Cependant, des exemples de réussite existent : la tortue verte marine est passée du statut « en danger » à « préoccupation mineure ». Sa population mondiale a augmenté de 28 % depuis les années 1970 grâce à des efforts internationaux de conservation, illustrant le potentiel des politiques coordonnées à long terme. Le Congrès d’Abou Dhabi, réunissant plus de 15 000 participants issus de gouvernements, d’ONG et de la société civile, s’est voulu un espace démocratique pour débattre des priorités de la conservation. Les motions votées n’ont pas de valeur contraignante, mais orientent les négociations internationales et peuvent influencer les futures conventions environnementales. Un débat majeur a opposé les délégués autour de la biologie de synthèse, discipline explorant la modification génétique du vivant. Une première motion, soutenue notamment par l’association française Pollinis, réclame un moratoire sur ces techniques jugées incompatibles avec la conservation des écosystèmes naturels. Une motion concurrente plaide pour une position neutre, estimant que la biologie de synthèse, encadrée, pourrait compléter les efforts de préservation. Le Congrès a également souligné l’importance des autres mesures efficaces de conservation par zone (OECM), notamment en Italie. Pour la première fois, les réserves de chasse ont été reconnues comme outils de conservation, car leur gestion réglementée favorise la biodiversité. Ce modèle, soutenu par la Fondazione UNA et Federparchi, contribue aux objectifs de la Stratégie européenne pour la biodiversité 2030, qui vise à protéger 30 % des terres et mers de l’Union européenne, dont un tiers de manière stricte. Cette reconnaissance marque une avancée dans la valorisation des initiatives locales et privées en faveur de la nature. Selon les experts présents, les OECM renforcent la connectivité écologique entre les aires protégées et constituent un levier concret pour atteindre les objectifs internationaux. Malgré quelques progrès notables, le Congrès d’Abou Dhabi rappelle l’urgence absolue d’une action collective pour enrayer la crise mondiale de la biodiversité et assurer un avenir durable où l’humanité et la nature puissent prospérer ensemble. En plus des discussions, des ateliers et des débats politiques, le Congrès a honoré également des personnes dont le travail a eu un profond impact mondial sur la protection de la nature. (Photo UICN)