Il y a des lectures qui relèvent du divertissement involontaire. Oubliez les stand-ups comiques, il suffit de parcourir les publications de l’association suisse IG Wild beim Wild. Leur dernier pamphlet est un bijou de ridicule, une caricature criarde de l’animalisme coupé du réel. Le titre, déjà, donne le ton : « Du gibier d’un chasseur amateur ? De la charogne dans votre assiette ! ». On se croirait devant une affiche d’une secte nutritionniste sortie d’une cave humide des années 70. Le texte est un festival d’hyperboles mal digérées. Exemple choisi : « Le processus de décomposition commence quelques minutes après le tir : le sang coagule, les germes prennent le dessus ; techniquement parlant, l’animal tué devient rapidement un cadavre aux caractéristiques charognardes ». En somme, selon eux, tout boucher, tout charcutier et tout éleveur ne vendrait que de la « charogne ». Personne, dans cette association, n’a donc retenu le principe élémentaire que tout aliment est périssable par nature. On imagine déjà leurs militants débarquant chez un fromager pour hurler que le camembert est « une moisissure pestilentielle ». L’apothéose arrive quand ils expliquent que les animaux sauvages sont saturés de « pesticides, métaux lourds et PFAS ». Leur vision du monde tient d’un parc d’attractions, où les plantes pousseraient sans pluie acide ni parasites. Mais le vrai sommet du grotesque est atteint avec leur florilège de slogans de cour de récréation : « Le chevreuil rend malade », « La viande de gibier est une charogne », « Les gens stupides aiment le gibier ». Voilà donc leur méthode scientifique : l’insulte. Plus proche du graffiti de toilettes publiques que d’un argumentaire raisonné. Mais, ne leur en déplaise, la réalité est tout autre. La chasse est bien encadrée, la viande de gibier contrôlée, souvent bien plus transparente que la barquette anonyme d’un supermarché. Ironie suprême : ces militants, champions autoproclamés du « naturel », s’en prennent précisément à la viande la plus locale, la moins industrielle, celle d’animaux n’ayant jamais vu l’ombre d’un élevage intensif. Au fond, leur discours n’a rien à voir avec la santé ou l’hygiène. C’est un tract idéologique, cousu de slogans et de peur, dont l’objectif est simple : éradiquer la chasse et imposer un modèle unique d’alimentation. Chacun est libre de manger des lentilles si cela lui chante, mais de grâce, qu’ils nous épargnent ces sermons apocalyptiques qui transforment un civet de chevreuil en arme biologique. En vérité, le seul cadavre qu’on observe dans cette affaire, c’est celui du bon sens.
Le sketch indigeste de l’association suisse IG Wild beim Wild
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Le sketch indigeste de l’association suisse IG Wild beim Wild