Cette découverte a surpris les scientifiques. En effet, chez la plupart des espèces domestiquées (chiens, moutons, chevaux…), la domestication s’accompagne plutôt d’une réduction relative du volume cérébral. Ici, c’est l’inverse : la sélection comportementale rapide semble stimuler une expansion neuronale dans certaines zones du cerveau, qu’il s’agisse de comportements amicaux ou agressifs. Les analyses moléculaires confirment ce bouleversement : dans le cortex préfrontal et l’avant-cerveau basal, des gènes liés à l’apprentissage, à la mémoire et à la régulation émotionnelle montrent des variations notables. Les chercheurs s’intéressent désormais à la régulation hormonale du système neuro-endocrinien pour comprendre comment ces mécanismes s’articulent. Ces résultats esquissent une idée fascinante : plutôt qu’un simple « rétrécissement » du cerveau, la domestication rapide pourrait être associée à une plasticité cérébrale spectaculaire. En d’autres termes, c’est peut-être cette souplesse neuronale qui a permis, il y a plus de 30 000 ans, aux premiers loups de se transformer peu à peu en chiens de compagnie.
Domestiquer le renard, comme on l’a fait avec le chien ?
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Domestiquer le renard, comme on l’a fait avec le chien ?