Face à la propagation rapide de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), le gouvernement a annoncé une série de mesures exceptionnelles pour tenter d’enrayer l’épidémie qui frappe les élevages bovins. Depuis la fin de la semaine dernière, toutes les exportations d’animaux vivants sont suspendues pendant quinze jours, jusqu'au 4 novembre inclus (si la situation le permet), tandis que les fêtes agricoles et corridas impliquant des bovins sont interdites sur l’ensemble du territoire. Cette décision, jugée « brutale » par les organisations d’éleveurs, intervient alors que plusieurs foyers ont été détectés dans l’Ain, le Rhône, le Jura et les Pyrénées-Orientales, prolongeant la progression du virus depuis la Savoie, épicentre initial. La DNC, transmise par des insectes piqueurs, provoque fièvre, lésions cutanées et pertes de production. Elle n’est pas transmissible à l’homme, mais ses conséquences économiques sont majeures. « Pour quinze jours, nous fermons les marchés à l’export », a déclaré la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, lors d’un déplacement dans le Jura. Elle a précisé que les contrôles sanitaires et les restrictions de mouvement seraient renforcés autour des foyers infectés. La vaccination, déjà engagée, sera rendue obligatoire dans les zones concernées, et tout refus ou mouvement illégal d’animaux sera sanctionné. La FNSEA et la Fédération nationale bovine dénoncent une mesure prise « sans concertation », alors que les exportations représentent plus d’un milliard d’euros par an, notamment vers l’Espagne et l’Italie, également touchées par la maladie. « C’est un coup de massue pour la filière », a réagi Patrick Bénézit, vice-président de la FNSEA, demandant un retour rapide à la stratégie initiale fondée sur la vaccination. De leur côté, la Confédération paysanne et la Coordination rurale appellent à étendre la vaccination à l’ensemble du cheptel français, estimé à 15,7 millions de têtes.