La vue, c’est la vie !

Avec l’augmentation des densités, il est indéniable que le comportement des chevreuils a changé. Esseulés ou en petite cellule familiale (chevrette et faons), les animaux cherchent la discrétion et vivent cachés, souvent en bordure de forêt ou dans les coupes en régénération, les plus riches en végétaux semi-ligneux, qui représentent la moitié de leur alimentation, l’autre moitié étant collectée dans les végétaux ligneux, les végétaux herbacés et les fruits forestiers. En revanche, en groupes conséquents, souvent de 10 à plus de 20 individus, les chevreuils s’installent en plaine, en milieu dégagé et où la vue porte à plusieurs centaines de mètres. Là, ils bénéficient de la protection collective, la surveillance étant toujours assurée par quelques « guetteurs » pendant que les autres se reposent en toute quiétude.

 

Baisse de la qualité des trophées ? 

Il n’est pas prouvé que la qualité des trophées suive la même courbe que la corpulence des animaux. Cependant, sur les 600 000 chevreuils tués à la chasse, et si la règle des trois tiers de prélèvement est respectée, on devrait avoir, tous les ans, 200 000 brocards récoltés. Mais… bien que la chasse d’été se développe, les estimations de mâles prélevés entre juin et octobre sont d’à peine 10%, soit environ 20 000 brocards sur l’ensemble de l’Hexagone, sachant que seulement un sur cinq, soit environ 4 000 seront un jour présentés à une exposition. C’est ce qui fait dire que le petit cervidé intéresse de moins en moins les chasseurs, ceci étant confirmé par le peu d’enthousiasme manifesté lors des présentations de trophées. Il en reste donc 180 000 tués en battue, et sur ce nombre, beaucoup sont tirés décoiffés et d’autres en velours, faisant ainsi perdre une belle occasion de suivi des trophées et de découvertes originales…

 

La cotation

A moins que la précédente saison nous ait encore cachés quelques trophées exceptionnels, rappelons que le meilleur trophée français prélevé à la chasse, appartient à M. Gibelin (Var, 1999, 232,97 points CIC). Il est suivi par un brocard prélevé dans le Gers (221,90), dans l’Eure et Loir (211,90 et 211,72), l’Indre (208,08), le Var (206,62), le Cher (201,20), le Val d’Oise (198,85), l’Oise (197,72), le Loiret (196,45), l’Eure et Loir (195,27), la Charente (195,25), le Var (194,55), la Drôme (193,83), l’Aisne (190,87), la Meuse (185,00, 178,50 et 174,95), la Somme (172,80) et l’Aube (166,87). N’oublions pas le trophée de 248,50 points CIC, trouvé sur un brocard mort, dans le Grand-Est, dont les caractéristiques font rêver : poids brut du crâne et du trophée : 1000 grammes, volume : 430 millilitres, longueur moyenne des merrains : 26,10 cm et qui est donc le record de France actuel. Rappelons aussi que le record mondial est détenu par la Grande Bretagne avec un brocard de 277,30 points CIC, que le deuxième est suédois avec 246,90 points CIC, et qu’après, la Hongrie se taille la part du lion (230,75, 231,53, 228,68, 214,65, 208,37, 202,92, 179,31 points CIC). A ajouter également qu’il est fort probable qu’il y a chez nous, en France, et dans tous les départements, au fond d’un tiroir ou sur un écusson, des trophées qui mériteraient d’être montrés. La culture cynégétique y gagnerait sans aucun doute…