L’importance du sex ratio

La reproduction peut aller de zéro à dix faons en cinq ans, selon les conditions météo et la richesse du milieu. Si l’on ne prend pas garde à ce phénomène au niveau des plans de chasse successifs, une population peut donc être désorganisée en très peu de temps. Mais le climat et le milieu ne sont pas les seuls facteurs qui interfèrent sur la reproduction. L’équilibre des sexes a également une influence non négligeable. Le chevreuil est une espèce mono-oestrienne. Cela signifie qu’une chevrette, non fécondée lors de l’ovulation, ne reviendra pas en chaleur suivant un cycle défini, comme cela se passe pour d’autres espèces, cerf ou chamois par exemple. Sachant donc que la chevrette n’est en chaleur qu’un ou deux jours au maximum, un déficit en brocards se traduit inévitablement par un nombre, plus ou moins conséquent, de chevrettes non fécondées pour l’année en cours. Et si le déséquilibre dans les prélèvements persiste en défaveur des mâles, le taux de reproduction va s’écrouler pour de nombreuses années. La course aux trophées, ou la croyance selon laquelle il faut préserver les femelles, car ce sont elles qui mettent bas, ne vont donc pas dans le sens d’un bon taux de reproduction. De plus, ce phénomène est aggravé par le fait que les brocards vivent, en général, moins longtemps que les chevrettes. Si les chasseurs ne peuvent rien sur la météo, et pas grand-chose sur la qualité du biotope, ils gardent la main sur l’équilibre des plans de chasse, et cela suffit bien souvent à éviter des surprises désagréables…