Publié la semaine dernière au Journal officiel, un arrêté signé par les ministres Agnès Pannier-Runacher et Annie Genevard, marque un tournant dans la régulation des interactions entre éleveurs et loups en France. Il assouplit les conditions, mais uniquement pour les éleveurs de bovins et de chevaux (les bergers attendront encore un peu...), en autorisant les tirs de défense contre les loups, même en l'absence d'attaques préalables documentées contre leur troupeau. Cette mesure révise un arrêté précédent de février 2024, qui exigeait une prédation avérée attribuée au loup dans les 12 derniers mois, pour justifier de telles actions. Cette décision fait suite à une période de consultation publique lancée le 10 juin dernier, au cours de laquelle plusieurs mesures visant à renforcer la protection des troupeaux ont été discutées. Parmi celles-ci, les éleveurs doivent désormais adopter au moins une mesure de précaution, comme le vêlage en bâtiment, le regroupement nocturne des animaux, ou des inspections régulières, pour légitimer tout recours aux tirs de défense. Cette évolution est justifiée par les dommages substantiels causés par les loups, avec 759 attaques rapportées et 2 617 bêtes prédatées du début de l’année au 12 mai 2025. L'arrêté, soumis à une consultation publique ayant reçu plus de 5 000 contributions, répond aux exigences de la loi du 24 mars 2025 visant à renforcer la souveraineté alimentaire et à soutenir l'agriculture pour les générations futures. Plus précisément, il modifie les conditions de dérogation permettant aux préfets de gérer les populations de loups, éliminant la nécessité d'une coordination préfectorale pour définir les mesures de réduction de la vulnérabilité des troupeaux. L'arrêté actuel exclut cependant les éleveurs ovins et caprins.
Agriculture : conditions de tirs de défense contre les loups
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Agriculture : conditions de tirs de défense contre les loups