La bande enherbée : de multiples intérêts

Véritable atout pour la qualité des paysages, la bande enherbée constitue une barrière contre l’érosion. Si on y ajoute la qualité insoupçonnée de ce filtre à eau, sa richesse en insectes indispensables aux cultures, et véritable réservoir à vers de terre, la bande enherbée, peut coûteuse à mettre en place, ne présente que des intérêts. Son entretien doit être adapté, de préférence par fauche plutôt que par broyage, en tenant compte de la floraison des espèces végétales et de la reproduction de la faune, dont celle du gibier d’eau pour les bandes installées en bordure de cours d’eau. Pour son implantation, les mélanges « prairies » de type graminées (dactyle, fétuques, fléole) et légumineuses (trèfles, lotier ou luzerne) sont à privilégier. Il faudra veiller au cours de la première année, à ce que la couverture soit parfaitement homogène, éventuellement ressemer là où il y a des manques, et la première fauche ne sera faite que l’année suivante, en février. Sur le plan réglementaire, rappelons que depuis 1991, la Directive « Nitrates » a permis, via les plans départementaux, d’imposer des bandes enherbées. L’arrêté de 2006, instaurant les zones non traitées, invitait à la mise en place de couverts végétaux permanents. En 2010, les BCAE de la PAC ont repris ces dispositifs, et imposent des bandes tampons de 5 m de large, le long des cours d’eau. La loi Grenelle II de juillet 2010 entérine ces dispositions en ajoutant l’article L.211-14 au Code de l’environnement. Ces zones privilégiées s’inscrivent également dans les travaux de reconstitution des continuités écologiques menés par de nombreux acteurs du monde rural.

 

Les indispensables haies

Pour le monde agricole, la haie préserve des érosions hydriques et éoliennes. Elle favorise la dégradation des nitrates, des produits phytosanitaires et limite ainsi la pollution en aval. Elle protège également le bétail des intempéries et de l’ensoleillement. Les rendements agricoles sont optimisés grâce à l’effet « brise-vent » et, cerise sur le gâteau, la haie est synonyme d’habitat favorable aux pollinisateurs, aux auxiliaires des cultures et à la petite faune ailée. Pour les chasseurs, la haie favorise au sol un habitat propice à la petite faune sauvage, chassable ou non, et la strate arbustive qui se développe au pied est très favorables à toutes ces espèces qui y trouveront cache et refuge face aux intempéries et à la prédation. Ces barrières végétales fixes sont également une source d’alimentation toute l’année, quand les variétés ont été soigneusement sélectionnées. Enfin, en implantation de lisière, la haie facilité la reproduction de nombreuses espèces. L’idéal est donc de tisser un maillage de haies en les connectant entre elles pour former ensuite un véritable réseau écologique. Implantation : une haie peut être plantée en bordure de parcelle, voir même en cœur si elle sert de découpe. Les plants seront protégés au départ par du paillage naturel ou des fins copeaux de bois. La plantation se fera sur au moins deux rangs avec un arbuste tous les mètres installés en quinconce. Les haies multi-strates sont à privilégier. Elles permettent d’associer des arbres de bas et de moyens jets, qui assure une bonne protection jusqu’à trois mètres de hauteur, ce qui est suffisant pour lutter contre l’érosion éolienne. Les essences fruitières variées apporteront à la faune de la nourriture sur une période étalée. La sélection d’essences locales permettra de créer des écosystèmes fonctionnels, ce qui facilitera l’entretien, qui se fera au lamier, pas avant le début décembre, mais qui pourra se poursuivre jusqu’à fin février et cessera impérativement dès que la petite faune ailée s’activera en vue du printemps.