Face à cette situation, la chasse demeure l’outil principal de gestion de ces populations de Sus scrofa. Pourtant, malgré l’augmentation des plans de chasse et l’allongement des périodes de tir, les effectifs restent trop élevés. D’aucuns en déduisent que les chasseurs manquent parfois d’efficacité ou d’organisation. Réguler la bête noire nécessite pourtant technicité, discipline et une connaissance fine du terrain. Plusieurs pistes concrètes permettent d’améliorer les résultats. D’abord, renouer avec des comportements fondamentaux : déplacements silencieux, discrétion, communication mesurée, observation attentive. Une traque réussie repose également sur la prise en compte du vent, dont le sens influence directement la capacité des animaux à détecter l’approche des rabatteurs. Négliger cet élément peut faire échouer une journée entière. Autre point crucial : le « pied ». Faire le pied tôt le matin avec un chien expérimenté permet de repérer précisément les enceintes où les sangliers sont remisés. Une information indispensable pour organiser une battue efficace, limiter la fuite prématurée des animaux et optimiser la position des postés. Enfin, au poste, la règle est simple : ne pas bouger. Un chasseur qui s’agite sera immédiatement repéré par un animal dont la vue détecte les mouvements bien mieux qu’on ne l’imagine. La prolifération des sangliers n’est donc pas une fatalité, mais elle exige une gestion rigoureuse, une collaboration accrue entre chasseurs, agriculteurs et écologues, et un retour à des pratiques plus maîtrisées et plus responsables.