Le Petit Journal de deux indissociables: la chasse et l'environnement - Gite Colombey les Deux Eglises : Chez Papé et Mita

France ruralités revitalisation (FRR) : réintégration de plus de 2 000 communes au dispositif

L'arrêté publié au Journal Officiel marque une étape déterminante dans la révision des zones de revitalisation rurale en France. Cette réforme, initiée par la loi de finances pour 2024, a vu la transition des anciennes Zones de Revitalisation Rurale (ZRR) vers un nouveau dispositif unifié nommé « France ruralités revitalisation » (FRR). Mais cette transition avait suscité des préoccupations parmi les élus locaux, car le nouveau zonage semblait initialement exclure un nombre significatif de communes, puisque plus de deux mille d’entre elles perdaient leur statut, sous les nouvelles règles entrant en vigueur en juillet 2024. Cependant, suite aux amendements adoptés pendant l'examen parlementaire de la loi de finances, le nombre de communes exclues a été réduit, et le gouvernement s'était engagé à maintenir ces communes au sein du dispositif FRR, promesse confirmée avec l'adoption du projet de loi de finances pour 2025 en février de cette année. L'arrêté qui a été signé le 14 avril 2025, officialise cette réintégration en FRR pour 2 168 communes qui avaient été précédemment exclues. En plus de cette réintégration, 119 autres communes ont été ajoutées à une nouvelle catégorie spécifique qui vise à inclure des communes rurales particulièrement défavorisées, initialement exclues du fait de critères comme une densité de population légèrement supérieure à la moyenne définie. Le texte de l'arrêté précise que ces communes bénéficieront des mêmes avantages fiscaux et sociaux que les autres communes classées FRR, jusqu'à la fin de l'année 2027. Malgré cette avancée, des critiques persistent, notamment concernant le découpage territorial qui reste fondé sur des intercommunalités plutôt que sur des communes individuelles.

La migration des insectes

Les insectes migrateurs jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes mondiaux, mais les recherches se sont principalement concentrées sur des espèces plus visibles et « charismatiques » comme les papillons, les libellules et certains papillons de nuit. Pourtant, les diptères, un ordre extrêmement diversifié comprenant plus de 125 000 espèces décrites, sont une composante majeure des assemblages migratoires. Grâce à l’analyse de 13 critères comportementaux, les chercheurs ont identifié des signes de migration dans 60 des 130 familles de diptères. Parmi elles, les Syrphidae sont les plus représentées, répondant à 12 critères, suivies des Tephritidae avec 10 critères. En revanche, 22 familles n’en remplissent que deux ou moins, ce qui démontre un besoin urgent d’études supplémentaires. Au total, 592 espèces de diptères sont considérées comme migratrices, ce qui en fait le groupe d’insectes migrateurs le plus spécifique jamais décrit. Toutefois, ce chiffre ne représente que 0,5 % des espèces de diptères connues, une proportion qui monte à 3 % pour les Syrphidae. Ce pourcentage est comparable à celui observé chez d’autres insectes migrateurs comme les papillons et les noctuelles. Malgré cette faible proportion, la masse des diptères migrateurs est significative et pourrait jouer un rôle clé dans les écosystèmes...

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Comité permanent de la Convention sur la conservation des espèces migratrices

La 56e réunion du Comité permanent de la Convention sur la conservation des espèces migratrices s’est tenue à Bonn, en Allemagne, fin mars 2025. Cette rencontre a été marquée par la participation active du Conseil international pour la conservation de la chasse et de la faune sauvage, dont la délégation était dirigée par Alexandra Kalandarishvili, coordinatrice principale. Les discussions sur les peuples autochtones, la durabilité des moyens de subsistance, et les menaces pesant sur les espèces figurant à l'Annexe I de la CMS, ont été les points phares du jour. Deux plans d’actions internationaux ont été retenus, l'un pour le faucon concolore (2024-2036) et l'autre pour les vautours d'Afrique de l'Ouest (2023-2043). La réunion de Bonn s'est également concentrée sur l'élaboration du programme de travail intersessions entre la COP15 et la COP16, qui se tiendra à Campo Grande, Mato Grosso do Sul, au Brésil, du 23 au 29 mars 2026. Par ses travaux, la CMS représente un jalon majeur dans le domaine des accords environnementaux, en se consacrant exclusivement à la conservation des espèces migratrices et de leurs habitats, grâce à une gestion basée sur des données scientifiques solides. Elle assure une représentation internationale des voix des communautés qui cohabitent avec ces espèces, incluant les chasseurs, les propriétaires terriens, ainsi que les peuples autochtones et les communautés locales.

