Comportement à l’impact : expansion et transfert d’énergie
À l’impact, la balle est très brutalement freinée. L’ogive (pointe avant) se déforme pour s’élargir, atteignant souvent un diamètre d’expansion d’environ 2 fois celui du calibre. Ainsi, notre balle de 7 mm peut passer à environ 14 mm de diamètre après expansion. Cela provoque plusieurs effets :
- refoulement des tissus : les parties molles et liquides sont repoussées violemment, causant des lésions graves et irréversibles ;
- onde de choc hydraulique : particulièrement dans les organes contenant des liquides incompressibles, cette onde peut déchirer les tissus alentour ;
- transfert d’énergie cinétique : une partie de l’énergie de la balle est transférée aux tissus, accélérant la létalité.
Pour maximiser ce transfert, il est donc déterminant que la balle conserve une grande partie de sa masse. Cela explique pourquoi les fabricants ont développé des techniques pour éviter la dislocation du noyau et de la chemise, notamment la soudure chimique ou mécanique. Avec les restrictions environnementales sur le plomb, les balles en cuivre, entièrement monométalliques, gagnent en popularité. Deux procédés dominent leur fabrication :
- les balles matricées : elles sont formées par compression du métal dans une matrice ;
- les balles tournées : elles sont usinées à partir d’un bloc de métal, offrant une meilleure précision, raison pour laquelle elles sont généralement considérées comme supérieures en termes de régularité, de précision et de performance balistique.
Expansion contrôlée : pétalisation et rupture des pétales
Un progrès notable est l’apparition de balles dont l’ogive se déforme en pétales lors de l’expansion. Il existe deux variantes :
- les balles à pétalisation sans rupture : les pétales s’écartent mais restent attachés au corps de balle, maximisant la surface de contact avec les tissus ;
- les balles à pétalisation avec rupture différée : les pétales se rompent après environ 4 à 5 cm de pénétration, permettant au noyau dur de continuer sa course avec une surface frontale réduite (~1,3 calibre) et aux pétales libérés, de générer des blessures hémorragiques à proximité de l’orifice de pénétration. Cette rupture différée favorise des lésions plus étendues autour du canal de tir, augmentant les hémorragies internes et accélérant la mort de l’animal.
Balles de fusil à canon lisse : vitesse et diamètre d’impact
Dans le cas des fusils à canon(s) lisse(s), utilisés notamment en battue, la vitesse d’impact est inférieure à celle des balles de carabine, généralement comprise entre 400 et 500 m/s, à la distance moyenne de 25 mètres. La létalité dépend alors surtout de la surface frontale, beaucoup plus grande qu’une balle de carabine après expansion. Par exemple, en calibre 12, le diamètre des balles varie entre 17 et 18 mm. Si cette plus grande surface provoque un choc important, elle trouve ses limites dans la pénétration, et sa plus faible vitesse réduit également l’effet hydrodynamique, moins efficace que dans le cas des balles de carabine.
Vers un choix optimisé
La tendance actuelle privilégie les balles tournées en cuivre avec rupture des pétales, qui combinent précision, conservation de masse, expansion contrôlée et létalité rapide.
Cependant, la chasse reste une activité où les conditions sont rarement idéales : distance, angle, anatomie de l’animal et conditions environnementales influencent la réussite du tir. C’est donc ce savoir technique qui doit guider le chasseur dans son choix, en conciliant réglementation, performance balistique, et respect de l’animal.