Le Petit Journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement - Autrement Chasse -

La semaine en bref...

- Bouches-du-Rhône : à Vitrolles, la société de chasse et de protection du milieu naturel Lou Roucas a célébré, sur le plateau de Fontblanche, sa traditionnelle « Journée des Vieux fusils », rassemblant une quarantaine de chasseurs de plus de 65 ans. Cette rencontre, placée sous le signe du partage, du respect de la nature et de la convivialité, visait à faire revivre l’esprit authentique de la chasse provençale. Sous la houlette d’Olivier Parmentier, jeune président entamant sa deuxième année de mandat, soixante faisans ont été lâchés pour l’occasion. « Chacun est reparti avec son trophée, dans le respect des règles et de la sécurité », précise-t-il, rappelant que le tir sur les lièvres et lapins était interdit cette année pour préserver la faune locale. La matinée s’est conclue par un apéritif et un déjeuner, préparés par Bernard et Christian, anciens cuisiniers et membres fidèles de l’association. Comptant 184 adhérents, dont quelques jeunes et six femmes, Lou Roucas continue de promouvoir une chasse raisonnée. Les « Vieux fusils », garants de la mémoire cynégétique, veillent sur la biodiversité et sur l’entretien du plateau, véritable patrimoine naturel vitrollais. (Photo DR : B.B.)

 

- Cher : les braconniers de retour devant la justice... Ils avaient échappé à la condamnation pour un vice de procédure, mais ils devront finalement répondre de leurs actes le jeudi 13 novembre, devant la Cour d’Appel de Bourges. Les six braconniers poursuivis pour une série d’actes commis entre 2022 et 2024, pour certains liés à un équipage de chasse à courre, traquaient cerfs et sangliers de nuit à bord de 4×4, tirant sur les animaux ou les écrasant volontairement. Les enquêteurs de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont recensé des dizaines de victimes, certaines scènes ayant même été filmées par les auteurs. Le 30 avril 2025, le tribunal de Châteauroux les avait relaxés, invoquant la nullité d’un acte d’enquête : des caméras avaient été posées sans autorisation d’un magistrat. Une décision vécue comme un déni de justice au regard des faits. En appel, le Ministère public demandera des peines exemplaires : jusqu’à quatre ans de prison, 60 000 euros d’amende, le retrait des permis de chasse et la confiscation des armes. Au-delà du procès, cette audience rappelle une évidence : le braconnage n’a rien à voir avec la chasse.

 

- Corrèze : rien ne va plus entre la Coordination rurale de la Corrèze (CR 19) et le Parc naturel régional (PNR) de Millevaches. Dans une lettre adressée aux 124 maires du territoire, la CR 19 demande aux communes de se retirer du parc, accusé de ne pas défendre les éleveurs face au loup. Selon le syndicat, le PNR « protège le prédateur au détriment des éleveurs », alors que « l’agriculture corrézienne fait vivre nos territoires ». La CR affirme que « chaque attaque, chaque perte d’animal, chaque éleveur découragé » prouve que « le loup n’a pas sa place dans les zones d’élevage ». Elle milite pour rendre l’animal « chassable et éradiqué » et appelle les élus à « ne pas être complices de la disparition de l’agriculture du Plateau ». Son président, Alexandre Clare, dénonce « un ras-le-bol » et exige des « actes forts » : « Les maires doivent choisir leur camp : soit ils soutiennent l’élevage, soit un PNR qui défend le loup... ». Le parc, de son côté, réfute ces accusations et réaffirme son engagement en faveur des éleveurs et de la cohabitation entre faune sauvage et agriculture...

