Cette synchronisation favorise une meilleure survie des portées, car les marcassins bénéficient d’un soutien collectif accru. À l’inverse, une population dominée par de jeunes femelles, issues par exemple d’une pression de chasse déséquilibrée, entraîne une dispersion temporelle des mises bas. Le résultat est une cohorte hétérogène de jeunes, dont une partie vulnérable aux conditions climatiques printanières ou à la prédation. Ces deux paramètres, fructification et structure de la population, interagissent fortement. Une population bien structurée autour de laies adultes et bénéficiant d’une forte production alimentaire connaît presque toujours une croissance significative. S’y ajoutent des facteurs secondaires, comme les conditions climatiques hivernales. Des hivers doux et peu enneigés favorisent la survie des marcassins, alors que des vagues humides et froides de quelques jours peuvent entraîner une forte mortalité chez les nouveaux nés. De même, la disponibilité en cultures agricoles en hiver, principalement le colza, constitue une ressource de substitution non négligeable, augmentant le taux de survie et la prise de poids des animaux. Ainsi, si l’on ne peut prévoir la démographie des sangliers sur un cycle pluriannuel en raison des aléas climatiques et alimentaires, il est plus réaliste de projeter l’évolution des effectifs sur un an. Une glandée exceptionnelle couplée à une forte proportion de laies adultes annonce presque inévitablement une explosion des naissances au printemps suivant.