La chasse en Bretagne

La moitié des forêts de montagne de l’Hexagone et de Corse menacées par le changement climatique

Une récente évaluation coordonnée par le Comité français de l’UICN, l’Office français de la biodiversité, et le Muséum national d’Histoire naturelle a mis en lumière la vulnérabilité croissante des écosystèmes forestiers de montagne en France, notamment dans les massifs des Alpes, Jura, Massif central, Pyrénées, Vosges et en Corse. Sur les 19 écosystèmes évalués, 10 sont considérés comme menacés et 6 comme quasi-menacés, principalement en raison des impacts du changement climatique. Les forêts de montagne, comprenant des types tels que les forêts mixtes, les sapinières, et les pinèdes, sont confrontées à des perturbations significatives comme le dépérissement forestier et les modifications des communautés d'espèces. Les hêtraies et les cembraies-mélézins de l’étage subalpin sont parmi les plus affectées, classées comme « En danger » en raison de mutations végétales dues au climat changeant. Malgré une augmentation globale de la superficie forestière depuis le XIXe siècle, les forêts de montagne sont aujourd’hui confrontées à des défis sans précédent, résultant de pressions anthropiques locales et globales. L’incertitude quant à leur avenir persiste, en partie à cause de la complexité des interactions entre les diverses pressions et des réponses écologiques des écosystèmes...

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Deux nouveaux indicateurs inédits sur les mammifères des milieux humides

L’Observatoire national de la biodiversité (ONB) vient de dévoiler deux nouveaux indicateurs cruciaux, soulignant l'état des mammifères des milieux humides et la couverture médiatique de ces habitats. En tant qu'organisme clé pour l'évaluation de la biodiversité en France, l'ONB offre une perspective scientifique, transparente et impartiale sur l'évolution de la biodiversité, ainsi que sur les pressions exercées et les réponses sociétales nécessaires. Les milieux humides, reconnus comme des réservoirs de biodiversité d'importance internationale, font face à des pressions continues. La France a intensifié ses efforts de conservation en allouant 3,3 milliards d’euros à diverses initiatives, marquant une augmentation significative de 14% par rapport à l'année précédente. Ces investissements reflètent l'engagement tant des secteurs publics que privés à prévenir les menaces pesant sur ces écosystèmes fragiles et à restaurer leurs fonctions naturelles. L'ONB a présenté deux nouveaux indicateurs clés :

- la couverture médiatique des milieux humides en France, qui a été notablement croissante, avec 341 émissions audiovisuelles et articles de presse mentionnant ces habitats, marquant un triplement en deux décennies. Cette visibilité accrue est le résultat d'événements clés tels que la Convention Ramsar et la législation sur l'eau,

- l'augmentation des aires de répartition du castor et de la loutre en France, qui témoigne des succès des politiques de protection mises en œuvre, comme les parcs nationaux et les réserves naturelles. Au début du 20e siècle, ces espèces avaient presque disparu, mais grâce à des efforts de conservation soutenus, elles ont réoccupé 62% du territoire national.

Ce regain est crucial car ces espèces jouent un rôle vital dans les écosystèmes en fournissant des services écologiques essentiels. Ces nouvelles données de l'ONB soulignent non seulement les progrès réalisés dans la préservation des milieux humides et de leur faune emblématique, mais également l'importance croissante accordée à ces écosystèmes dans l'agenda public et médiatique.