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Chasse et tourisme : entre tradition cynégétique et levier de développement territorial

La chasse, autrefois considérée comme une pratique rurale ancrée dans les traditions locales, connaît aujourd’hui une profonde mutation liée à l’évolution du tourisme et des modes de consommation de la nature. Longtemps perçue comme un loisir élitiste réservé à une minorité, elle tend désormais à s’inscrire dans des logiques économiques et touristiques plus larges, contribuant à la valorisation des territoires ruraux et à la diversification de leur offre. Ce phénomène, souvent désigné sous le terme de tourisme cynégétique, attire une clientèle nationale et internationale en quête d’expériences authentiques, de contact avec la nature et d’un certain imaginaire de liberté sauvage. Dans plusieurs régions du monde, qu’il s’agisse des vastes réserves d’Afrique australe, des domaines forestiers français ou des territoires nord-américains, la chasse constitue un facteur non négligeable d’attractivité. Elle génère des retombées économiques significatives à travers la location de terrains, les taxes, l’hébergement, la restauration et les services connexes (guides, transport, équipement). En Europe, des territoires comme la Sologne en France ou la Castille en Espagne vivent en partie grâce à ces revenus. En Afrique, le tourisme de chasse représente pour certains pays un outil de financement de la conservation de la faune et des parcs naturels. Cependant, cette intégration de la chasse au tourisme ne va pas sans soulever des tensions. D’un côté, elle participe au maintien d’activités rurales et à la préservation de traditions locales. De l’autre, elle questionne la durabilité de la relation entre exploitation et protection de la nature. Les nouvelles attentes des touristes, plus sensibles à l’éthique et à l’écologie, conduisent à repenser la place de la chasse dans le paysage touristique contemporain. Elle se trouve ainsi à la croisée des chemins : entre valorisation patrimoniale et remise en cause morale, entre ressource économique et enjeu de durabilité...

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Poussée par les loups, la faune sauvage se rapproche de l’homme

Voilà qui ne va pas réjouir les défenseurs des animaux : la faune sauvage semble, peu à peu, se rapprocher de l’homme. Dans les campagnes, les montagnes et même aux abords des villes, cerfs, chevreuils, sangliers et autres animaux des forêts se montrent de plus en plus familiers. Un mouvement paradoxal, puisqu’il ne s’agit plus de fuir l’humain, mais bien de chercher, près de lui, une forme de protection. Les spécialistes de la faune observent depuis quelques années un déplacement des animaux vers les zones habitées. La cause ? Le retour des grands prédateurs, notamment du loup, qui regagne les massifs français après des décennies d’absence. Pour échapper à la pression de ce redoutable chasseur, nombre d’espèces préfèrent désormais s’approcher des villages, des routes et des exploitations agricoles. L’homme, présenté sous la forme du danger, devient donc un refuge. Ce retournement de situation illustre à quel point les équilibres écologiques ont été bouleversés. Là où le loup, protégé par la loi, retrouve peu à peu sa place, il entraîne une réaction en chaîne : les proies modifient leurs habitudes, les territoires se resserrent, et la cohabitation entre faune et population humaine s’intensifie. « On voit des chevreuils, des grands cervidés ou des sangliers venir se nourrir à quelques mètres des habitations. Ils savent qu’ici, le loup n’osera pas s’aventurer » explique un garde forestier. Mais cette proximité soulève aussi des tensions. Les agriculteurs redoutent des dégâts concentrés sur les cultures, les automobilistes craignent les collisions, et les associations de protection animale s’inquiètent d’une nouvelle forme de dépendance des espèces envers l’homme. La frontière entre nature sauvage et territoire humain devient floue, au risque de brouiller les comportements naturels des animaux. Ironie du sort : dans son instinct de survie, la faune sauvage semble avoir compris ce que bien des écologistes nous reprochent : l’homme reste un prédateur raisonné, plus prévisible que ceux à quatre pattes. Comme quoi, le « super-prédateur » que nous sommes, destructeur de tant d’habitats, devient à présent, pour la faune effrayée, la planche de salut. Une drôle de victoire pour l’espèce humaine.

