Qualité mécanique et ergonomie
Un bon instrument optique ne se limite pas à la qualité du verre : la mécanique interne est tout aussi importante. La mise au point doit être fluide, sans points durs, ni jeu excessif. Le réglage de l’écartement interpupillaire (jumelles) doit se faire avec une résistance régulière. La bague de l’ajustement du grossissement (jumelles zoom ou lunettes variables) doit tourner facilement et surtout rester stable. Une mauvaise mécanique se traduira à l’usage par des déréglages fréquents, une perte de netteté d’où un inconfort. Mais rien ne remplace un test en conditions réelles. Même avec des données techniques, seul l’essai permet de confirmer que :
- l’adaptation à votre vision, grâce à la correction dioptrique, est correcte ;
- sur une lunette de visée, le réticule doit apparaître net instantanément ;
- sur des jumelles le réglage doit être facile et fin, car les deux yeux ne sont jamais parfaitement identiques ;
- la perception des couleurs, le contraste et la luminosité vous conviennent ;
- qu’il y a bien absence d’aberrations visibles (franges colorées sur les contours, zones floues sur les bords).
Le poids : un indicateur souvent révélateur
C’est un point trop souvent négligé : le verre optique de qualité est lourd. N’oubliez donc pas qu’un objectif en verre minéral de 50 mm pèse généralement entre 200 et 300 grammes par lentille. Que les prismes en verre BAK-4 (haut de gamme) ou BK-7 (entrée de gamme) ajoutent du poids, mais aussi de la performance. ET qu’à l’inverse, un instrument anormalement léger est souvent fabriqué en matières synthétiques transparentes (polymères) qui, bien que résistantes aux chocs, offrent une transmission lumineuse et un piqué, inférieurs.
Données techniques clés à connaître
Pour comparer efficacement, voici quelques paramètres techniques :
- le diamètre de l’objectif : plus il est grand, plus il capte de lumière (exprimé en mm) ;
- le grossissement : 8x, 10x, 12x... : plus le grossissement sera fort, plus le champ de vision est réduit et accentue les tremblements ;
- le champ de vision : exprimé en mètres (largeur) à 1 000 mètres de distance. Exemple : 114 m/1000 m). Plus il est large, plus l’observation est confortable ;
- la pupille de sortie : diamètre du faisceau lumineux sortant (objectif/grossissement). Une pupille ≥5 mm est idéale pour les observations en faible luminosité ;
- l’indice crépusculaire : √(grossissement × diamètre objectif). Un indice élevé indique de meilleures performances à la tombée de la nuit.
- le type de prisme : BAK-4 : meilleure transmission lumineuse et bords d’image nets. BK-7 : moins cher mais souvent moins lumineux ;
- étanchéité et remplissage à l’azote : prévient la buée interne et protège des infiltrations d’eau.
Le confort : un critère subjectif mais essentiel
La meilleure optique du monde ne servira à rien si l’utilisation devient pénible. Les points à tester :
- relief oculaire (eye relief) : distance à laquelle l’œil peut se placer pour voir le champ complet (important pour les porteurs de lunettes). Préférez ≥15 mm ;
- poids et équilibre : un instrument trop lourd fatigue vite, un instrument trop léger manque de stabilité ;
- revêtement extérieur : gaines antidérapantes en caoutchouc ou polymère pour une bonne prise en main ;
-absence de fatigue visuelle : signe d’une bonne correction des aberrations et d’un alignement parfait des axes optiques.