Réchauffement climatique : vers la modification des conditions de survie des espèces

Les changements climatiques imminents promettent des saisons imprévisibles, et l'avenir des mois chauds parait déjà tracé : encore plus chauds et encore plus secs. Ces conditions exacerbent l'impact sur la faune, notamment les chevreuils, dont les faons voient leur survie compromise par un déficit de lactation attribuable à une alimentation trop riche en matières sèches. Les tempêtes et autres phénomènes climatiques extrêmes sont également en hausse, menaçant quasiment toutes les espèces. Cependant, les grands animaux semblent anticiper ces événements, se regroupant en plaine probablement pour tenter de minimiser les pertes. Cette adaptation a été remarquée après les tempêtes de 1999 et 2001, suivies d'années prolifiques pour les sangliers, favorisées par l'expansion des zones encombrées de bois tombés. Quant à la montée des océans, source d'inquiétude pour les zones côtières densément peuplées, elle pourrait paradoxalement bénéficier au gibier, notamment au sanglier, qui excelle dans les milieux semi-humides comme en Camargue. En revanche, cette expansion des zones humides pourrait limiter l'espace vital des cervidés, moins enclins à s'adapter aux habitats côtiers inondés que les bêtes noires. À l'opposé de la montée des eaux, la désertification menace certaines régions, bien que sous nos latitudes, ces phénomènes demeurent sporadiques. Là encore, le sanglier, par sa capacité à survivre dans des environnements désertiques, montre une résilience face à ce type de dérèglement. Et puis il y a la pollution industrielle et la gestion forestière qui jouent également un rôle crucial. Les grands animaux européens semblent mieux équipés que l'homme pour faire face à ces changements, d’où leur chance de pouvoir s'adapter avec plus de succès que l'humanité. Une vision optimiste pourrait même envisager des politiques de conservation audacieuses, telles que la promotion de la reforestation pour augmenter les puits de carbone naturels. Cela pourrait non seulement bénéficier à la biodiversité mais aussi renforcer la résilience des écosystèmes face aux défis à venir. Pour le moment, ces hypothèses restent des rêves, non encore imposés par la réalité, mais demeurent une source d'espoir pour l’avenir.

Un des fongicides les plus utilisés en agriculture nuit à la reproduction des oiseaux

Une équipe française coordonnée par un scientifique du CNRS 1, met en lumière l’impact néfaste de l’exposition chronique au tébuconazole, un des fongicides les plus utilisés en agriculture en Europe, sur la reproduction des moineaux. Les résultats de ces recherches, parus dans la revue Environmental Research, révèlent un lien direct entre l’exposition à ce fongicide et des anomalies de croissance des poussins de moineaux, ainsi qu’une mortalité plus importante chez ces jeunes oiseaux, notamment chez les femelles. Des travaux de recherche avaient déjà mis en évidence la responsabilité de l’intensification de l’agriculture et par extension celle de l’usage d’herbicides ou d’insecticides, tels que le glyphosate, sur le déclin des oiseaux agricoles depuis plusieurs décennies. Néanmoins, l’impact des fongicides, utilisés notamment pour lutter contre le mildiou ou l’oïdium, demeurait très peu étudié. Pour ce faire, les scientifiques ont comparé le succès de la reproduction d’un groupe de moineaux domestiques témoin et celui d’un groupe exposé au tébuconazole dans des proportions similaires aux conditions réelles. Bien que l’exposition à ce fongicide n’ait pas affecté la santé des individus du second groupe, des effets néfastes sur les dates d’entrée en reproduction, le nombre d’œufs pondus et le succès d’éclosion, ont été constatés sur les poussins. Ces derniers, et notamment les femelles, présentaient en effet une croissance altérée (près de 10% plus petits) et un taux de mortalité deux fois plus élevé après l’envol du nid, que celui du groupe témoin, passant de 20 à 47%. Des études plus poussées restent nécessaires pour mieux documenter la contamination des animaux sauvages par cette substance et les perturbations physiologiques qu’elle peut engendrer.