Brésil : 30,8 millions d’ha détruits et brûlés en 2024

Le Brésil est confronté à une crise alarmante cette année, comme en témoigne le rapport récent de MapBiomas. En 2024, les incendies ont ravagé une superficie record de 30,8 millions d'hectares, marquant une augmentation de 79 % par rapport à l'année précédente. Cette année « atypique et alarmante » a vu l'Amazonie, essentielle pour la régulation climatique, être la plus durement touchée avec 17,9 millions d'hectares détruits, soit 58 % du total national, dépassant même les chiffres de toute l'année 2023. Ane Alencar, de MapBiomas Incendie, souligne que plus de 140 000 départs de feux ont été enregistrés, un record sur les 17 dernières années, avec une augmentation de 42 % par rapport à 2023. Les scientifiques mettent en garde contre l'impact du réchauffement climatique qui assèche la végétation, facilitant la propagation des flammes, bien que la majorité des incendies soient d'origine humaine. En 2024, 8,5 millions d'hectares de forêts ont été détruits, comparé à 2,2 millions en 2023, marquant un tournant inquiétant où plus de forêts que de pâturages ont brûlé pour la première fois en Amazonie. Ces événements se déroulent alors que la déforestation de l'Amazonie s'intensifie. Lors de la prochaine COP30, le Brésil aura un rôle crucial à jouer pour avancer vers les objectifs de l'Accord de Paris, tandis que les États-Unis se sont retirés à nouveau, depuis l’arrivée Donald Trump à la présidence. L'objectif principal de l'Accord de Paris est de limiter l'augmentation de la température mondiale en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, avec une ambition supplémentaire de 1,5°C à long terme.

Des drones pour étudier l'écophysiologie de la faune sauvage

Les techniques d’échantillonnage non invasif de données écophysiologiques chez les animaux sauvages se sont développées pour surmonter les défis associés aux études en captivité et aux méthodes invasives. Parmi celles-ci, l’utilisation de drones, ou véhicules aériens sans pilote (UAV), et de leurs capteurs associés, s’est révélée prometteuse dans le domaine de l’écophysiologie. Une étude synthétise les recherches récentes en utilisant la liste de contrôle « Prisma-SCr » pour identifier les domaines de concentration et les lacunes dans la connaissance, ainsi que pour explorer les meilleures pratiques, les défis actuels et les recommandations pour l’avenir. Depuis 2010, ce sont 136 études qui ont exploré l’utilisation des drones pour étudier divers aspects de la faune sauvage, incluant l’état corporel, la biomécanique, la santé, et d’autres paramètres comme les microbiomes et l’endocrinologie, tant dans les environnements aquatiques que terrestres. Cependant, ces recherches montrent un biais envers les mammifères marins, en particulier les cétacés, et sont principalement menées par des institutions d’Amérique du Nord, d’Océanie et d’Europe. Les drones ont principalement été utilisés pour des études de morphométrie et d’état corporel à l’aide de capteurs de couleur standard et de techniques de photogrammétrie...

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Faire du bois en laboratoire : est-ce possible ?

L'idée de produire du bois sans couper d'arbres est devenue une réalité passionnante grâce à Foray Bioscience, une entreprise fondée par Ashley Beckwith. Cette innovation pourrait transformer l'industrie forestière en préservant les écosystèmes mondiaux menacés par l'exploitation intensive. Traditionnellement, l'exploitation forestière pour répondre aux besoins humains a mis en danger de nombreux habitats naturels. Cependant, l’approche développée par Foray Bioscience promet de changer cela radicalement. En utilisant des techniques de biofabrication et d'ingénierie tissulaire avancées, ils cultivent du bois en laboratoire à partir de cellules végétales extraites de feuilles de peuplier noir. Ce processus commence par la culture de ces cellules dans un bouillon liquide enrichi en hormones végétales, puis leur transfert dans un gel propice à leur croissance en structures ligneuses similaires au bois naturel. L'avantage principal de cette méthode réside dans sa rapidité : les cellules cultivées en laboratoire croissent jusqu'à 100 fois plus vite que les arbres naturels, tout en n'occupant pas de terres agricoles supplémentaires. Cela permet non seulement de préserver les forêts existantes et leur biodiversité, mais aussi de réduire considérablement les émissions de CO2 associées à la déforestation. En plus de ses bénéfices environnementaux évidents, la biofabrication du bois offre des avantages économiques potentiels significatifs. Elle élimine plusieurs étapes traditionnelles coûteuses et énergivores de la production de bois, comme la coupe et le façonnage, tout en minimisant les déchets...

