Ces dernières années, la reconnaissance de l'importance critique des sols et de leur biodiversité s'est considérablement renforcée. Leur dégradation rapide à travers le monde, dans tous les biomes, représente une menace environnementale majeure (Agence européenne pour l'environnement, 2019). Les protéger est désormais une priorité mondiale, intégrée aux objectifs de développement durable des Nations Unies, et au cadre pour la biodiversité de Kunmîng'Montréal récemment adopté. Malgré ces initiatives, la recherche sur la biodiversité des sols en montagne, particulièrement au-dessus de la limite forestière, reste fragmentée et incomplète. Cependant, comme ils jouent un rôle crucial dans de nombreux processus écosystémiques et offrent des services essentiels, notamment en matière de gestion des risques naturels. Basée sur près de 1400 publications, et l'expertise de 37 spécialistes en pédologie de montagne, une étude s’est concentrée sur les cryptogames, les micro-organismes et la faune des sols alpins, examinant leur diversité, leurs modèles de distribution le long de gradients d'altitude, ainsi que les facteurs influençant ces modèles. Les scientifiques ont observé une diminution de la diversité faunique avec l'altitude, au-dessus de la limite des arbres, tandis que les cryptogames montrent une augmentation initiale, suivie d'une diminution vers la ceinture nivale. La diversité des procaryotes réagit de manière plus variée à l'altitude, tandis que les champignons semblent être fortement influencés par la végétation environnante. Cette étude met donc en lumière des points chauds de recherche, notamment dans les Alpes européennes et en Asie centrale, tout en identifiant des lacunes significatives dans la couverture taxonomique des biocroûtes, des protistes du sol et de la faune des sols.