COP30 à Belém : un « mutirão » mondial pour relancer la lutte climatique

A partir de lundi, 10 novembre, la ville amazonienne de Belém au Brésil, accueillera la 30e Conférence des Parties sur le climat (COP30). Ce rendez-vous décisif est placé sous le signe du « mutirão », un mot brésilien qui évoque l’action collective au service du bien commun. Cette COP marquera le début d’un nouveau cycle de contributions climatiques nationales (CDN) à horizon 2035, dix ans après l’Accord de Paris. Le programme s’annonce dense et structuré autour de grandes thématiques : adaptation, villes durables, bioéconomie, santé, éducation, justice, puis transformation des systèmes énergétiques, industriels et financiers. Une place importante sera aussi accordée à la gestion planétaire (forêts, océans, biodiversité), aux peuples autochtones et à la jeunesse, avant la clôture des négociations le 21 novembre. Dans un contexte international tendu, la COP30 doit réaffirmer la coopération mondiale face à la crise climatique. Le Brésil, en tant qu’hôte, souhaite faire de Belém un symbole de dialogue Nord-Sud et de solidarité écologique, à l’image de l’Amazonie : un espace vital à protéger collectivement. Toutes les Parties à l’Accord de Paris devront présenter leur nouveau plan de réduction des émissions avant la conférence. Ce cycle des CDN devra couvrir l’ensemble des gaz à effet de serre et tous les secteurs économiques, tout en abordant la sortie progressive des énergies fossiles et la transition juste pour les travailleurs. Une attention particulière sera portée à la réduction du méthane, gaz responsable d’un réchauffement rapide de l’atmosphère. La COP30 veut être celle de la mise en œuvre concrète : accélération des solutions existantes, lutte contre la déforestation, développement des énergies renouvelables, transports décarbonés, et engagement renforcé des entreprises vers une économie bas-carbone. À l’occasion du dixième anniversaire de l’Accord de Paris (12 décembre 2025), la France, le Brésil et l’ONU lanceront un label international célébrant une décennie d’action climatique. Inclusif et universel, ce label soutiendra les initiatives locales et mondiales s’inscrivant dans l’héritage de l’Accord.

Un rapport sur les pesticides édulcoré par le ministère de l’Agriculture ?

Selon certaines révélations, le ministère de l’Agriculture aurait influencé la rédaction d’un rapport public afin d’atténuer les liens entre pesticides et cancers. Rien n’est prouvé, mais plusieurs éléments laissent penser qu’une intervention politique aurait pu avoir lieu dans la présentation des conclusions scientifiques. D’après ce qui a été rapporté par « Le Monde » le 30 octobre, le Haut-Commissariat à la stratégie et au plan (HCSP) aurait remis à l’Assemblée nationale un rapport de 500 pages consacré à la santé environnementale. Ce document, abordant le bruit, les polluants éternels (PFAS), la pollution de l’air et les pesticides, propose diverses mesures pour réduire l’impact des pollutions sur la santé : renforcer les contrôles sur les pesticides, soutenir l’agroécologie, interdire les produits chimiques près des zones de captage d’eau, ou encore rémunérer les agriculteurs pour leurs pratiques respectueuses de l’environnement. Le contenu final du rapport a-t-il été modifié avant publication ? Des membres du conseil scientifique auraient dénoncé des réécritures venues du cabinet de la ministre de l’Agriculture, relativisant les conclusions les plus alarmantes. Parmi les passages concernés, celui évoquant un lien entre la proximité des vignes et un risque accru de leucémie infantile aurait été qualifié de « peu robuste » et « posant question », affaiblissant ainsi la portée du constat initial. Certaines associations écologistes y voient la continuité d’une stratégie politique visant à protéger les intérêts économiques du secteur agricole au détriment de la santé publique, accusant l’État de privilégier les profits des multinationales. Le ministère de l’Agriculture, pour sa part, a démenti toute manipulation ou suppression de passages.

« Chasse gardée » (2) : retour explosif dans la jungle... de l'Oise !

