Introduite volontairement en France dans les années 1970 pour l’aquaculture et la consommation, Procambarus clarkii, ou écrevisse rouge de Louisiane, est aujourd’hui reconnue comme une espèce invasive posant de graves problèmes écologiques. Originaire des zones humides du sud des États-Unis, ce crustacé a rapidement colonisé les milieux aquatiques français, notamment les rivières, lacs, canaux et zones humides. Son expansion touche désormais plus de 40 départements et continue de progresser vers le nord et l’est du pays. Cette écrevisse possède plusieurs caractéristiques biologiques qui favorisent son essor : une croissance rapide, une maturité sexuelle précoce (environ trois mois), une fécondité élevée (jusqu’à 600 œufs par femelle), une grande tolérance aux pollutions, ainsi qu’une capacité de dispersion active. En l’absence de prédateurs naturels dans de nombreuses zones colonisées, ces facteurs favorisent des densités atteignant parfois 10 individus au mètre carré, voire jusqu’à 1 000 par piège dans certaines zones comme les Landes. L’impact écologique de P. clarkii est multiple. Elle creuse de profonds terriers pouvant mesurer jusqu’à trois mètres, provoquant l’érosion des berges, l’affaissement de digues et la déstabilisation des écosystèmes riverains. Par ailleurs, son régime alimentaire omnivore exerce une pression sur la biodiversité locale : elle consomme des plantes aquatiques, des œufs de poissons, des larves d’amphibiens et d’autres macro-invertébrés...
Quelques brèves de chez nous et... d'ailleurs