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Samedi 8 et dimanche 9 février : Coupe des Dames FACCC à Bormes les Mimosas (Var)

C’est une idée audacieuse qui a pris naissance sur la route de la Coupe des Dames en 2024, lors d’échanges entre passionnés. Tandis que certaines de ces dames  affrontaient les brouillards de la Haute-Saône, d’autres profitaient du soleil méridional. Une proposition a donc émergé : organiser la prochaine édition au cœur des mimosas en fleurs, à Bormes-les-Mimosas, dans le Var. Quelques semaines plus tard, lors d’une réunion dans le Jura, etait confirmée la faisabilité de ce projet. Bormes-les-Mimosas, village classé parmi les plus beaux de France, offrait un cadre idéal. Après avoir obtenu l’accord des propriétaires de territoires, des associations concernées, et réglé les détails logistiques, le rêve a pris forme. Les 8 et 9 février 2025, les concurrentes s’affronteront sur sanglier, chevreuil, lièvre et renard, sur un territoire de 11 000 hectares. En dérogeant à la règle habituelle de mars, ce changement permet d’admirer les mimosas en pleine floraison. Un camping ouvrira spécialement pour proposer des mobil-homes à prix avantageux, et la salle des fêtes, avec une vue imprenable sur l’une des plus belles baies du monde, accueillera les animations. Des chenils aménagés et même une baignade en mer pour les chiens compléteront cette expérience unique. Cette manifestation se veut avant tout conviviale et accessible. Les participantes, qu’elles soient habituées des concours ou novices, pourront partager leur passion dans une ambiance bienveillante. Avec des juges attentifs et un public curieux, l’événement promet de célébrer la chasse aux chiens courants tout en offrant une aventure mémorable. Il reste quelques places disponibles : ne manquez pas cette opportunité unique de vivre une expérience exceptionnelle au cœur des mimosas en fleurs !

« Pacte vert » : un financement caché par la Commission européenne ?

Un scandale a éclaté à Bruxelles lorsque la Commission européenne a admis avoir alloué 15 millions d’€ à des organisations non gouvernementales pour promouvoir le Pacte vert européen, une initiative controversée visant à orienter l'Union européenne vers une économie plus durable. Cette révélation fut accueillie avec un calme surprenant du côté gauche de l'échiquier politique, malgré les critiques véhémentes des agriculteurs et des industriels. Piotr Serafin, nouveau commissaire au Budget, ne put cacher son embarras lorsqu'il fut confronté aux documents divulgués par Dirk Gotink, député du Parti populaire européen (PPE). Ces documents, obtenus par la commission du contrôle budgétaire du Parlement européen, détaillaient les contrats conclus entre la Commission et les ONG écologistes. Ces accords stipulaient que les ONG devaient cibler spécifiquement certains eurodéputés pour les persuader de soutenir le Pacte vert. Cette révélation soulève des questions fondamentales sur le rôle de la Commission européenne et la transparence de ses actions. Non seulement elle a financé des campagnes de lobbying avec des fonds publics, mais elle a également utilisé ces moyens pour influencer les décisions politiques au sein du Parlement européen. Pour beaucoup, il s'agit là d'une déviation claire de la mission originelle de la Commission, qui est censée agir dans l'intérêt général des citoyens européens, et non pas promouvoir ses propres initiatives via des lobbyistes externes. Le Pacte vert européen, adopté en 2021, vise à transformer profondément l'économie européenne vers une plus grande durabilité environnementale. Cependant, il a suscité une opposition farouche de la part des secteurs agricoles et industriels, qui craignent les implications économiques et réglementaires de ces changements. Le fait que la Commission ait financé ces efforts de lobbying a exacerbé les tensions et soulevé des préoccupations quant à la manière dont les fonds publics sont utilisés et contrôlés au niveau européen, jetant une lumière crue sur les pratiques parfois opaques qui entourent la prise de décision politique à Bruxelles.