Rangez vos bottes et vos GPS : la campagne de l’Oise reprend du service ! Après avoir cartonné avec 2 millions d’entrées en 2024, la bande de « Chasse Gardée » revient plus en forme que jamais pour un second round champêtre, à découvrir au cinéma le 10 décembre 2025. Et bonne nouvelle : la bande-annonce vient de sortir, histoire de vérifier si vous êtes plutôt fusil de chasse ou bouteille de rosé. Cette fois, direction Saint-Hubert, où la vie suit son petit train-train rural. Trop calme, même, pour Adélaïde et Simon (Camille Lou et Hakim Jemili), nos ex-Parisiens toujours en rééducation campagnarde. Mais la tranquillité va vite se faire dézinguer, façon plateau de ball-trap, quand débarquent leurs nouveaux voisins : Stanislas, le fils de Bernard (Didier Bourdon, toujours plus pince-sans-rire que jamais), sa femme et leurs enfants parfaits. Tout est idyllique jusqu’à ce détail qui renverse : ils pratiquent la chasse à courre. Et là, même sans poudre, la tisane arrive à fumer ! Entre chevaux lancés au galop, querelles de voisinage et débats sur le bien-être animal autour d’un barbecue, cette suite promet un festival de quiproquos plus croustillants qu’un lapin à la moutarde. Les réalisateurs Antonin Fourlon et Frédéric Forestier, visiblement amoureux des forêts (et des acteurs déguisés en tweed), ont mis les petits plats dans les grands : 12,5 millions d’euros de budget, des tournages à Saint-Crépin-aux-Bois, Pierrefonds et Vic-sur-Aisne, et même une palombière de 20 mètres de haut reconstruite dans la zone industrielle de Compiègne. Autant dire que les pigeons locaux n’en s’en toujours pas descendus. Pour les plus impatients, une avant-première aura lieu le 8 décembre au Majestic de Jaux, avec le duo de réalisateurs et Jean-François Cayrey. « Chasse gardée 2 » s’annonce donc comme la comédie où la France des villes et celle des champs rejouent le match... à coups de klaxon et de canons (de jus de raisins) et si vous voulez voir ce que ça donne avant d’enfiler vos tenues de camouflage, la bande-annonce, C'EST ICI... 

Semaine de la viande de gibier 2025 : promouvoir une alimentation durable et locale

Du 10 au 15 novembre 2025, la Semaine de la viande de gibier, organisée par la Fédération des associations de chasse et de conservation de la faune sauvage de l’UE (FACE), mettra une nouvelle fois à l’honneur la viande de gibier comme un aliment sain, traçable et respectueux de l’environnement. Cet événement européen, désormais incontournable, souligne la contribution de la chasse durable à la gestion équilibrée des écosystèmes et à la sécurité alimentaire locale. Après le succès de l’édition 2024 (plus de 2 millions d’impressions sur les réseaux sociaux) la FACE et ses membres visent à amplifier l’impact de la campagne. Des événements locaux, recettes traditionnelles, témoignages de terrain et initiatives pédagogiques seront partagés dans toute l’Europe. Chaque action aura pour objectif de valoriser la qualité nutritionnelle et la valeur écologique de la viande de gibier, tout en renforçant la sensibilisation du grand public à l’importance d’une consommation responsable. La campagne se veut participative et inclusive : citoyens, restaurateurs, chasseurs et associations sont invités à contribuer sur les réseaux sociaux en identifiant « @faceforhunters » et en utilisant le mot-clé « GameMeatWeek ». Cette approche collaborative permet de créer une dynamique européenne unifiée, démontrant que la viande de gibier n’est pas un produit marginal, mais un symbole d’équilibre entre tradition, nature et durabilité. La pertinence de cette opération repose sur plusieurs dimensions majeures. D’abord, elle s’inscrit pleinement dans les objectifs européens de transition vers des systèmes alimentaires durables et de préservation de la biodiversité. Ensuite, elle offre une alternative concrète aux protéines industrielles, en valorisant des ressources locales issues d’une gestion responsable des populations animales. Enfin, elle participe à la reconnexion entre les citoyens et la nature, en mettant en avant la traçabilité, la saisonnalité et le respect du vivant. En célébrant la Semaine de la viande de gibier, la FACE illustre comment la chasse, lorsqu’elle est éthique et réglementée, peut être un levier puissant pour une Europe plus durable, plus autosuffisante et plus consciente de ses ressources naturelles. L’édition 2025 ambitionne ainsi de faire de la viande de gibier un modèle d’alimentation vertueuse, alliant plaisir, santé et responsabilité environnementale.

