Il y a deux cents ans, sous la pression des activités humaines qui détruisaient leur habitat, les derniers chevaux véritablement sauvages de la planète, disparaissaient de la steppe du Kazakhstan. Lorsqu'ils ont été découverts par le géographe russe Nikolaï Przewalski, en 1879, au cours de son expédition tibétaine, leur habitat s'était réduit à une petite zone de l'ouest de la Mongolie. La concurrence du bétail les avaient pratiquement anéantis. Après la Seconde Guerre mondiale, leur nombre était si faible qu'il est devenu évident qu'ils risquaient de s'éteindre à l'état sauvage. Mais il a fallu attendre la conférence de 1959, organisée pour trouver des moyens de sauver l'espèce. Et c’est le zoo de Prague qui s'est vu confier l’élevage international de ces animaux. Début juin 2024, un avion CASA de l'armée tchèque se posait dans le centre du Kazakhstan avec à son bord quatre de ces animaux menacés. Tessa, Wespe, Umbra et Sary ont effectué un vol de 8 heures et un trajet de sept heures en camion pour rejoindre leur nouvelle destination, et un petit groupe de trois chevaux arrivés précédemment de Berlin : l’étalon Zorro, et deux juments, Zeta II et Ypsilonka. Ils sont donc sept à ce jour, porteurs de tous les espoirs, à séjourner dans deux enclos d'une superficie totale de 80 hectares, aménagés à Altyn Dala, pour s’acclimater à leur nouvel environnement, sous l'étroite surveillance des chercheurs. Si tout va bien, ils y resteront un an, et après avoir montré qu’ils pouvaient résister aux températures extrêmes et trouver leur nourriture sous la neige épaisse qui recouvre la steppe, ils retrouveront une entière et totale liberté. « Il s'agit d'un événement historique. Les sept « Przewalski » que nous avons transportés ici par deux avions CASA, représentent les premiers individus de cette espèce dans le Kazakhstan central depuis plus de deux siècles » a déclaré Miroslav Bobek, directeur du zoo de Prague, dans un communiqué, précisant que l'objectif ultime était de transporter lentement au moins 40 chevaux vers cette région, afin de créer une population viable.