défi. Les experts soulignent que poursuivre l’expansion agricole actuelle accélérera la perte de biodiversité et la dégradation des sols, compromettant la sécurité alimentaire sur le long terme. Ils appellent à des mesures de transformation radicales pour reculer du bord du précipice, et cela inclut des pratiques plus respectueuses de l'environnement, la restauration des écosystèmes dégradés, la promotion de la sécurité alimentaire à travers des solutions durables. Ce message vise à mobiliser les dirigeants mondiaux pour repenser les systèmes agricoles. Il met en avant une question essentielle : comment nourrir une population mondiale croissante sans épuiser les ressources naturelles limitées de la Terre ? S'appuyant sur 350 sources de recherches, le rapport utilise le concept de limites planétaires, soit « l'espace de fonctionnement sûr » pour que le monde reste vivable pour la plupart des espèces. Six des neuf limites planétaires : changement climatique, déforestation, perte de biodiversité, quantité de produits chimiques synthétiques (dont les plastiques), la raréfaction de l'eau douce et l'équilibre du cycle de l'azote, sont déjà dans le rouge. Deux des trois restantes : l'acidification des océans ainsi que la pollution aux particules dans l'atmosphère, sont à la limite. Le rapport recommande aussi de réaffecter des centaines de milliards de dollars de subventions agricoles néfastes ou inefficaces avec des pratiques agricoles plus durables.

Lutte contre les espèces exotiques envahissantes : le besoin urgent de mesures renforcées

Le rapport de l’IPBES met en lumière une réalité préoccupante : les espèces exotiques envahissantes (EEE) représentent une menace majeure pour la biodiversité mondiale et, par extension, pour la santé des écosystèmes et le bien-être humain. L’importance de ce problème nécessite des actions concertées, notamment la prévention, la détection précoce et la mobilisation de toutes les parties prenantes. Les EEE, introduites dans de nouveaux écosystèmes par des activités humaines, comptent parmi les cinq principales causes de perte de biodiversité, aux côtés du changement climatique et de la pollution. Sur les 37 000 espèces exotiques répertoriées, environ 3 500 sont envahissantes, provoquant des extinctions d’espèces locales et fragilisant les écosystèmes. Leur gestion est particulièrement complexe dans les milieux marins et aquatiques, où l’éradication se heurte à des défis techniques et financiers. Le rapport souligne que les stratégies les plus efficaces pour lutter contre les EEE sont :

- la prévention : empêcher l’introduction de nouvelles espèces,

- la détection précoce et la réponse rapide : réagir avant que les populations envahissantes ne s’établissent durablement,

- la gestion durable : maintenir des mesures de contrôle adaptées aux contextes locaux.

Des succès notables existent, en particulier dans les éradications insulaires. Cependant, de nombreux pays peinent à appliquer ces solutions, souvent faute de ressources, de coordination et d’adhésion des parties prenantes. Les chasseurs, via des initiatives comme le Code de conduite européen sur la chasse et les EEE, élaboré par la FACE, jouent un rôle central dans la gestion des espèces envahissantes. Ce code guide les pratiques de chasse pour limiter la propagation des EEE. En collaborant étroitement avec les autorités et les communautés locales, les chasseurs contribuent à la détection, à l’éradication et à la sensibilisation, tout en favorisant une meilleure acceptation des mesures. En combinant science, politique et engagement citoyen, il est possible d’atténuer les impacts des EEE et de protéger durablement notre patrimoine naturel. Le temps presse, mais les solutions existent : il appartient désormais à chacun, décideurs comme citoyens, de se mobiliser.

