En Haute-Marne, le bracelet unique « cerf » fait des vagues, d’où l’initiative de François Jehlé qui demande la réinstauration d’un bracelet « grand cerf », pour permettre aux animaux les plus prometteurs de vieillir. La FDC 52 a répondu à la tribune parue le 7 juillet dernier dans le Journal de la Haute-Marne, en produisant des chiffres sur les résultats obtenus lors des deux dernières campagnes de chasse. Pour François Jehlé, ce sont donc bien des chiffres officiels, et leur analyse en fait la base de cette discussion. Ce n’est pas le nombre de cerfs prélevés qui importe en priorité, c’est la constitution de la pyramide des âges, qui représente le capital cynégétique. Les chiffres communiqués sont clairs : en 2023/2024 les prélèvements de jeunes et daguets représentaient 75%, et en 2024/2025, avec le bracelet unique, ils descendent à 61%. A contrario, les prélèvements de vieux et grands cerfs qui étaient de 25% pour la saison 2023/2024, sont passés à 39% pour la saison suivante 2024/2025. « C’est là que nous dérapons, et en procédant ainsi, en 3 saisons nous aurons une pyramide complètement désorganisée, sans vieux cerfs... » soutient François Jehlé qui précise : « Il est urgent d’agir. Pour faire un grand cerf mature il faut dix ans. Compte tenu qu’une biche, avec un sex-ratio de 1/1 pour l’espèce, fait, en moyenne, un faon mâle tous les deux ans, il faut donc des années pour reconstituer une pyramide des âges. Mettons-nous autour d’une table avec tous les vrais chiffres, et essayons de sauver ce qui est l’attractivité de notre territoire... ».
Ce problème, qui d’ailleurs ne devrait pas en être un, invite donc à reconsidérer les bases mêmes de la sélection, à partir des deux critères visibles des grands cervidés qu’il faut laisser vieillir, afin de profiter pleinement de leurs qualités de géniteurs : le nombre de cors d’une part, et la longueur des merrains d’autre part, critères déjà considérés par le passé, mais utilisés individuellement. Les réunir sur une base à définir collégialement, faciliterait l’identification rapide des cerfs, permettant, en chasse en battue, une réalisation plus aisée des plans de chasse. Souhaitons donc qu'une réunion soit organisée prochainement pour tenter de sauver ce riche capital cynégétique des forêts haut-marnaises.