La mission conjointe du CGAAER et de l’IGEDD, mandatée par les ministres chargés de l’agriculture et de la transition écologique, visait à évaluer le contrat 2021-2025 entre l’État et l’Office national des forêts (ONF) et à définir les orientations pour la période suivante. Cette évaluation s’inscrit dans un contexte de crises multiples qui bouleversent la forêt française : sécheresses répétées, attaques parasitaires, pression croissante du gibier et déséquilibres écologiques compromettant la régénération naturelle. Parallèlement, la forêt se trouve au cœur des politiques publiques de transition écologique, de biodiversité et de neutralité carbone, appelées à concilier production, adaptation et préservation. Le rapport souligne que, malgré les perturbations, les objectifs du contrat 2021-2025 ont été globalement atteints : stabilité sociale, équilibre budgétaire et continuité du régime forestier. Toutefois, l’intensification des aléas climatiques et sanitaires a fragilisé le cadre contractuel, révélant la nécessité d’une approche plus flexible et résiliente. L’évaluation met en avant la responsabilité de l’État dans la stabilisation économique du modèle forestier public, notamment par le soutien financier accru et la clarification des missions confiées à l’ONF. La pression exercée par les ongulés sauvages est identifiée comme un enjeu majeur, conditionnant la réussite des politiques de renouvellement forestier. Pour la période 2026-2030, la mission appelle à une consolidation plutôt qu’à une transformation structurelle de l’ONF. Les recommandations privilégient la continuité du modèle de gestion publique, tout en insistant sur plusieurs conditions fondamentales : la régulation durable des populations d’ongulés, la garantie de financements adaptés aux missions d’intérêt général et la modernisation des outils de gestion dans un contexte d’incertitude climatique. L’État est invité à renforcer son rôle moteur, tant dans la coordination des politiques forestières que dans la sécurisation des ressources financières.