Souvent, il est dit que le son chanté du sonneur était une sorte de mime, en prolongement de la voix humaine masculine. La sonorité de la trompe requiert, dans ce qu’elle a de majestueux, la présence constante du vibrato, dès lors que la durée de la note en permet les oscillations qui sont de deux natures :
- une fluctuation du son par un effet mécanique, qui consiste à mouvoir subtilement et de façon régulière, énergiquement ou pas, la mâchoire inférieure. Le son suit une courbe autour du ton central de la note,
- un apport, sur la base d’une pression abdominale stable, de petites pulsions (poussettes) supplémentaires qui remplissent le rôle de soutien au mouvement dit mécanique.
Le son, fluctuant dans sa note, donne un effet assez inhabituel pour un cuivre. Pour la trompe de chasse, les mouvements de vibrato sont partie intégrante du caractère global du « ton de vènerie », ce, depuis le début du 20e siècle. Avant cette période, il est assez vraisemblable que les sonneurs aient produit des « sons droits », à l’image des autres types de cors, et bien évidemment de tous les cuivres. Il est à noter qu’aujourd’hui encore, nombre de veneurs qui utilisent la trompe dans l’exercice de leur passion, produisent peu ou pas de vibrato. En revanche, tous les sonneurs de la famille des « musiciens de la trompe », s’exercent à cette discipline, devenue incontournable dans le milieu de l’exclusive trompe de chasse.
Invention depuis la fin du 19e ou histoire ancienne ?
Dans les travaux d’une thèse musicologique réalisée par Greta Moens-Haenen (Pays–Bas), en 1988, on trouve ceci : « Il ressort pour la France, qu’au dernier tiers du 17e siècle, plusieurs théoriciens avaient déclaré le vibrato sous le terme ornement. Puis, sont apparus les termes de doublement de gosier, de coup de glotte ou encore de chevrotement. Puis, on utilisa le terme animer le son, ce que l’archet du violon exprime assez bien, et que l’on nomme vulgairement animer, c’est-à-dire donner le mouvement, à quoi cet ornement du chant contribue beaucoup, et sans lequel les airs seraient sans âme et ne feraient qu’ennuyer. Plus tard encore, on trouve dans les partitions les inscriptions précisant où il fallait exécuter le vibrato, ceci sous des noms très divers : battement, martèlement, flatté ou balancement, tremblement mineur, port de voix, coulé, accent, tremolo, tremblor, miaulement, son filé… Toutes ces subtilités d’expression étaient plutôt réservées aux grands solistes. De façon générale, le vibrato était d’ailleurs particulièrement exacerbé, lors d’hommages rendus à de grands artistes, dans des œuvres spécifiques comme le tombeau de Monseigneur de Lully, d’un dénommé Marais ».
Le vibrato
Il se chante comme la voix humaine. Sa douceur est celle d’une mélodie sortie d’un violon. Il se produit partout où la durée des notes le permet, ni trop rapide, ni trop lent. En revanche, si dans le passé il était souhaité comme un frémissement, il n’aurait donc par nature ni courbe large, ni un mouvement systématiquement régulier. Et pour sa touche esthétique, il ne serait aucunement scandé, sous peine de s’approcher là, d’un insupportable et dommageable chevrotement.

Musique pour la chasse à tir : La fanfare des Pays de la Loire
En musique, et à la trompe de chasse, notre patrimoine cynégétique s’est enrichi de 52 fanfares, spécialement composées pour la chasse à tir. Elles rythment les trois grandes étapes d’une journée réussie : avant la chasse, pendant la chasse et après la chasse, en soulignent les temps forts et contribuent ainsi à la défense de notre passion.
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Institut Hubert Heinrich, 8 rue du Bout Dessous, 25250 Gémonval