Les comptages organisés par les agents du Parc national ont pris fin le 7 mars dernier, et un premier bilan vient d’en être établi. Malgré le nombre record d’animaux observés, largement dû aux excellentes conditions météo, les populations continuent à s’accroître, mais plus lentement ont constaté les recenseurs. Les 30 bouquetins réintroduits dans le Champsaur en 1994-1995 ont bien prospéré, puisque les agents du Parc en ont dénombré 511, répartis entre un noyau principal autour de Champoléon (68 % des effectifs) et six noyaux périphériques plus ou moins grands dans le Valgaudemar, l’Embrunais et la Vallouise. Les noyaux périphériques les plus importants sont ceux de Molines-en-Champsaur (56 bouquetins comptés), du Gioberney (53) et de Prapic (34). Comme l’explique Rodolphe Papet, technicien du patrimoine dans le Champsaur : « ces chiffres sont forcément sous-estimés, car on peut manquer des animaux sur les zones de comptage et d’autres peuvent être présents sur des secteurs que l’on ne connaît pas encore… La population du Champsaur est toujours en croissance, mais elle n’a pas encore atteint le seuil de capacité du milieu… Concernant l’indice de reproduction, il est à 0,5, ce qui signifie que seulement une femelle sur deux a un petit, ce qui laisse penser à un début de densité-dépendance… ». Voilà une interprétation qui va sans doute laisser sceptique les éleveurs, qui accusent les bouquetins d’être porteurs de la brucellose, cette maladie qui touche le bétail et provoque des avortements épizootiques qui se produisent au cours du dernier tiers de la gestation…