Alors que les ours bruns, les loups et les lynx continuent de rétablir leurs aires de répartition historiques, les communautés rurales d'Europe du Sud-Est et de la région Caucase-Anatolie doivent désormais faire face aux réalités complexes de la cohabitation avec les grands carnivores. Le retour de ces espèces, souvent considéré comme un succès pour la conservation, présente cependant des défis considérables, notamment des risques accrus de conflits, des évolutions politiques et la nécessité d'une action coordonnée à plusieurs niveaux. Le 22 mai 2025, à Ioannina en Grèce, s'est tenue une réunion sur la gestion des conflits homme-faune sauvage (CHF), organisée par la FAO et le CIC en partenariat avec ELO, dans le cadre de la 6e réunion de la Plateforme Dinarique-Balkanique-Pinde (DiBaPi). Cette rencontre a rassemblé des représentants de 13 pays, avec une attention particulière portée aux ministères de Géorgie, de Turquie et d'Arménie, favorisant ainsi la collaboration transfrontalière et l'échange de savoir-faire entre les Balkans occidentaux et la région Caucase-Anatolie. La plateforme DiBaPi est devenue un modèle de coopération transfrontalière, reliant ces nations par l'apprentissage mutuel et une action concertée. Andrea Solić de Carnivora Magna a souligné que le succès de cette initiative repose non seulement sur la création de nouveaux cadres légaux, mais surtout sur une coopération pratique et la confiance. « Nous n'avons pas introduit de nouvelles obligations, mais avons plutôt développé des outils pour faciliter la mise en œuvre de celles déjà existantes... », a-t-il expliqué. Les participants externes à la Plateforme ont également exploré la possibilité d'adapter des modèles similaires à leurs propres contextes, reconnaissant ainsi la nécessité de solutions spécifiques adaptées à chaque région, prenant en compte les institutions locales et les réalités culturelles.