Projet « Cisyfe » : l’adaptation de la forêt au changement climatique

Initiative essentielle pour l’adaptation des forêts au changement climatique, ce projet « Cisyfe » est porté par le Centre National de la Propriété Forestière (CNPF) et l’Office National des Forêts (ONF). Son but « une gestion forestière repensée pour un avenir durable » s’appuie sur le constat que les forêts françaises subissent de plein fouet les effets du réchauffement climatique, notamment via des épisodes de sécheresse, des tempêtes et des infestations accrues de ravageurs. Il convient donc d’évaluer et sélectionner des pratiques sylvicoles innovantes pour renforcer la résilience des forêts face à ces défis. « Cisyfe » se présente donc comme un catalogue d’initiatives sylvicoles dans lequel 160 initiatives sont recensées dans la région Auvergne Rhône-Alpes (essences rares, peuplements mixtes, régénération naturelle, etc.). Mais, plutôt qu’un guide rigide, cet outil agit comme un « cahier d’ingrédients », permettant aux gestionnaires de choisir et d’adapter des solutions selon les spécificités locales (sol, climat, biodiversité). Favorisé par des échanges techniques entre propriétaires forestiers, techniciens et gestionnaires, posant les bases d’une gestion collective et concertée des forêts, les pratiques promues par le « Cisyfe » incluent des stratégies novatrices :

- l’introduction d’essences adaptées (cèdre, chêne sessile...),

- la gestion mixte des peuplements forestiers, pour une meilleure résistance aux aléas,

- la coupe raisonnée et un repeuplement naturel pour un équilibre durable.

Au-delà de la préservation des écosystèmes forestiers, ces initiatives visent à maintenir les services écosystémiques essentiels fournis par les forêts : stockage de carbone, régulation du cycle de l’eau, production de bois, et maintien de la biodiversité. Le « Cisyfe » constitue donc une démarche pilote, qui pourrait servir de modèle à l’échelle nationale voire internationale. Un exemple concret de la manière dont la gestion forestière peut s'adapter pour assurer un avenir plus résilient.

Un colloque dédié au castor d'Europe

À l'occasion de la célébration du cinquantenaire de la réintroduction du castor en bord de Loire, un colloque sur le castor est organisé à Blois le jeudi 12 et le vendredi 13 décembre. Cet évènement a pour objectif de réunir tous les acteurs concernés par la présence du castor, afin de partager les connaissances et expériences sur l’espèce. Le Comité départemental de la protection de la nature et de l’environnement (CDPNE), la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM), le réseau Castor de l’Office français de la biodiversité (OFB) ainsi que de nombreux partenaires, parleront de l'évolution de la répartition de l'espèce, son suivi, les connaissances disponibles ou nécessaires, l'influence des milieux et les questions de cohabitation. Selon ces 4 axes principaux étudiés, l’objectif est de réunir tous les acteurs concernés par la présence du castor, afin de partager les connaissances et expériences sur l’espèce, sa place dans les socio-écosystèmes et sa prise en compte dans la gestion et la restauration des milieux. Au programme :

- Jeudi 12 décembre : introduction ; présence historique et retour du Castor en France et en Europe ; connaissance et suivi de l'espèce ; effets écosystémiques et restauration des milieux ; conférence grand public sur le thème de : partager le privilège d'aménager le monde : l'alliance avec le castor dans la restauration des rivières par Baptiste Morizot, écrivain et maître de conférences en philosophie.

- Vendredi 13 décembre : questions de cohabitations et relations humains-castors ; clôture du colloque ; sorties terrain et activités ; ciné-débat : projection documentaire : le castor, la force de la nature, suivi d’un débat en présence des réalisateurs, Basile Gerbaud et Rémi Masson.

Le Castor d'Europe est un mammifère semi-aquatique, l'un des plus grands rongeurs de la planète. Cette espèce protégée est considérée comme l’ingénieure des écosystèmes, par les différents aménagements qu'elle réalise dans les cours d'eau. Le réseau Castor existe depuis 1987 et a pour but de suivre l’évolution de l’aire de répartition du Castor d’Europe (Castor fiber), de participer à la gestion des conflits d’usages avec les activités humaines et de surveiller l’arrivée potentielle du Castor canadien (Castor canadensis).

La gestion de la faune sauvage est-elle fondée sur la science ?

