Des responsabilités partagées
Si cette étude insiste sur l’effet du climat, il ne faut pas oublier d’autres pressions. La circulation routière, par exemple, détruit chaque année des milliards d’insectes, percutés et tués sur les pare-brise et calandres des véhicules. Un phénomène longtemps sous-estimé, mais qui illustre le rôle collectif des modes de vie modernes dans l’érosion de la biodiversité. Contrairement à certaines idées reçues, ce n’est pas uniquement l’agriculture qui porte la responsabilité de la disparition des insectes : la mobilité quotidienne, l’urbanisation diffuse et la dépendance aux énergies fossiles contribuent tout autant à leur déclin. Au-delà des chiffres, cette étude démontre que même les milieux naturels les mieux préservés ne sont pas à l’abri. Elle invite à repenser les politiques de conservation, en intégrant les zones de montagne comme des sentinelles précieuses face au changement climatique. Comprendre la manière dont les insectes réagissent, individuellement et collectivement, devient une urgence scientifique et écologique. Car leur déclin, discret mais massif, annonce des déséquilibres plus profonds dans les chaînes alimentaires et dans les services écologiques dont dépendent aussi les sociétés humaines.