La chasse, des hommes et… des sangliers

A Blars, la société communale de chasse est présidée par Serge Lompech, qui a aussi la passion de la bécasse. Le territoire chassable est d’environ 1400 ha. Sa voisine d’Orniac est présidée par Jean-Luc Marty, et dispose de 800 ha chassables. Ces territoires sont très bons pour le lièvre, qui est peu chassé, et pour la bécasse qui a ses « aficionados ». Le chevreuil s’y porte très bien avec un plan de chasse de 40 animaux sur Blars et de 45 sur Orniac. La venaison est partagée, mais il arrive, selon les circonstances, qu’une petite partie soit vendue à un grossiste. Les grands cervidés s’installent tranquillement sur un biotope qui leur est favorable, et le plan de chasse pour ces grands cervidés est de trois. A noter que les grands cervidés sont chassés en commun, la venaison étant également partagée, y compris avec les propriétaires. Mais la chasse de prédilection est le sanglier. Responsable des battues, Bernard Bessac a l’autorité naturelle du chasseur passionné. Le sanglier est chassé du 15 octobre jusqu’à fin février, les samedis et dimanches, mais en cas de dégâts, des interventions peuvent être programmées au cours de l’été. Les adhérents de chaque commune acquittent la cotisation annuelle à leur société, mais les chasseurs qui viennent de l’extérieur paient une cotisation à chaque société. Le tableau des prélèvements est en progression puisque pour la saison 2020-2021, 16 sangliers ont été tués, puis 32 pour la saison suivante (2021/2022), 43 pour la saison 2022/2023 et 50 pour la saison 2023/2024 qui vient de se terminer.

 

Le succès au bout du pied…

Ici la recherche matinale des traces est importante et conditionne le résultat final de la battue. Elles sont faites avec application, dès le petit jour, par une équipe homme(s) et chien de pied. Puis, vers 10 heures, retour à la cabane où un point est fait et les lieux d’attaques décidés. Après l’attribution des postes, les consignes de sécurité précises et rigoureuses sont rappelées et en route pour le premier buisson. Lorsque cette première battue est terminée, un repas est pris assez rapidement à la cabane et c’est reparti pour l’après-midi. Compte tenu du biotope, le chien courant est ici indispensable, et deux meutes opèrent alternativement. Celle de Jean-Luc Marty, qui est constituée de chiens de pays, et celle de Jérome Issaly composée de griffons et de chiens de pays également. Ces deux meutes sont capables de rapprocher, puis, parfaitement créancés sur le sanglier, de mener longtemps sans quitter la voie des bêtes noires malgré la présence des cervidés. C’est propre, c’est efficace et avec des chiens bien gorgés, les récris résonnent et animent les battues. En moyenne, entre dix et quinze chasseurs occupent les postes, dont Séverine, l’épouse de Jean-Luc Marty.

 

La battue du samedi 3 février 2024

Ce matin-là, j’avais rendez-vous à sept heures trente, chez le président Serge Lompech. Le brouillard était dense sur le causse lotois, mais il allait se lever en fin de matinée, laissant le soleil nous rejoindre. Après un café vite pris, départ pour la cabane à Orniac, où les premiers chasseurs étaient arrivés, donc quelques visages connus incitaient à l’évocation de notre jeunesse envolée. Le temps de manger un croissant, de boire un café, nous voilà partis avec Jean-Luc Marty et son chien de pied pour une belle balade d’une heure sur le causse, à la recherche des précieux indices… que nous trouverons au-dessus de la vallée du Célé. La voie de la nuit plaisait au chien, ce qui était bon signe. Retour à la cabane où 22 chasseurs attendaient impatiemment les résultats des quêtes matinales, et, le carnet de battue renseigné, il fut décidé d’attaquer une compagnie remisée aux « Fournioles ». Bernard Bessac édicta les consignes de sécurité, puis les postes furent attribués. A dix heures quinze, Jérome Issaly et Jean-Luc Marty découplaient leurs courants qui empaumaient immédiatement la voie des bêtes noires. Après un court rapproché, les sangliers étaient levés et la menée commençait. Le jeune Valentin Marty (bon sang ne saurait mentir), de deux coups de carabine précis réussit un magnifique doublé, puis quelques instants plus tard un troisième animal était prélevé par un autre chasseur. A midi, tous les chiens étaient récupérés, la fin de traque sonnée et retour à la cabane pour le repas réparateur. A treize heures trente, nous repartions pour une nouvelle traque au lieu-dit « Les Pergues ». Là aussi, après un rapproché particulièrement sonore, les courants levèrent une compagnie qui se scinda en deux groupes. Le premier, après avoir « flirté » avec mon poste, s’échappera vers le Clau de Mayou, sans dommage. Quant au second, il réussit à quitter l’enceinte, sans que l'animal ne puisse être tiré. Les chiens effectueront donc deux belles menées, malheureusement pour nous hors chasse, ce dont les sangliers ne se plaignirent pas. Les chiens seront récupérés par les deux piqueurs, la fin de battue annoncée de même que la fin de chasse. A la cabane, restait à partager les animaux tués le matin, et faire le compte-rendu des battues après la photo souvenir. Ce fut une belle journée de chasse, avec une équipe appliquée et conviviale. Le petit moment de nostalgie passée, vint le moment de nous séparer. Merci mes amis et chers présidents, ainsi va la vie derrière la « bête noire »…