L’un des piliers de la gestion de la faune sauvage est la notion selon laquelle elle est guidée par la science. Aldo Leopold, forestier et écologue, qui a fortement influencé le développement de l'éthique environnementale moderne et le mouvement pour la protection des espaces naturels, l’un des pères de la gestion, en a posé les bases dans son manuel de 1933, intitulé « Game Management ». En préambule, il écrivait : « la science est l’outil approprié pour mettre en œuvre la politique de la faune ». Mais d’autres éminents spécialistes ont remis en question la formulation de l’expression. Ils se sont demandé si sa signification était vraiment représentative de la manière dont l’interface science-politique fonctionne dans la gestion de la faune sauvage, suggérant qu’elle implique que la science dicte la politique, alors qu’en fait la science n’est que l’un des nombreux facteurs contributifs que les décideurs prennent en compte lors de l’élaboration de cette politique. La perspective fait toujours débat, ce qui a amené le Dr Dan Decker, de l’Université Cornell, à apporter un vent de fraîcheur sur l’intention qui se cache derrière la formulation originale. Après avoir établi que la politique de la faune était créée à partir d’ingrédients issus de la science, des valeurs, du jugement professionnel et de la politique, le travail de gestion de la faune doit être guidé par les meilleures données scientifiques disponibles. Il en ressort qu’un système typique de gestion de la faune sauvage comprend plusieurs éléments, notamment :

- la capacité de la population humaine à assurer la durabilité de la faune sauvage,

- l’acquisition des connaissances par la recherche et la synthèse de la science existante,

- l’analyse et l’évaluation des connaissances relatives aux problèmes ou aux questions,

- l’élaboration de recommandations de gestion aux décideurs politiques,

- l’élaboration de politiques, telles que les limites de saison et de prélèvements,

- la mise en œuvre de la politique, qui est la gestion telle qu'elle est définie dans les plans de gestion,

- la collecte de données, après la mise en œuvre, pour évaluer les résultats, améliorer la base scientifique et affiner les recommandations politiques.

Cela nous rappelle que la science est essentielle à la gestion de la faune sauvage, et que nous devons veiller à ce qu’elle reste l’élément fondamental des connaissances des espèces et de leur résilience.

L'Association des fabricants européens d'armes à feu de sport (ESFAM), à Bruxelles

L'événement de Noël 2024, organisé par la Fédération européenne pour la chasse et la conservation de la nature (FACE) et l'Association des fabricants européens d'armes à feu de sport (ESFAM), a rassemblé un large éventail de personnalités influentes. Avec plus de 90 participants, notamment des membres du Parlement européen (MPE) et des représentants des principales parties prenantes, cette soirée a offert une plateforme idéale pour discuter des priorités réglementaires et renforcer les collaborations. Cette réception, qui a marqué le début des échanges pour la nouvelle législature, s'est centrée sur des thématiques clés, telles que l'utilisation responsable des armes à feu de chasse et de sport, ainsi que la chasse durable. Marie-Pierre Dechene, présidente de l'ESFAM, a salué l'efficacité de cet espace d'échanges, déclarant que la soirée a permis de « s'aligner sur des objectifs communs et d'aborder les problèmes urgents d'une seule voix ». Laurens Hoedemaker, président de la FACE, a également insisté sur la valeur de cet événement pour sensibiliser les décideurs politiques aux priorités de la chasse durable et du cadre réglementaire européen. L'événement a également mis en lumière la collaboration étroite entre les chasseurs et l'industrie des armes à feu sportives, offrant un espace de dialogue inclusif pour des participants de divers horizons politiques. La FACE et l’ESFAM ont exprimé leur gratitude envers tous les participants, et se projettent vers un futur marqué par des initiatives et des discussions constructives. Cette rencontre s'inscrit dans une volonté de favoriser un dialogue ouvert et des partenariats solides entre les acteurs du secteur et les décideurs européens, créant ainsi les bases d'une législation équilibrée et adaptée aux enjeux du moment.

Innover à la campagne : les lauréats 2024 sont....

Les nommés pour le « Prix spécial Parc 2024 » dans le cadre du concours « Innover à la campagne – J’entreprends là où j’ai envie de vivre » ont été désignés. Leurs trois projets illustrent l’innovation en milieu rural, tout en valorisant les ressources locales et en contribuant à une démarche durable :

 

- SCEA Domaine du Temps Perdu – Parc naturel régional des Alpilles : créé en 2020, ce domaine pionnier en agroforesterie se distingue par sa production diversifiée : huile d’olive, amandes, maraîchage, apiculture et aquaculture. Engagé dans un modèle circulaire, il utilise des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, optimise la gestion de l’eau, valorise les déchets verts et s’appuie sur des énergies renouvelables. Les produits locaux transformés sur place témoignent de son excellence, avec une charte écoresponsable appuyée par les labels AB et Valeurs Parc.