Préservation et reconquête des haies

Le Sénat a marqué un tournant significatif dans la politique environnementale, en adoptant la proposition de loi sur la préservation et la reconquête de la haie. Cette décision intervient dans un contexte préoccupant marqué par un déclin massif du nombre de haies à travers le pays. Initiée par le sénateur Daniel Salmon, cette proposition de loi, déposée en juillet 2023, a reçu un soutien croissant après l'annonce par l'État d'un pacte en septembre 2023, visant à stopper la destruction des haies et à revitaliser celles existantes. Après un examen minutieux en commission des affaires économiques le 4 décembre 2024, la proposition de loi a été adoptée à l'unanimité par les sénateurs lors d'une séance publique tenue le jeudi 30 janvier 2025. Ce texte ambitieux fixe des objectifs précis pour la préservation et la gestion durable des haies, avec notamment un projet visant à accroître le linéaire de 100 000 kilomètres d'ici 2030. Pour concrétiser ces ambitions, le code rural et de la pêche maritime sera enrichi d'une Stratégie nationale pour la gestion durable et la reconquête de la haie. Cette stratégie établira des orientations cruciales pour mener la politique de gestion et de développement durable des haies à l'échelle nationale, avec une trajectoire chiffrée et un plan d'actions national révisable tous les six ans. Une mesure phare de cette législation est la mise en place d'une certification destinée aux gestionnaires de haies, notamment les exploitants agricoles. Cette certification garantira une gestion durable des haies sur l'ensemble de l'exploitation, avec plusieurs niveaux d'exigences environnementales et une obligation de progression continue vers ces niveaux. De même, les distributeurs de bois pourront obtenir une certification attestant que leur bois provient exclusivement de haies certifiées, garantissant ainsi une traçabilité complète et une gestion responsable des ressources. Pour les agriculteurs et les acteurs de la filière haie, ces nouveaux outils incitatifs promettent non seulement une amélioration des revenus, mais également un bénéfice substantiel pour la biodiversité.

A la découverte des étangs et mares du Domaine de Belval

Le 2 février, à l’occasion de la journée mondiale des zones humides, le Domaine de Belval a proposé une animation d’une demi-journée, permettant au public de découvrir les étangs et mares de la propriété de la Fondation Sommer, mais encore et surtout, le concept qui sous-tend leur gestion. En effet, les vastes étendues d’eau d’une quarantaine d’ha, héritées du travail des moines de l’Abbaye de Belval au 14ème siècle, ont fait l’objet d’études très approfondies conduites en partenariat avec les naturalistes de l’Association RENARD (Regroupement des naturalistes ardennais) et à partir desquelles ont été déclinés des plans de gestion spécifiques à chacun des 4 plans d’eau du domaine, chacun d’entre eux abritant des espèces bien identifiées et offrant, à toute une kyrielle d’oiseaux migrateurs et sédentaires, un havre de paix pour se reposer, se nourrir ou bien encore se reproduire. Le principe est identique quant à l’entretien et la création de mares lesquelles sont au nombre d’une quinzaine. Naturaliste averti, et très pointu en ornithologie, Quentin Hallet, employé du domaine, a vraiment passionné son auditoire. Il a conduit les participants durant une matinée tout au long de circuit de découverte de quelques 5 km, ménageant des pauses pour découvrir sarcelles d’hiver, fuligules morillons, canards chipeaux, et autres foulques macroules, pour présenter aussi les espèces rares qui fréquentent les étangs et leurs abords, et au rang desquelles figure le pigargue à queue blanche, ou encore le grand-duc… sans oublier quelques informations intéressant la gestion de la forêt et la notion d’équilibre forêt/gibier, ainsi que l’historique du domaine , merveilleux héritage de François et Jacqueline Sommer.