Spectacle céleste : la super Lune du Castor illuminera le ciel ce mercredi 5 novembre

Aujourd’hui, 5 novembre 2025, le ciel, si les nuages restent discrets, nous offrira un spectacle d’une beauté exceptionnelle : la super Lune du Castor. Ce phénomène, rare et fascinant, correspond à une pleine Lune qui coïncide avec le moment où notre satellite naturel se trouve au plus près de la Terre. Ce mercredi, la Lune atteindra son périgée à seulement 356 980 kilomètres de nous, faisant d’elle la pleine Lune la plus proche de l’année. Résultat : elle apparaîtra environ 8 % plus grande et 16 % plus lumineuse qu’à l’ordinaire. Visible dès la tombée de la nuit dans toute la France, cette super Lune promet d’enchanter le regard des curieux et des amoureux du ciel. Bien qu’elle soit techniquement pleine à 14h19 (heure de Paris), c’est entre 18h et minuit qu’elle offrira son plus beau visage, lorsqu’elle se lèvera à l’est. Depuis la façade atlantique, en Bretagne ou dans les Pays de la Loire, elle apparaîtra d’abord dorée à l’horizon, avant de s’élever lentement et d’inonder la nuit d’une clarté argentée. Sur la côte, le spectacle s’annonce particulièrement magique : la Lune semblera surgir de la mer, se reflétant sur l’océan dans une lumière presque irréelle. Les passionnés d’astronomie comme les simples rêveurs auront tout intérêt à préparer appareils photo, trépieds et manteaux chauds pour profiter pleinement de cette nuit lumineuse. Si les nuages épargnent le ciel, la super Lune du Castor constituera donc l’un des plus beaux rendez-vous célestes de l’année 2025, visible à l’œil nu, sans aucun instrument particulier.

Les véritables origines de la « Lune du Castor »

Le surnom poétique de cette pleine Lune, la « Beaver Moon », trouve ses origines dans les traditions amérindiennes et canadiennes. Au Canada, notamment chez les peuples algonquiens, novembre marquait la période où les castors travaillaient activement à renforcer leurs barrages et à préparer leurs huttes avant l’arrivée du froid glacial. C’était aussi le moment où les trappeurs installaient leurs pièges, avant que les rivières ne gèlent complètement. Cette pleine Lune symbolisait donc à la fois la préparation à l’hiver, la prudence et la protection du foyer. Avec le temps, cette appellation s’est transmise dans la culture populaire nord-américaine, puis a traversé l’Atlantique. Aujourd’hui, la « Lune du Castor » évoque non seulement les traditions autochtones du Canada, mais aussi une période de transition et de calme... avant l’hiver. Un moment suspendu entre ciel et Terre, à ne pas manquer...

Santé canine : Animal Cross accuse, la SCC se défend !