 

- Coopérative Artisanale du Queyras – Pays du Viso – Parc naturel régional du Queyras : fondée en 1988, cette coopérative regroupe 35 artisans passionnés qui perpétuent les savoir-faire locaux. Lieu de création et d’exposition, elle propose des produits artisanaux et des spécialités du terroir dans un espace de 300 m². Forte de son réseau local, elle soutient les jeunes artisans en mettant à disposition des ateliers relais et s’adapte aux nouvelles tendances avec un site de vente en ligne. Un modèle de développement durable qui renforce l’économie locale et préserve les traditions.

 

- D’origine – Parc naturel régional des Causses du Quercy : nouvel acteur, créé en 2024, cette entreprise répond au défi croissant de la réutilisation des matériaux anciens. Elle collecte, restaure et revend pierres, tuiles, bois et autres matériaux issus de bâtiments, offrant une seconde vie à ces ressources. En misant sur des services de tri, de conseil et bientôt de pose, D’origine incarne un modèle innovant d’économie circulaire, essentiel pour la transition écologique dans le secteur du bâtiment. Ces trois initiatives, en phase avec les valeurs des Parcs naturels régionaux, démontrent que l’innovation et la durabilité sont des clés pour dynamiser les territoires ruraux.

Lynx boréal : espèce classée « en danger » par l’UICN

Le lynx boréal, félin emblématique des forêts européennes, est une espèce protégée en France, mais dont la population reste particulièrement fragile. Alors que l’on vient d’apprendre que, depuis le début de l’année, 22 lynx ont été mortellement renversés par des voitures, une étude commandée en 2022 par le Ministère de la Transition Écologique à l'Office français de la biodiversité (OFB) et au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), a été rendue publique le mercredi 4 décembre, et remis au comité de pilotage du plan national d'action (PNA) en faveur de cette espèce. L’expertise, menée pendant dix-huit mois, expose trois obstacles à la conservation de l'espèce sur le territoire français : la faible connectivité des noyaux de populations, les destructions légales et illégales et la faible diversité génétique de la population. Pour surmonter ces obstacles et minimiser le risque de disparation du félin, cinq recommandations sont suggérées, dont l'adoption d'une approche socio-écosystémique et de long terme de la viabilité de la métapopulation française du lynx boréal, une association de différentes stratégies de conservation ou encore le développement de la coopération internationale. Présent en Europe continentale, l’espèce a régressée sur le territoire français depuis la fin du Moyen-Âge, jusqu'à disparaître au début du XXe siècle. Des programmes de réintroduction ont permis sa réapparition depuis 1970, mais la viabilité de l'espèce reste toutefois fragile. Le félin est protégé sous les régimes juridiques international, européen et français, et il est classé espèce « en danger » par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Pour compléter le dispositif réglementaire, un PNA a été mis en œuvre en 2022 pour cinq ans, ce qui a motivé la réalisation de cette expertise.

Peste porcine africaine : renforcement de la coopération avec l’Italie

La peste porcine africaine (PPA), ou fièvre porcine africaine, maladie virale hautement contagieuse, affecte les sangliers et les porcs domestiques. Bien qu'elle soit inoffensive pour l’Homme, elle représente une menace importante pour les élevages et la faune sauvage. La France, actuellement indemne de cette maladie, renforce ses mesures de prévention grâce à une coopération internationale accrue. Fin novembre, des experts français se sont rendus en Italie, dans les régions de Ligurie et du Piémont, pour partager leurs expériences et participer à des exercices de terrain. Ces actions comprenaient l’utilisation de pièges pour réduire les populations de sangliers en zones infectées et surveiller leur état sanitaire, le contrôle des règles de biosécurité dans un élevage porcin. La délégation française inclut des représentants des Directions régionales et départementales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que des services en charge de la protection des populations (DDecPP). Leur mission est d’assurer une vigilance accrue face aux risques de propagation via la faune sauvage, notamment par des sangliers infectés originaires d’Italie. Outre la coopération avec l’Italie, la France renforce également ses échanges avec l’Allemagne pour contenir cette maladie animale. Cette collaboration s’inscrit dans un cadre transfrontalier renforcé, amorcé en juin 2024 lors d'une réunion à Nice avec des autorités italiennes. Une nouvelle rencontre aura lieu en France en 2025 pour poursuivre ces échanges.