Jean-Marc Thiernesse

UICN : préparation du Congrès 2025

En préparation du Congrès mondial de la nature qui se tiendra en octobre 2025 à Abu Dhabi, la France a formulé 45 recommandations cruciales pour faire face aux défis mondiaux de la biodiversité. Coordonnées par le Comité français de l’UICN, ces propositions émanent d'un processus collaboratif engagé depuis le printemps 2024, impliquant plus de 300 experts et divers partenaires internationaux. Les motions, au nombre de 32 portées directement par le Comité français de l’UICN et ses membres, visent à influencer les politiques nationales et internationales à travers l'UICN, seule organisation environnementale bénéficiant d'un statut d'observateur à l'ONU. Ces recommandations sont essentielles pour orienter les actions futures de conservation et restaurer la biodiversité globale. Le Congrès mondial de la nature représente une plateforme majeure pour la négociation internationale, ayant historiquement permis des avancées telles que la CITES et la Convention du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Avec une participation de plus de 1 400 organisations membres de l’UICN réparties dans plus de 160 pays, cet événement quadriennal détermine les priorités d'action pour les années à venir et influence les législations nationales à l'échelle mondiale. Les motions françaises couvrent une gamme diversifiée de thèmes, de la conservation des écosystèmes terrestres et marins à l'éducation environnementale et à l'économie durable. Elles ont été soutenues par 111 organismes provenant de 43 pays différents, démontrant un soutien international significatif à l'approche française en matière de conservation. À titre d'exemple, les résolutions antérieures adoptées lors du Congrès de Marseille en 2021 ont conduit à des actions concrètes comme des régulations sur la pollution plastique et la déforestation importée. Ces succès attestent de l'impact réel des recommandations du Comité français de l’UICN sur la politique environnementale mondiale. En résumé, les motions françaises pour le Congrès mondial de la nature 2025 représentent non seulement une avancée stratégique pour la conservation de la nature à l'échelle mondiale, mais aussi un engagement fort envers un avenir durable. Elles illustrent l'importance de la coopération internationale et de l'expertise collective dans la préservation de notre planète pour les générations futures.

38 associations s’opposent à l’article 13 de la Loi d’Orientation Agricole

Alors que le Sénat se prépare à examiner la Loi d’Orientation Agricole à partir de demain, 4 février 2025, un débat enflammé secoue la communauté environnementale. Trente-huit associations de protection des animaux et de la nature expriment une vive opposition à l’article 13 du projet de loi, qu'elles considèrent comme une menace sans précédent pour la biodiversité française. L'article en question propose une réduction drastique des sanctions pour la destruction accidentelle d'espèces protégées, limitant les poursuites pénales aux seuls cas d'intentionnalité ou de négligence grave. Les infractions environnementales seraient passibles d'une amende administrative maximale de 450 euros, décidée par les préfets. Les associations, toujours prêtent à « flinguer » l’agriculture, tirent donc la sonnette d'alarme, craignant que cette réforme ne conduise à une quasi-impunité pour les actes qui compromettent la biodiversité. Elles soulignent que prouver l'intentionnalité est souvent difficile, risquant ainsi de dissuader les poursuites judiciaires. Pourtant, elles devraient savoir toutes ces associations écolos, que depuis plus d'un demi-siècle, la France a mis en place et maintenu une politique de protection rigoureuse des espèces menacées, indépendamment de l'intentionnalité des dommages causés. Mais cela n'empêche pas les écolos de lancer une pétition appelant les sénateurs à rejeter fermement cet article 13...

ESOD : enfin, une décision de bon sens...

De plus en plus de centres de soins de la faune sauvage sont enjoints par les préfectures de cesser la prise en charge pour soins « d’espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » (ESOD), les autorités sanitaires imposant leur euthanasie ou interdisant leur relâcher dans leur milieu naturel. Bien évidemment les associations de protection sont vent debout, et ont interpellé les ministères de l’Ecologie et de l’Agriculture afin de continuer à porter secours aux ESOD. Au cœur de ce débat se trouve la légitimité de considérer ces animaux comme nuisibles, une classification qui autorise leur destruction régulière par divers moyens, preuves des préjudices qu’ils causent. Les centres de soins de la faune sauvage sont donc désormais confrontés à des mises en demeure leur interdisant de relâcher ces animaux dans leur habitat naturel, invoquant des motifs de sécurité sanitaire et des restrictions légales. Cependant, ces centres affirment que leur mission est de réinsérer les animaux guéris, dans la nature, dénonçant une interprétation abusive des réglements en vigueur. Mais ce qui les inquiète avant tout, c’est le risque de perdre cette manne financière collectée grâce aux dons, et de rappeler la mobilisation citoyenne et médiatique qui s’est emparée du cas de la laie Rillette pour mettre en avant une sensibilité croissante envers la protection de toutes les espèces, même celles classées nuisibles.