La Commission a réaffirmé que les interdictions nationales, comme celle proposée en France, risquaient cependant d'outrepasser les compétences des États membres. Un mémorandum juridique, publié en août 2024, a conclu qu'une interdiction nationale d'importation de trophées serait probablement en conflit avec la compétence exclusive de l'UE en matière de politique commerciale et violerait les obligations découlant du droit de l'UE et de la CITES. De nombreux organismes d'experts, dont l'UICN, confirment qu'une chasse aux trophées bien réglementée favorise la conservation et la protection des habitats, ce que précise un rapport de l'UICN : « La chasse aux trophées, lorsqu'elle est bien gérée, peut générer et génère effectivement des incitations et des revenus pour la conservation ». Mais rien de tout cela n'est abordé dans le projet de loi de Jadot. Au contraire, il néglige l'avis des défenseurs de l'environnement, des spécialistes de la faune sauvage et des pays mêmes qui gèrent les espèces concernées. Plus inquiétant encore, ce projet de loi criminaliserait la publicité ou la promotion de la chasse internationale légale, ce qui pourrait entraîner un an de prison et 75 000 € d'amende.
Les pays africains mécontents...
Les représentants officiels des pays d'Afrique australe, dont le Botswana, la Namibie, le Zimbabwe, la Zambie et l'Afrique du Sud, ont publiquement exprimé leur inquiétude face aux interdictions d'importation. Ils les ont qualifiées « injustifiées », avertissant que la suppression des revenus de la chasse « nuirait aux programmes de conservation dans nos pays » et ont exprimé leur déception face à l'idée que la France puisse envisager une telle politique. La France adhère déjà à la réglementation CITES, autorisant l'importation légale, sous quota, et une interdiction générale démantèlerait les systèmes juridiques et transparents existants, rendant leur application beaucoup plus difficile. « La France devrait travailler dans le cadre juridique existant et renforcer la surveillance au cas par cas, plutôt que d’introduire des restrictions nationales qui pourraient violer le droit européen et international et affaiblir les incitations à la conservation » ont-ils rappelé.