Les faits divers de la semaine

- Aisne : les chasseurs, les agriculteurs et les forestiers constatent, et se plaignent d'une augmentation significative de l’impact des grands cervidés et des sangliers sur les cultures et la forêt. Des jeunes pousses forestières consommées, aux champs ravagés, les pertes économiques s’accumulent pour les exploitants. Le débat a donc tendance à se tendre afin que tous oeuvre vers un équilibre acceptable, ce qui nécessite d’appliquer les méthodes appropriées pour contrôler les populations de suidés et de grands cervidés.

 

- Aveyron : le cerf « Pierrounet » qui a perdu son collier de suivi télémétrique, a livré quelques confidences sur sa vie. Il a parcouru un chemin fascinant au fil des saisons. Après avoir longtemps erré en Lozère, il avait retrouvé ses terres d'origine. Cette année, son activité s'était intensifiée, élargissant considérablement sa zone. Dans chaque canton, il est resté quelques jours à une semaine, explorant un périmètre restreint avant de reprendre son errance. Récemment, il avait longé l'autoroute 75 sans la traverser, bien qu'il ait déjà franchi le viaduc de la Planchette l'an dernier. La dernière image de Pierrounet montre un cerf mulet, s'éloignant vers de nouvelles aventures, et c’est peu de temps après que le système « drop off » du collier GPS, a marqué la fin de son suivi, le laissant retourner à l'anonymat. Cependant, il garde toujours une boucle auriculaire, souvenir de sa participation involontaire à un programme scientifique. Libre désormais, Pierrounet porte toujours le poids des vents d'Aubrac et des étoiles lointaines. En septembre, l'attention sera tournée vers ses possibles retours sur des places de brame aveyronnaises, et quel que soit son destin, Pierrounet reste un symbole de la vie sauvage, rappelant l'importance des études pour la conservation et l'étude des espèces.

 

- Côtes d’Armor : un nouveau sanglier mort a été retrouvé, le vendredi 11 avril, sur la plage de la Grandville, à Hillion. Cette découverte a été faite dans la matinée par un promeneur, qui a aperçu l’animal gisant sur le sable, à la limite de la vasière. Le corps ne se trouvait pas dans une zone couverte d’algues vertes, mais des traces de ces algues ont néanmoins été observées sur la dépouille. Selon un membre de la réserve naturelle de la baie de Saint-Brieuc, l’état de décomposition avancé du cadavre suggère que l’animal était mort depuis plusieurs jours. L’hypothèse d’une intoxication à l’hydrogène sulfuré, gaz toxique pouvant être émis par la décomposition d’algues vertes, sera naturellement prise en compte, bien que les circonstances et l’endroit exact de la découverte soulèvent des interrogations. Le Parquet de Saint-Brieuc s’est dessaisi des investigations au profit du Pôle régional environnemental (PRE) du tribunal judiciaire brestois, compétent en la matière.

 

- Dordogne : Rémi Dumaure, président de la Chambre d'Agriculture s’est rendu au commissariat de police de Périgueux, lundi dernier. Cette convocation faisait suite à une plainte déposée par la FDC, après les événements du 19 novembre 2024, à Marsac. Des membres de la Coordination Rurale, dont Rémi Dumaure est le représentant, avaient mené une action symbolique (déversement de lisier et accrochage de têtes de sangliers sur le portail de la FDC), en signe de protestation contre la prolifération des bêtes noires, et les compensations jugées insuffisantes pour les dégâts causés aux cultures. Si Rémi Dumaure insiste sur son désir de maintenir le dialogue malgré les tensions évidentes avec les responsables de la FDC, il laisse cependant entrevoir que les négociations futures risquent d’être plus compliquées. Quant à la FDC, elle a décliné tout commentaire sur cette affaire...

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Sortie du « Petit Futé du Parc national des forêts »

Depuis le 3 avril, une déclinaison du célèbre guide touristique le Petit Futé consacrée au Parc national de forêt est disponible à la vente. Pratique et rempli de bons plans, le guide « Petit Futé Parc national de forêts » permet de découvrir ce territoire d’exception en prenant son temps et en respectant l’environnement. Au fil des 144 pages, cinq circuits thématiques sont proposés :

- le circuit artistique : pour découvrir des œuvres inspirées par les patrimoines du territoire, à travers les regards d'artistes locaux ;

- le circuit insolite : pour explorer les lieux moins connus, qui révèlent les trésors cachés du Parc national ;

- le circuit patrimonial : pour plonger dans l’histoire, l’architecture et les traditions qui ont façonné le Parc national ;

- le circuit au fil de l’eau : pour une visite apaisante et contemplative, en suivant les rivières et cours d’eau qui jalonnent le Parc national ;

- le circuit des sens : pour se faire plaisir en rencontrant les producteurs locaux engagés.

