Le 16 juillet 2025, le Conseil National de la Chasse et de la Faune Sauvage (CNCFS) s’est réuni en visioconférence pour émettre ses avis sur plusieurs textes clés concernant la gestion adaptative. La FNC a ouvert la séance en présentant « ChassAdapt », une application de déclaration de prélèvements déjà utilisée par 140 000 chasseurs. Fiable, sécurisée et enrichie d’intelligence artificielle, elle permet une gestion individualisée des quotas et une collecte de données, utiles à la connaissance des espèces. Sept textes majeurs ont été abordés :
- l’encadrement des prélèvements : des plafonds journaliers sont définis pour certaines espèces sensibles, et la déclaration sur ChassAdapt devient obligatoire (sauf pour la caille, qui fera l’objet d’une enquête fédérale en fin de saison). (NDLR : on peut d’ailleurs se demander quelle mouche a piqué le CNCFS avec cette déclaration : « Afin de limiter la pression cynégétique sur certaines espèces sensibles... Caille des blés : un plafond de 15 individus par jour et par chasseur est instauré. Pour une liste d’espèces comprenant l’ensemble des espèces de sauvagines, les prélèvements sont encadrés comme suit : 15 oiseaux maximum par jour et par chasseur ; pour la chasse de nuit, 25 oiseaux maximum par installation sans que le quota individuel ne puisse dépasser 15 ». Voilà qui va, sans aucun doute, redorer l'image de la chasse...).
- la suspension de la chasse de l’eider à duvet : mesure forte face à l’état critique de l’espèce. Suspension pour 5 ans, validée à 22 voix contre 4 ;
- la gestion adaptative : le fuligule milouin rejoint la liste des espèces soumises à cette gestion. Le CEGA, comité d’experts remanié, sera désormais composé de quatre docteurs (moitié proposés par la FNC, moitié par les associations de protection de la nature). Il devra statuer dans un délai fixé (ou 3 semaines) sur les quotas. Les avis devront respecter les recommandations internationales ;
- la prolongation des moratoires : pour le courlis cendré et la barge à queue noire, la chasse reste suspendue un an de plus, dans l’attente de nouvelles données ;
- la capture de l’alouette : autorisation encadrée pour les départements du Sud-Ouest avec quotas spécifiques, grâce à des tests concluants sur la sélectivité des méthodes ;
- la révision de l’arrêté du 1er août 1986 : modifications techniques validées sur l’usage des beepers, jumelles thermiques (observation seulement), caméras embarquées (type Shotkam), et sécurisation du transport d’armes ;
- le bilan sécurité : 100 accidents ont été recensés en 2024-2025, dont 11 mortels. Malgré une tendance à la baisse sur 20 ans, l’année reste préoccupante avec 5 auto-accidents mortels.
Tous les textes ont été adoptés, mais contrairement à ce que laissent croire certains médias, aucune décision n’a été prise puisque le CNCFS n’est que « consultatif » et donne son avis aux ministères concernés (Transition écologique et Agriculture). Ce sont eux qui prendront les décisions, après les consultations du public. La bataille juridique s’annonce donc féroce, face à l’opposition annoncée des associations de protection de la nature.
Participaient à ce CNCFS : Willy Schraen, Dominique Buisson, Benoît Chevron, André Douard, Christian Lagalice, Jean Masson, Didier Lefevre, Olivier Berthold, Éric de Lavenne, Paul Bourrieau, Nicolas Rivet, Christophe Urbaniak, Pascal Lapebie, Jean Michel Dapvril et Guillaume Firmin.