Confusion volontaire entre chasse et louveterie

L’ASPAS entretient l’ambiguïté en affirmant que chasseurs et louvetiers poursuivent le même but : « tuer pour le plaisir ou pour l’administration ». C’est bien évidemment faux. Le chasseur pratique une activité encadrée par une saison et des plans de chasse, financés par ses cotisations, et le louvetier est un auxiliaire de l’État, bénévole, appelé pour intervenir sur des problèmes spécifiques (sécurité routière, dégâts agricoles, espèces envahissantes, gestion de crises sanitaires). Assimiler les deux revient à gommer la différence entre chasse et mission d’intérêt public. L’ASPAS insiste sur le fait que les louvetiers sont des « bénévoles armés » voir des « chasseurs déguisés ». Mais les critères de recrutement sont clairs : casier judiciaire vierge de délit cynégétique, permis de chasse de 5 ans minimum, chiens adaptés. Ce cadre garantit un minimum d’expérience et de sérieux. Présenter cela comme une mafia occulte est une manipulation. Le port d’un insigne officiel et la nomination préfectorale assurent justement la transparence, contrairement à ce que prétend l’ASPAS. La louveterie est née sous Charlemagne pour protéger populations et élevages contre un prédateur : le loup. Dire que la mission était une « persécution sans limite » gomme le contexte : le loup représentait (et représente toujours) une menace réelle pour les hommes, les troupeaux et l’économie rurale. Aujourd’hui, les missions ont évolué, et faire croire que la louveterie moderne n’est que la survivance d’une tradition « barbare » est une falsification historique. L’ASPAS répète son leitmotiv : « tuer les loups ne sert à rien ». Pourtant, les attaques sur les troupeaux approchent désormais les 15 000 victimes, malgré les moyens de protection mis en place et les coûts exorbitants (entre 10 et 12 millions d’€ par an) de cette tentative de cohabitation, irrémédiablement vouée à l’échec. Rappelons aussi que les louvetiers interviennent avec une autorisation préfectorale, sous contrôle de l’OFB. Accuser ces opérations de braconnage organisé revient à semer le doute pour discréditer tout le dispositif.

 

Le procès en hypocrisie sur le sanglier

L’ASPAS affirme que les chasseurs « entretiennent » volontairement les sangliers pour en avoir toujours plus. Là encore, simplification abusive. La prolifération des sangliers n’est pas que française. Elle est identique dans tous les pays, et surtout liée à des facteurs globaux : hivers plus doux et moins enneigés, cultures attractives (maïs, colza, tournesol...). Faire des chasseurs les seuls responsables relève d’un raisonnement à charge, qui occulte la complexité écologique et agronomique. L’ASPAS se glorifie d’avoir fait annuler des arrêtés devant les tribunaux. Mais la justice administrative ne statue pas sur le fond biologique : elle annule des arrêtés pour vice de forme ou manque de justification. Présenter cela comme la preuve que toute régulation est « illégale » est trompeur. Les préfectures, en cas de contentieux, adaptent leurs textes et continuent d’agir quand la situation l’exige. Les victoires juridiques d’ASPAS sont donc surtout procédurales, pas scientifiques. Le fil rouge de l’ASPAS : toute destruction d’animaux est inutile, cruelle et contreproductive, est une position idéologique, pas scientifique. Or, la gestion de la faune sauvage repose sur des arbitrages permanents entre biodiversité, activités humaines et sécurité publique. Les louvetiers sont un outil, imparfait peut-être, mais nécessaire pour traiter rapidement certaines situations problématiques. Le dossier ASPAS ne démontre donc rien, sinon la volonté d’abolir toute forme de régulation létale. S’appuyer sur des caricatures (chasseurs sadiques, louvetiers mafieux), des amalgames (loisir cynégétique vs mission administrative), des omissions (maladies zoonotiques, dégâts agricoles, sécurité routière), et des accusations non étayées (braconnage couvert par l’État) montre qu’il ne s’agit pas d’un travail d’information, mais d’un texte militant, construit pour marquer les esprits, pas pour éclairer le débat. La faune sauvage mérite mieux que des slogans : elle exige des analyses rigoureuses, loin des excès rhétoriques.