De plus, le coût élevé de certains équipements accentue les inégalités entre chasseurs, créant une fracture entre pratiques « artisanales », et approches hyper-technologiques. Enfin, l’efficacité de ces outils peut parfois menacer l’équilibre entre l’homme et l’animal, en réduisant la difficulté et la valeur éthique de l’acte de chasse. Au-delà des pratiques individuelles, la technologie joue désormais un rôle majeur dans la gestion durable de la faune. Les scientifiques utilisent des colliers GPS et des bases de données alimentées par l’intelligence artificielle pour suivre les déplacements, la reproduction ou la mortalité des espèces. Ces outils facilitent la mise en place de politiques de régulation adaptées, basées sur des données précises plutôt que sur des estimations empiriques. Les autorités peuvent ainsi ajuster les quotas de chasse ou identifier les zones menacées par le braconnage. Les drones et capteurs, par exemple, sont utilisés en Afrique ou au Canada pour surveiller les espaces protégés et prévenir les activités illégales. Toutefois, cette dépendance croissante aux données technologiques soulève des enjeux éthiques : la faune risque d’être observée en permanence, au détriment de sa tranquillité. De plus, une mauvaise utilisation de ces outils peut fragiliser les écosystèmes qu’ils sont censés protéger. Les nouvelles technologies transforment donc profondément la chasse et la gestion de la faune. Elles offrent des opportunités uniques, tout en posant des défis éthiques et sociaux inédits. Le véritable enjeu réside dans l’équilibre : concilier innovation et respect du vivant, afin que la technologie reste au service de la nature, et non l’inverse.