L’association Animal Cross a jeté un pavé dans la mare : elle dénonce de façon virulente les « maladies raciales d’origine héréditaire » chez les chiens de race, attribuées à une sélection plus esthétique que sanitaire. Selon elle, dans les dix races les plus répandues en France, 46 % des chiens seraient porteurs d’au moins une maladie génétiquement testable, et 5 % en seraient malades sans contrôle systématique. Concrètement, certains troubles sont monogéniques, par exemple certaines dégénérescences rétiniennes ou des mutations du gène MDR1, et d’autres liés aux hypertypes (traits morphologiques extrêmes) comme le syndrome obstructif des races brachycéphales (SORB). Face à ces chiffres, l’association réclame des mesures sévères : interdiction de reproduction pour chiens malades ou porteurs, tests obligatoires pour tout reproducteur, modification des standards de race… De l’autre côté, la Société centrale canine (SCC), représentée par son président Alexandre Balzer, ne conteste pas l’ampleur du problème mais conteste la méthode. La SCC rappelle que le nombre de tests génétiques rapportés au LOF est passé d’environ 10 000 en 2019 à 46 000 en 2024. Elle souligne aussi que la classification en « maladies suivies » permet de viser un dépistage de 30 % des chiens confirmés, objectif désormais atteint à 52 % pour la période 2023-2024. Mais Animal Cross réplique que ces données ne concernent que les élevages « vertueux » qui pratiquent volontairement les tests et ne reflètent pas l’ensemble de la filière. Le débat se cristallise donc sur : jusqu’où la sélection de race peut-elle être tolérée quand elle porte atteinte à la santé ? Ce qui est clair : le cadre légal existe puisque l’article R.214-23 du Code rural interdit la sélection d’animaux sur des critères « susceptibles de compromettre leur santé ou leur bien-être ».

 

La nouvelle équipe dirigeante de l’UICN

Les membres de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ont élu leur nouvelle équipe dirigeante pour les quatre prochaines années. Son Excellence Razan Khalifa Al Mubarak a été réélue présidente, confirmant son rôle de leader dans la promotion d’une action concertée entre nature, climat et humanité. Elle travaillera aux côtés de la directrice générale, la Dr Grethel Aguilar, pour renforcer la mise en œuvre de la vision stratégique à 20 ans et des résolutions issues du congrès mondial. Ensemble, elles s’engagent à poursuivre la transformation des ambitions environnementales en actions concrètes et inclusives. Ce leadership collectif vise à consolider la collaboration entre les membres, à encourager l’innovation et à maintenir l’intégrité de l’UICN en tant qu’autorité mondiale en matière de conservation. Au cœur de l’UICN se trouvent ses sept commissions, moteurs de la recherche et de l’action scientifique, dont les élections ont introduit un équilibre entre continuité et renouveau :

- Vivek Menon succède au Dr Jon Paul Rodríguez à la tête de la Commission pour la sauvegarde des espèces (CSE) ;

- Dr Madhu Rao conserve la présidence de la Commission mondiale des aires protégées (CMAP) ;

- Dr Margaret Otieno prend la tête de la Commission de l’éducation et de la communication (CEC) ;

- Dr Liette Vasseur succède à Angela Andrade Pérez à la Commission de gestion des écosystèmes (CGE) ;

- Ernesto Herrera Guerra dirige désormais la Commission des politiques environnementales, économiques et sociales (CPEES) ;

- Dr Christina Voigt est reconduite à la présidence de la Commission mondiale du droit de l’environnement (CMDE) ;

- Manuel Pulgar-Vidal est également réélu à la tête de la Commission d’action pour le climat (CAC)...

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Le Parlement européen appelle l’ONU à criminaliser le trafic d’espèces sauvages d’ici 2030

