Dès qu’elle atteint le corps de l’animal, la balle est brutalement freinée. La partie avant, constituée par l'ogive, va se déformer progressivement jusqu’à une expansion qui peut atteindre environ deux fois le diamètre du calibre. Notre balle de 7 mm passe ainsi à près 14 mm de diamètre. Durant cette phase d'expansion, l'avancée de la balle transmet une partie de son énergie, avec refoulement des tissus, et produit une violente onde de choc dans les organes chargés de liquides, sachant que ces derniers sont incompressibles. C'est une véritable explosion qui se produit à l'intérieur du corps de l'animal, autour du canal de tir, matérialisé par la trajectoire de la balle. Il est donc nécessaire que la balle conserve le maximum de sa masse. Pour y parvenir, les fabricants utilisent divers procédés, notamment celui qui consiste à souder le noyau de plomb à la chemise, pour éviter toute dislocation. Cette manière de faire donne satisfaction dans la plupart des cas, mais dans d’autres, malgré la soudure, l'inertie du plomb engendre la séparation de ces deux éléments. C’est pourquoi, la restriction de l’usage du plomb venant s’ajouter à cet inconvénient, les balles cuivre ont pris une place de plus en plus importante. Deux options dominent dans leur fabrication : certaines sont matricées et les autres sont tournées. La qualité des balles tournées semble supérieure, en termes de précision notamment. Ensuite sont apparues les balles dont l'expansion de l'ogive créée des pétales, sans rupture de ces derniers, puis des balles dont les pétales se rompent après  pénétration. L’avantage de cette pétalisation éclatée est qu’elle provoque des hémorragies adjacentes au canal de tir, augmentant sensiblement la rapidité de la létalité.

 

Et les balles de fusil ?

Dans le cas d’une balle de fusil à canon(s) lisse(s), la vitesse à l’impact, à la distance moyenne du tir de battue (une quarantaine de mètres), est de l’ordre de 350 à 400 m/s. Le choc est important certes, mais est dû principalement à la surface frontale (bien souvent largement supérieure à celle que l'on peut obtenir après expansion d'une balle de carabine), sachant qu'en calibre 12, le diamètre des balles oscille entre 17 et 18 millimètres, pour bon nombre d'entre elles. Mais l’absence de vitesse limite l’effet du choc hydrodynamique…

En conclusion, et de manière générale, la préférence va, aujourd’hui, aux balles tournées en cuivre, qui sont celles avec lesquelles les résultats ont largement surclassé ceux obtenus avec des balles beaucoup plus conventionnelles. Mais, vous le savez, sur le terrain il est rare que tout se passe comme on le souhaite. Alors si ces quelques réflexions peuvent vous amener à faire le bon choix…