En ce temps, pas si lointain, où le sanglier était une véritable légende, rarement sur pieds, il arrivait quelquefois, comme aujourd’hui d’ailleurs, que quelques coups de fusil malheureux fassent des orphelins. Mais à cette époque, le culte du marcassin et la sensibilité du chasseur étaient encore intacts et il arrivait fréquemment que quelques rescapés regagnent, le dimanche soir, le logis de celui qui avait « négocié » la maman, et dont l’épouse, maternelle et sollicitée, se déclarait prête à donner la tétée. C’est ainsi que ces charmantes bestioles, dociles comme des petits chiens, trouvaient leurs places dans une maison accueillante. Elles n’avaient qu’un tors, celui justement de ne pas rester petites. Au cours des mois qui suivaient, profitant de soins attentifs et d’une nourriture abondante, elles prenaient du poids et s’affirmaient de plus en plus dans la maisonnée, réclamant à grands coups de boutoir dans les tibias, quelques miettes ou une assiette de lait...
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