Ce guide fait également la part belle aux acteurs locaux, comme les bénéficiaires de la marque « Esprit parc national – forêts », qui dynamisent et font vivre le territoire. Plusieurs témoignages inspirants permettront ainsi aux lecteurs de découvrir des savoir-faire et des traditions locales. Situé sur les départements de la Côte d’Or au nord, et la Haute-Marne au sud, le Parc national de forêts est le plus récent des parcs nationaux français et le premier dédié à la protection des forêts feuillues de plaine. Sur près de 200 000 hectares, il abrite de nombreuses espèces remarquables comme le Sabot de Vénus ou la Cigogne noire, et des milieux naturels préservés : marais tufeux, pelouses calcaires, prairies…

 

Le silence des grandes associations nationales cynégétiques

Les grandes associations nationales de chasse sont d'une discrétion... inquiétante. Où sont les prises de position parfois musclées des Henri de Pontalba, Jean Servat, Jacques Chevalier, Victor Scherrer au Saint-Hubert Club de France ; d’André-Jacques Hettier de Boislambert et du docteur Alain François à l’ANCGG ; de Hubert Stoquert et François Magnien à l'UNUCR, etc... Si d’autres assurent leur présence, donc leur existence (FACCC, Société de Vénerie, AFEVST, etc...), le constat est cependant que, face à toutes les associations anti-chasse (Fondation Brigitte Bardot, One Voice, Aspas, LPO, 30 Millions d’Amis, SPA, etc...) qui occupent le terrain médiatique en permanence, l’absence de ces relais manquent à la chasse. Historiquement, les organisations cynégétiques ont été des voix influentes dans les débats politiques et sociétaux, mais leur rôle et leur influence ont fluctué au fil du temps. Au cours des dernières décennies, les normes sociales et légales autour de la chasse ont évolué, et la pression croissante des mouvements écologistes et animalistes, ainsi que les préoccupations concernant la biodiversité et le bien-être animal, ont placé la chasse au centre de débats souvent polarisés. Les associations de chasseurs ont-elles choisi le silence stratégique pour éviter des confrontations directes, le font-elles pour s'adapter à un cadre réglementaire de plus en plus strict, ou est-ce une question de leadership ?

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Dix mesures pour un dialogue apaisé entre l'OFB et le monde agricole

Hier à Auffargis, dans les Yvelines (78), lors d'une visite au domaine de Saint-Benoît de l'OFB, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, accompagnée d'Annie Genevard, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, ont dévoilé dix mesures pour promouvoir un dialogue constructif entre les agents de l'OFB et le secteur agricole. Ces initiatives ont pour but de clarifier les actions gouvernementales et de renforcer la confiance mutuelle. Au cours de cette visite, les ministres ont échangé avec les agents de l'OFB, soulignant l'importance cruciale de leur mission dans la protection de la nature et le soutien aux politiques publiques à travers la France métropolitaine et les territoires d'outre-mer. Au menu de ces dix mesures :

- déploiement du port d’arme discret pour l’ensemble des contrôles administratifs programmés dans les corps de ferme ;

- inscription dans la loi de l’habilitation des inspecteurs de l’environnement à mettre en place le port de la caméra individuelle et lancement sans délai des procédures de déploiement progressif, dès avis de la CNIL ;

- mise en place d’un guichet/adresse électronique permettant de porter à connaissance des contrôles problématiques et mise en place d’une inspection générale au niveau national au sein de l’OFB pour enquêter sur ces interventions problématiques ;

- formalisation des échanges réguliers entre le réseau des chambres d’agriculture et l’OFB, aux niveaux national, régional et départemental ;

- publication par l’OFB et les ministères de tutelle de fiches pratiques sur les sujets les plus irritants pour expliquer la réglementation et accompagner les agriculteurs ;

- généralisation des formations des inspecteurs de l’environnement aux enjeux agricoles et des agents de développement des chambres d’agriculture aux enjeux de biodiversité. Tous les policiers de l’environnement seront formés d’ici 5 ans ;

- lancement d’une large campagne de communication consacrée aux enjeux de la protection de l’environnement ;

- chaque année, une journée sera consacrée à des contrôles à blanc à visée pédagogique, sur une thématique environnementale choisie, visant à améliorer les contrôles et à intégrer les enjeux environnementaux dans les actions en cours dans les départements concernés en lien avec les préfets ;

- lancement d’une réflexion de revue des normes et échelles des peines afin d’adapter les réponses pénales aux enjeux tout en améliorant la lisibilité et la compréhension des normes concernées, sous l’égide du Premier ministre ;

- organisation d’un colloque national sur la police de l’eau et de la nature...

