La montée en puissance de cette méthode, même encadrée par des formations et des textes de loi (article L.427-8 du Code de l’environnement), témoigne d’un aveu d’échec. Si la chasse était capable de remplir son rôle de régulation, aurait-on besoin d’en venir à ces extrémités ? Que des pièges soient posés en pleine zone urbaine, là où la battue est impossible, passe encore. Mais les installer en pleine nature, c’est reconnaître l’impuissance de la chasse moderne face à la dynamique des populations de sangliers. Le vrai courage serait de repenser le rôle des chasseurs, d’adapter les pratiques à la réalité écologique, et de confier certaines missions, comme le piégeage, à des professionnels, et non de persister dans une fuite en avant mortifère, au risque de perdre toute crédibilité. Car à force de vouloir tuer plus pour réguler mieux, on ne résout rien : on dénature un acte ancestral, on alimente la fracture entre ruraux et citadins, et on sème les germes d’un rejet durable de la chasse par l’opinion. Réguler, oui. Mais pas n’importe comment, et surtout pas à n’importe quel prix.