Depuis des décennies, les sécheresses ont été attribuées à une simple absence de pluie. Cependant, une nouvelle étude révèle un processus complexe, souvent négligé : le Déficit d'Absorption d'Évaporation (DAE). Ce phénomène agit comme une « éponge invisible » dans l'atmosphère, absorbant l'humidité plus rapidement qu'elle ne peut être remplacée, exacerbant ainsi les conditions de sécheresse à l'échelle mondiale. Des scientifiques britanniques, dirigés par le Dr Solomon H. Gebrechorkos de l'université d'Oxford, ont récemment publié leurs découvertes dans la revue Nature. Leur recherche utilise des données de haute résolution pour cartographier l'impact croissant de la DAE depuis le début des années 1980. Ils estiment que cette « soif » atmosphérique a amplifié les sécheresses mondiales de 40 % au cours de cette période. La méthode de recherche a permis de quantifier précisément l'expansion de la DAE et son rôle dans l'augmentation récente de la sécheresse. Entre 2018 et 2022, la superficie affectée par des conditions de sécheresse a augmenté de 74 % à l'échelle mondiale, dont près de 60 % était attribuable à une intensification de la DAE. Les implications de cette découverte sont profondes. En distinguant les causes principales des sécheresses, les chercheurs soulignent l'importance de stratégies adaptatives différenciées. Là où la diminution des précipitations est le principal facteur, la conservation et le stockage de l'eau sont nécessaires. En revanche, lorsque la DAE prédomine, il devient essentiel de gérer la perte d'eau par la végétation et le sol, ainsi que de promouvoir des pratiques agricoles et de gestion des terres plus résilientes. Pour répondre à ces défis, des mesures concrètes sont proposées, telles que la culture de plantes résistantes à la sécheresse, l'adoption de systèmes d'irrigation efficaces, l'amélioration de la santé des sols, et la restauration des écosystèmes pour maintenir l'humidité des terres.
L'atmosphère a soif... selon une étude de l'université d'Oxford
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L'atmosphère a soif... selon une étude de l'université d'Oxford