À l’approche de la convention des Nations unies sur la protection des espèces sauvages, qui se tiendra en Ouzbékistan, le Parlement européen a adopté une résolution ambitieuse appelant à reconnaître le trafic d’espèces sauvages comme un crime organisé international d’ici 2030. Les eurodéputés souhaitent renforcer la coopération mondiale, améliorer la traçabilité des produits issus de la faune et de la flore, et garantir un commerce légal, durable et transparent. Le texte, approuvé, insiste sur la nécessité de mieux appliquer les lois antitrafics, de numériser les systèmes de suivi et de renforcer les contrôles aux frontières. Les parlementaires demandent aussi un instrument juridiquement contraignant pour interdire totalement le commerce de l’ivoire au sein de l’UE, et une protection accrue des requins, raies et pangolins, pointant le manque de transparence de certains pays, notamment la Chine. Selon la députée Esther Herranz-Garcia (PPE, Espagne), la hausse du commerce illégal, notamment en ligne, menace gravement les espèces protégées : « Nous devons assurer un contrôle plus strict et sanctionner les activités illégales ». La commissaire européenne à l’Environnement, Jessika Roswall, a souligné que la participation de l’Union à la réunion de Samarcande sera « un moment crucial pour garantir que les échanges commerciaux ne compromettent plus la survie des espèces menacées ». Elle a réaffirmé la volonté de l’UE de renforcer la coopération multilatérale et de mobiliser davantage de moyens techniques et financiers. Depuis 1983, l’Union européenne encadre le commerce d’espèces sauvages, mais ce n’est qu’en 2016 qu’elle a lancé son premier plan d’action contre le trafic illégal. Aujourd’hui encore, les 27 États membres soutiennent des réseaux d’application en ligne permettant le partage d’informations entre douanes, police et autorités environnementales. Toutefois, les parlementaires jugent ces efforts encore insuffisants face à un trafic estimé à plusieurs milliards d’euros par an. Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) a salué la résolution, estimant qu’elle engage l’Union à assumer pleinement sa responsabilité, l’Europe demeurant une plaque tournante majeure pour le commerce illégal d’espèces sauvages. Sa représentante, Ilaria Di Silvestre, a rappelé que « la protection des espèces doit passer avant le profit ». En plaçant la biodiversité au cœur de son agenda diplomatique, le Parlement européen espère faire de la lutte contre le trafic d’espèces un pilier des politiques environnementales mondiales d’ici la fin de la décennie.

Migrateurs : au rythme des saisons... malgré la grippe aviaire

Ils parcourent le monde, ces voyageurs sans bagages riches d’une mémoire inscrite dans leur patrimoine génétique. Ils partent à la recherche de conditions de vie plus clémentes, d’eaux poissonneuses, de terres nourricières ou du grand amour, celui qui donne littéralement des ailes. Chaque année, à la faveur des saisons, ils tracent dans le ciel ces routes invisibles mais millénaires, qui relient le Nord et le Sud, la vie et la survie. D’après les observations recueillies grâce aux bagues et autres balises posées sur certaines espèces, on constate que les oiseaux sédentaires ne s’éloignent guère de leur territoire. En deux ou trois ans, ils ne se déplacent que de quelques kilomètres. Mais les migrateurs, eux, racontent une autre histoire. Les études menées en Grande-Bretagne ont révélé des parcours vertigineux : dispersion à travers l’Europe bien sûr, mais aussi vers l’Afrique, l’Asie, l’Amérique du Nord et du Sud, jusqu’en Australie parfois. Ces voyages sont des prouesses d’endurance, dictées par l’instinct, les ressources alimentaires et les cycles de reproduction. Dans l’hémisphère Nord, ces mouvements se concentrent dans ce que les scientifiques appellent aujourd’hui le Paléarctique occidental, vaste région s’étendant de l’Europe de l’Ouest jusqu’au fleuve Ienisseï, frontière naturelle entre l’Europe et l’Asie. C’est là que se jouent, chaque année, d’immenses traversées. Selon les caprices du thermomètre, certains migrateurs descendent plus au sud que d’ordinaire et visitent nos contrées jusqu’en mars. Pour d’autres espèces, le cadre géographique est encore plus vaste : il s’étend du Néarctique, c’est-à-dire l’Amérique du Nord, jusqu’à l’Afrique australe, en passant par l’Europe. Mais à ces distances s’ajoutent parfois des « coups de foudre » ornithologiques...

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