La palombe, puisque c’est de cet oiseau qu’il s’agit, est plus qu’une passion. Ici, c’est une religion, qui maintient debout les traditions et les gens qui s’y adonnent, jeunes et moins jeunes. Alors, sur la commune de Montségur, jouxtant Hagetmau et le lac d’Agés, depuis octobre 2009, nos quatre amis ont donné beaucoup de leur temps pour construire, entretenir et faire vivre leur palombière, véritable résidence qui les rassemble. Elle est située sur le terrain de Clément, un ilot boisé de deux hectares, avec un biotope constitué de chênes et de pins. Autour, il y a des cultures : maïs, colza, soja ou tournesol. Qu’on en juge : un poste central de guet et de tir, deux autres postes d’observation périphériques, trois cents mètres de couloirs dissimulés par du filet de camouflage, un sol et un pylône non utilisés, un garage pour cacher les véhicules, et au centre de tout ce dispositif, la cuisine et le barbecue, éléments incontournables de cet art de vivre.

 

Faire poser l’oiseau bleu

Ici, on fait poser les palombes (ou on le tente) à l’aide d’appeaux vivants placés sur raquettes. Lorsque les vols arrivent, on lâche aussi des pigeons volants (au nombre de vingt), à l’aide d’un monte-charge électrique (superbe invention), et on les tire… si elles se posent. Tout dépend donc de la migration, du temps, de la température extérieure, et c’est parfois compliqué. Pour cette année 2023, la migration est en dents de scie, et… les palombes dégourdies. Alors faire vivre et entretenir cet outil nécessite un travail régulier, un quasi-sacerdoce, mais quand on aime on ne compte pas. Autour de ces quatre copains, viennent se greffer des amis pour une journée ou plus, ce qui est notre cas, avec mon épouse. Et quand, au cours de la journée, cinq ou six vols se sont posés, c’est une belle performance. Notre journée s’est soldée par trois poses de quelques palombes isolées qui n’ont pu être tirées, malgré la présence de nombreux vols. L’espèce palombe ne sera pas en danger par les prélèvements… Le ciment de cette sortie s’est déroulé à midi, autour de la garbure, du foie gras, de délicieuses palombes rôties et flambées de main de maitre par l’ami Bernard, et des œufs au lait, puis des crêpes. Que du bonheur dans les assiettes. Bien sûr, dans une telle ambiance, nous avons refait le monde… de la chasse à la palombe, bien évidemment. Amitié, convivialité et art de vivre… nous avons rencontré tout cela au contact de nos amis Bernard, Clément, Thierry, Jean-Pierre et de leurs copains au cours de cette journée, et nous avons déjà envie d’y revenir !

Adhisats et à l’an que ven !