La chasse, telle que pratiquée aujourd’hui par une majorité de chasseurs formés, encadrés, et respectueux de la réglementation, n’est pas l’ennemie de la biodiversité. Elle est un outil, certes imparfait, mais indispensable à une gestion raisonnée des espèces. Les chasseurs, en connaisseurs du terrain, observent les déséquilibres, surveillent les dynamiques de populations, préviennent les maladies, et interviennent là où les écosystèmes sont trop fragiles pour s’autoréguler.
Il faut rappeler que, dans une nature morcelée, fragmentée par les routes, les villes et les champs, l’équilibre ne se fait plus naturellement. La dynamique des populations de cerfs, sangliers et chevreuils peut entraîner des dégâts agricoles conséquents, des accidents de la route, ou encore une pression excessive sur la régénération forestière. Il ne s’agit pas ici de loisir ou de passion, mais de régulation pragmatique, d’un devoir envers les équilibres que nous avons nous-mêmes fragilisés. En Suisse comme ailleurs, la chasse doit évoluer, mais sûrement pas disparaître. Elle doit être scientifique, encadrée, territorialisée. Elle doit dialoguer avec les forestiers, les agriculteurs, les naturalistes. Une chasse qui se revendique comme gestionnaire, et non comme prédatrice. Pendant ce temps, la démographie humaine poursuit son expansion, rogne l’espace sauvage, perturbe les cycles de vie naturels, multiplie les sources de stress pour les animaux. Et ce serait aux seuls chasseurs que l’on demanderait des comptes ? Il est temps de poser les bonnes questions, d’affronter la complexité, et de sortir des postures morales simplistes. Ce n’est pas en effaçant les chasseurs que la nature se portera mieux. Ce serait même tout l’inverse...
La faune sauvage a-t-elle vraiment besoin d’être protégée... des chasseurs ?
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La faune sauvage a-t-elle vraiment besoin d’être protégée... des chasseurs ?