La communication animale par l’infiniment petit repose largement sur les phéromones, ces molécules chimiques qui agissent en dehors de nos cinq sens. Apparentées aux hormones, d’où leur surnom de « phérohormones », ces substances sont sécrétées par la plupart des êtres vivants, parfois même par des végétaux. Elles peuvent rester collées sur le sol, sur la végétation ou parcourir plusieurs kilomètres via l’air. Ces « phérohormones » jouent donc divers rôles : marquer le territoire, signaler un statut sexuel ou de reproduction, déclencher une alarme, ou encore apaiser ou attirer un congénère.
Le cerf élaphe illustre bien cette stratégie. Ses bois, exclusivement masculins, sont des vecteurs privilégiés de produits odorants, utilisés lorsqu’il frotte sa ramure contre des plantes odoriférantes. D’autres parties de son corps, comme les « larmiers », glandes frontales ou préorbitales situées près des yeux, libèrent des sécrétions odorantes permettant d’identifier l’individu. Les glandes interdigitales (entre les doigts) et métatarsales (sous le jarret) déposent aussi des signaux olfactifs quand l’animal gratte le sol, constituant des marqueurs territoriaux très personnels et complexes, signalant notamment le sexe ou l’état hormonal. Ces marquages olfactifs sont courants chez de nombreux cervidés, comme le chevreuil, le chamois, l’isard ou le mouflon, qui utilisent des glandes comparables (pré-orbitales, pédieuses, métatarsales, rétro-cornales) pour transmettre des signaux sociaux, territoriaux et reproducteurs. Concernant le sanglier, ses phéromones circulent principalement via la salive et l’urine, qui sont employées pour communiquer à longue distance. Le recours à des attractifs commerciaux en chasse illustre cet usage bien connu...
Faune sauvage : une espèce à découvrir… ou redécouvrir