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Les parcs africains vestiges du colonialisme vert ?

Le colonialisme vert, une réalité insidieuse derrière les décors grandioses de la savane et des montagnes africaines, révèle une histoire complexe et souvent méconnue. Depuis plus d’un siècle, des experts occidentaux ont façonné une vision idéalisée de l’Afrique comme le dernier paradis sauvage, tout en imposant des politiques de conservation qui ont profondément impacté les populations locales. Au cœur de ce phénomène, l’historien Guillaume Blanc a mis en lumière l’origine de ce mythe. À la fin du 19ème siècle, des scientifiques européens, marqués par l’industrialisation de leur continent, ont projeté sur l’Afrique une image nostalgique d’une nature intouchée, déconnectée de l’humanité. Cette représentation édénique a été popularisée par des figures comme Hemingway et des médias occidentaux influents, érigeant l’Afrique en symbole d’une sauvagerie immaculée, mais vide d’habitants. La création des premières réserves visait initialement à préserver le commerce de l’ivoire, protégeant ainsi les éléphants de la chasse intensive. Toutefois, à partir des années 1940, ces espaces ont été transformés en attractions touristiques pour les visiteurs occidentaux, sous l’égide d’anciens administrateurs coloniaux devenus experts en conservation. Des figures telles que Julian Huxley, Edgar Worthington et Edward Max Nicholson ont institué des politiques environnementales teintées d’eurocentrisme, visant à transformer l’Afrique en un vaste parc naturel mondial, tout en marginalisant les communautés locales...

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Avant dernière étape franchie pour le déclassement du loup

Hier, mercredi 16 avril, les représentants des États membres (Coreper) ont approuvé le mandat du Conseil, visant à réviser le statut de protection du loup au niveau de l'UE, conformément à la Convention de Berne mise à jour. La proposition comprend une modification ciblée de la directive « Habitats », faisant passer le statut du loup de « strictement protégé » à « protégé ». L’objectif est de donner aux États membres plus de flexibilité dans la gestion des populations de loups, de soutenir la coexistence et de faire face aux impacts socio-économiques. La position du Conseil étant conforme à la proposition initiale de la Commission, reste donc le Parlement européen qui devrait faire connaitre sa décision le mois prochain. En cas d'alignement, la directive sera formellement adoptée et les États membres disposeront de 18 mois pour transposer le statut de protection révisé, dans leur législation. Des mesures nationales plus strictes resteront possibles. Le nombre de loups a presque doublé au cours de la dernière décennie dans l’UE, passant de 11193 en 2012 à...  20300 en 2023. Cette croissance a accru les conflits avec les activités humaines et la capacité de gérer les loups est devenue de plus en plus complexe dans le cadre de l’annexe IV.

Myxomatose : la « loi de la virulence décroissante » mise à mal…

La myxomatose est une maladie virale qui provoque des nodules cutanés (myxomes), des œdèmes de la tête et des paupières, des lésions au niveau des oreilles et des troubles respiratoires. Au départ, le virus en cause était tellement virulent qu’il décimait, en deux semaines, 99% des lapins infectés. Néanmoins, au fil du temps, le virus s’est atténué, ne tuant plus que 60% des lapins infectés et sur une période plus longue. C’est à partir de ce constat que la « loi de la virulence décroissante » a été avancée, suggérant que les virus s’atténuent naturellement avec le temps. Les scientifiques, qui ont étudié leur évolution se sont penchés sur trois variants. L’un des trois a induit une réponse différente chez les lagomorphes : un gonflement plus important des tissus cutanés à la base des oreilles et autour des paupières, précisément là où les moustiques sont le plus susceptibles de piquer. L’immuno-suppression induite semble donc être une adaptation évolutive de ce dernier, et surtout révèle une forte corrélation avec une virulence et une transmissibilité augmentées. Alors, non, le virus de la myxomatose n’a pas faibli ces dernières décennies, il est juste entré dans une course d’adaptation évolutive avec les lignées de lapins sauvages. Il y a probablement là, une explication à la recrudescence de la mortalité observée chez les lapins depuis une vingtaine d’années...