Se pose la question : est-ce encore équitable ?
L’équité ne se mesure pas seulement à la légalité d’une méthode ni à l’efficacité de l’arme. Elle repose sur un sentiment partagé de justice entre deux êtres vivants : l’un qui cherche à capturer, l’autre qui cherche à fuir. Retirer la possibilité de fuite, c’est rompre le contrat tacite de la chasse.  Certains diront que l’essentiel réside dans le prélèvement, dans la gestion des populations animales ou dans la transmission culturelle. D’autres insisteront sur le fait que l’effort physique ou la préparation logistique remplacent la poursuite elle-même. Pourtant, sans la tension d’un animal libre de s’échapper, il reste une impression de déséquilibre : le mérite du chasseur se confond avec la certitude du tireur. La poursuite n’est pas seulement un pilier technique, c’est un pilier éthique. Elle introduit l’incertitude, et c’est elle qui fonde l’équité. Car dans l’instant où l’animal peut disparaître derrière un fourré, changer de direction, sentir l’odeur humaine et s’éclipser, le chasseur est renvoyé à sa condition : celle d’un prédateur faillible. La chasse devient ainsi plus qu’un prélèvement : une confrontation avec la liberté de l’animal. L’équité ne se mesure pas à la difficulté de l’acte mais à la reconnaissance de cette liberté, même lorsqu’elle échappe au chasseur.
Certains diront que l’essentiel réside dans le prélèvement, dans la gestion des populations animales ou dans la transmission culturelle. D’autres insisteront sur le fait que l’effort physique ou la préparation logistique remplacent la poursuite elle-même. Pourtant, sans la tension d’un animal libre de s’échapper, il reste une impression de déséquilibre : le mérite du chasseur se confond avec la certitude du tireur. La poursuite n’est pas seulement un pilier technique, c’est un pilier éthique. Elle introduit l’incertitude, et c’est elle qui fonde l’équité. Car dans l’instant où l’animal peut disparaître derrière un fourré, changer de direction, sentir l’odeur humaine et s’éclipser, le chasseur est renvoyé à sa condition : celle d’un prédateur faillible. La chasse devient ainsi plus qu’un prélèvement : une confrontation avec la liberté de l’animal. L’équité ne se mesure pas à la difficulté de l’acte mais à la reconnaissance de cette liberté, même lorsqu’elle échappe au chasseur.
Une affaire de culture et de conscience
Il faut reconnaître que la notion d’équité varie selon les cultures, les traditions et les attentes individuelles. Ce qui paraît artificiel ou déloyal à certains, est jugé naturel ailleurs. Mais au-delà des différences, une interrogation demeure : si nous vidons la chasse de sa dimension de poursuite, ne risquons-nous pas de la réduire à un simple acte d’abattage ?  Le risque est double : d’une part, affaiblir la richesse spirituelle et morale de l’expérience ; d’autre part, accentuer la fracture avec une société déjà méfiante envers la chasse. Car l’opinion publique accepte plus volontiers une activité marquée par l’effort, l’incertitude et l’équilibre que par l’efficacité programmée. En définitive, la question « s’il n’y a pas de poursuite, la chasse est-elle toujours équitable ? » revient à demander ce qui distingue la chasse d’une exécution planifiée. La réponse, bien qu’individuelle, semble converger vers une évidence : la poursuite est ce qui confère à la chasse son humanité et son sens. Elle maintient vivante l’idée d’un duel juste, où le succès n’est jamais garanti. Sans poursuite, la chasse se transforme en prélèvement mécanique et en statistique. Avec la poursuite, elle demeure une expérience éthique, où l’homme se confronte non seulement au gibier, mais aussi à lui-même.
Le risque est double : d’une part, affaiblir la richesse spirituelle et morale de l’expérience ; d’autre part, accentuer la fracture avec une société déjà méfiante envers la chasse. Car l’opinion publique accepte plus volontiers une activité marquée par l’effort, l’incertitude et l’équilibre que par l’efficacité programmée. En définitive, la question « s’il n’y a pas de poursuite, la chasse est-elle toujours équitable ? » revient à demander ce qui distingue la chasse d’une exécution planifiée. La réponse, bien qu’individuelle, semble converger vers une évidence : la poursuite est ce qui confère à la chasse son humanité et son sens. Elle maintient vivante l’idée d’un duel juste, où le succès n’est jamais garanti. Sans poursuite, la chasse se transforme en prélèvement mécanique et en statistique. Avec la poursuite, elle demeure une expérience éthique, où l’homme se confronte non seulement au gibier, mais aussi à lui-même.
