Depuis l’interdiction de la chasse au loup en 1983, les populations grecques connaissent toutefois un essor spectaculaire : près de 2 100 individus recensés par Callisto, répartis en une vingtaine de meutes, dont certaines dans le massif du Parnès, non loin d’Athènes. Cette expansion favorise inévitablement les rencontres entre loups et chiens errants, particulièrement dans les zones rurales et forestières. Les biologistes rappellent que le chien domestique descend du loup gris, mais que les modalités exactes de cette domestication restent débattues. Certains chercheurs pensent que les premiers loups se seraient approchés des campements humains pour se nourrir de leurs déchets, alors que d’autres avancent que nos ancêtres auraient élevé des louveteaux, établissant ainsi une alliance millénaire entre l’homme et le loup. L’hybridation observée aujourd’hui n’est donc pas une aberration, mais un retour ponctuel à une proximité génétique ancienne. Bien que rare, ce phénomène interpelle : il témoigne des conséquences indirectes de la présence humaine sur les équilibres naturels, de l’errance canine à la recolonisation des grands carnivores. Ce premier chien-loup sauvage grec rappelle que la nature, parfois, brouille les frontières que l’homme croyait définitives, et qu’entre chien et loup, la frontière demeure aussi fine qu’un fil d’ADN.