Le cheval, occupant initial des vastes plaines d'Amérique du Nord depuis des millions d'années, détient une histoire migratoire qui offre des perspectives intéressantes pour la préservation de la biodiversité moderne. Dans une récente étude, des scientifiques ont décortiqué les ponts terrestres formés par la diminution des niveaux marins, qui ont permis aux chevaux de migrer vers l'Eurasie il y a environ quatre millions d'années. Cette migration intercontinentale, mise en lumière par une équipe internationale de chercheurs comprenant 18 scientifiques autochtones de diverses nations (Lakota, Sqilx, Okanagan, Blackfoot, Dene’, Iñupiaq), a été étudiée à travers des analyses génétiques avancées sur des fossiles équins, combinées aux savoirs traditionnels autochtones. Ces échanges transcontinentaux ont perduré jusqu'à la dernière période glaciaire, il y a environ 50 000 à 19 000 ans, et ont joué un rôle crucial dans la survie des méga-herbivores pendant le Pléistocène supérieur.
L'étude, publiée dans Science, le 15 mai dernier, dirigée par des scientifiques du Centre d'anthropobiologie et de génomique de Toulouse (CAGT – CNRS/Université de Toulouse), met en évidence les impacts des changements climatiques passés sur ces espèces emblématiques. En intégrant des méthodes géochimiques avancées et les connaissances scientifiques autochtones, l'étude souligne l'importance critique des corridors écologiques pour la conservation de la biodiversité actuelle. Elle démontre comment les modifications environnementales historiques ont influencé la distribution et la diversité génétique des chevaux, offrant ainsi des enseignements précieux pour la gestion contemporaine des habitats naturels. Ainsi, le CNRS établit le lien entre passé et présent, démontrant que les migrations historiques des chevaux peuvent guider efficacement les stratégies contemporaines de conservation et de gestion des écosystèmes.
alabillebaude
La chasse... demain !